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L'EXPRESSION DANS SON CONTEXTE - Faire un four

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 9 février 2018

Chaque vendredi, Lepetitjournal.com et l'Alliance française de Madrid vous proposent de découvrir les origines d'une expression française. Retrouvez aussi des expressions francophones (Québec, Afrique, Suisse, Belgique...). Cette semaine : Faire un four.

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Faire un four
Au 17e siècle, four était une métaphore pour désigner l'obscurité d'un lieu et l'obscurité de la salle de théâtre où on a éteint les lumières pour en faire l'économie en raison du très faible nombre de spectateurs présents. Les comédiens qui refusaient de jouer et renvoyaient les spectateurs quand la recette ne couvrait pas les frais, faisaient four. C’est-à-dire, rendaient la salle aussi noire qu’un four. Alain Rey suggère un lien de “faire un four” avec le sens argotique d’éclairer qui voulait dire “payer”;ainsi la salle vide de spectateur, qui n’est pas “éclairée”, ne rapporte pas d’argent.

Définition : [En parlant d'une pièce de théâtre] Absence de spectateurs, interprétée comme un échec, une déconsidération. − Loc. Faire un four. Sa pièce aurait fait un four (Goncourt, Journal,1894, p. 510).Faire four (vieilli). Nous faisons four, dit Lousteau en parlant à son compatriote la langue des coulisses (Balzac, Muse départ.,1844, p. 99).Synon. faire un bide.

Retrouvez l´expression dans son contexte :

> "Si votre Nana ne chante ni ne joue, vous aurez un four, voilà tout".
Zola. Nana. 1880. p. 1098.

> D'accord, The Lone Ranger n'est pas exempt de défauts (trop long et plombé par le jeu boursouflé de Johnny Depp, d'ailleurs prénommé au titre de pire acteur), mais le western ludique de Gore Verbinski, qui a eu le malheur de faire un four au box-office, ne mérite pas tant de haine : neuf prénominations (dont pire scénario, pire réalisateur).
Télé- Loisirs.fr

> Pour la lecture de “Qu´il n´y a pas…, lundi il y avait beaucoup plus de monde au théâtre douaisien de l´Hippodrome qu´il ne s´en était présenté samedi à (La Métaphore) lilloise. Mais ce monde m´a semblé se tenir, plus d´une heure durant, dans une réserve glaciale. Et je ressentais sur mon siège, dans mon siège où je m´enfonçais de plus en plus, ce que doit éprouver classiquement l´auteur d´une pièce de théâtre ou d´un opéra qui son en train de faire four.
Renaud Camus. La Salle des Pierres: Journal 1995. Fayard, 2000.

(www.lepetitjournal.com Madrid) Vendredi 10 janvier 2014

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Publié le 9 janvier 2014, mis à jour le 9 février 2018