L'association a rappelé l'importance de l'application de l'agenda des Nations Unies pour les femmes, la paix et la sécurité et souligné le rôle des femmes en tant qu'agents de la construction d'une culture de la paix. Pour rappel, 70% des victimes civiles en temps de guerre sont des femmes.
L'association d'amitié franco-espagnole Mujeres Avenir, en collaboration avec l'association Spanish Women in International Security (SWIIS), a organisé la première conférence "Femmes, Paix et Sécurité", dans le but d'analyser l'importance de la mise en œuvre de l'Agenda Femmes, Paix et Sécurité, né de la Résolution 1325 des Nations Unies, de promouvoir le rôle des femmes à des postes de responsabilité et de souligner leur importance en tant que bâtisseuses d'une culture de la paix plus inclusive et plus durable.
Marie-Christine Lang, consule générale de France en Espagne, et Rebeca Ávila, présidente exécutive de Mujeres Avenir, ont ouvert l'événement en rappelant que le 31 octobre marque le vingt-troisième anniversaire de l'adoption de la résolution 1325 de l'ONU, qui a donné naissance à l'Agenda pour les femmes, la paix et la sécurité.
La présidente exécutive d'Avenir Femmes a souligné que "le contexte actuel rend plus nécessaire que jamais l'application de cet Agenda et la Résolution 1325 est la première à reconnaître l'effet disproportionné et singulier que les conflits armés ont sur les femmes et les filles et le rôle clé des femmes dans la prévention, la résolution, la construction et la consolidation de la paix".
Marian Caracuel, directrice de SWIIS, a souligné la nécessité d'une "plus grande présence féminine dans les négociations de paix". "Ce mois-ci -a-t-elle rappelé- marque les 35 ans de l'arrivée des femmes dans les forces armées et nous devons en être fiers, mais nous ne devons pas oublier que nous vivons des situations de guerre aux conséquences terribles pour les citoyens et qu'il est important de se concentrer sur la sécurité de la population civile".
La conférence, animée par Eugenia Hernández, directrice de l'UNINT, l'unité d'analyse de l'intelligence de l'École d'intelligence économique et de relations internationales de l'UAM, a été suivie par Hélène Conway, ancienne ministre française et sénatrice des Français de l'étranger, Gaëlle Lecomte, représentante des Français de l'étranger, et Julia Borque Sierra, de la direction générale de la communication du bureau du Parlement européen en Espagne.
Eugenia Hernández a commencé la réunion en rappelant que la résolution 1325 avait permis de sensibiliser l'opinion publique et de dégager un consensus général sur la perspective de genre en tant qu'élément essentiel pour contribuer à la paix et à la sécurité internationale.
C'est précisément dans ce sens que l'ancienne ministre française, Hélène Conway, a voulu souligner l'importance de la résolution 1325, "parce que 70 % des victimes civiles en temps de guerre sont des femmes". Mme Conway a insisté sur le fait que les effets des conflits sur les femmes se poursuivent même lorsque la paix est revenue, "avec parfois des grossesses forcées qui entraînent l'expulsion de leur propre communauté". Elle a également souligné l'importance de l'éducation des filles et des femmes après un conflit. "Il y a des groupes, comme les Talibans, qui ont un intérêt particulier à priver les filles d'éducation et c'est une forme moderne d'esclavage, parce qu'ils les empêchent d'être autonomes et, d'une certaine manière, les privent d'une partie de leur citoyenneté".
En ce sens, l'ancienne ministre et sénatrice française a souligné que la résolution 1325 "représente un changement significatif dans la manière d'aborder la prévention et la résolution des conflits, en promouvant l'égalité et l'autonomisation des femmes". En fait, elle a réaffirmé son appel à faire participer davantage de femmes aux processus de paix afin qu'elles apportent un point de vue différent. "Au Rwanda, par exemple, les femmes ont été impliquées dans la planification de la reconstruction de la paix et il a été observé qu'elles s'engageaient à donner la priorité à l'éducation, ce à quoi les hommes n'accordaient pas autant d'importance".
Gaëlle Lecomte, quant à elle, a souligné l'importance de la déclaration pour la reconnaissance du droit des femmes à participer, sur un pied d'égalité avec les hommes, à la promotion et à la construction de la paix, et a insisté sur leur contribution effective à la réalisation et à la consolidation d'une paix durable et soutenable.
Une vision partagée par Julia Borque Sierra, qui a également apporté son point de vue et fait remarquer qu'actuellement, avec la présidence espagnole du Conseil, l'inclusion des femmes a été grandement favorisée. Elle a d'ailleurs souligné les propos de la ministre de la Défense, Margarita Robles, qui a déclaré que "les conflits dans le monde ne seront pas résolus sans une plus grande participation des femmes".