Édition internationale

Union Européenne : Quelles sont les enjeux des élections du 9 juin prochain?

Lors du colloque organisé par l’association Diálogo, un groupe d’experts a souligné la nécessité d’une plus grande participation aux élections et d’une plus grande cohésion entre les membres de l’UE sur les questions d’immigration et de défense.

Écrit par Lucas Bonnière
Publié le 29 mai 2024, mis à jour le 1 juin 2024

Les élections du Parlement européen le 9 juin prochain se déroulent dans l’un des moments les plus troublés de notre époque. Elles revêtent d’une importance capitale pour la création d’une Europe plus numérique, verte et sociale.“ a déclaré Marta Rios, avocate au cabinet Uría Menéndez, qui co-présentait ce colloque.

 

Dorian Dion, étudiant en double-cursus droit espagnol à la Sorbonne, a pris la parole le premier pour souligner les attentes de la jeunesse pour ces élections. Il a notamment évoqué la question du chômage, de l’inflation, la nécessité d’établir un salaire minimum européen et la réalisation des objectifs de développement durable de l’Agenda 2030 des Nations Unies.

 

Dorian Dion
Dorian Dion a parlé des attentes de la jeunesse pour ces élections

 

Juan Pablo Garcia-Berdoy, ancien représentant permanent de l’Espagne auprès de l’Union Européenne, a quant à lui évoqué les risques qui se profilaient avec l’arrivée de cette nouvelle législature. “Nous avons de nouveaux besoins, mais pas de solutions. Nous avons besoin de plus de financement et nous ne les avons pas.“ a-t-il déclaré. Il a également rappelé la nécessité d’obtenir la participation de chaque pays membre au débat européen et d’aborder le problème du financement “pour faire face aux questions sociales, ouvrières et judiciaires.“                                                                                                                                                       

L’échéance est en 2030, nous avons peu de temps et il nous manque beaucoup d’argent

Judith Arnal, chercheuse au Center for European Policy Studies au Real Instituto Elcano, a déclaré que les grands besoins de l’UE doivent être mis en évidence. Selon elle, “il n’y a pas de manque de ressources financières“, le plus important c’est un débat à ce sujet. Sur l’adhésion de nouveaux pays à l’Union Européenne, comme l’Ukraine, Judith Arial se montre prudente : “C’est compliqué, il faut se poser la question ; est-ce qu’un pays comme l’Espagne doit craindre les répercussions économiques qui pourraient survenir avec de nouveaux élargissements.

 

Jose Carlos Cano Montejano
Au sujet de la transition énergétique, José Carlos Cano Montejano a signalé que c’est un projet qui, s’il est mis en œuvre par l’Union Européenne seule, ne servira à rien

 

Elle a également évoqué la question de l’immigration, un problème important et hétérogène, qui suscite des sentiments conflictuels au sein des familles politiques de manière différente dans chaque pays. Elle a enfin proposé une pause réglementaire pour mettre en œuvre ce qui a été décidé au niveau environnemental, avec le soutien du secteur privé, comme le préconise la Commission.

La plupart des citoyens ne s’intéressent pas aux questions européennes, dans la moitié des pays membres, la participation aux élections n’atteint pas les 35%, c’est très grave

En matière de défense, Abel Romero Junquera, capitaine de la marine espagnole et analyste a l’Institut espagnol d’études stratégiques a donné son avis sur la situation du Parlement européen : “Un Parlement fragmenté n’aide pas à l’utilisation des ressources, il faut plus de cohésion pour commencer à travailler.“ Bruxelles n’a pas de pouvoir décisionnel, ce sont les pays membres qui déterminent leur politique de défense. Il serait souhaitable d’évoluer vers une politique de défense commune qui n’existe pas encore entre les 27 a-t-il indiqué.

Les nouvelles adhésions peuvent entrainer la dissolution

Le vice-président des relations internationales et institutionnelles au sein de la faculté de droit de l’Université Complutense de Madrid, José Carlos Cano Montejano, a conclu le colloque “La plupart des citoyens ne s’intéressent pas aux questions européennes, dans la moitié des pays membres, la participation aux élections n’atteint pas les 35%, c’est très grave.“ En ce qui concerne la coopération entre les différents pays membres, l’UE n’est pas, selon lui, prête à agir d’une même voix et “les nouvelles adhésions peuvent entrainer la dissolution.“

Sur la transition écologique, il a souligné que l’Union Européenne produit actuellement près de 7% des émissions de gaz à effet de serre mondiale. “Il est très important de donner l’exemple, mais également de tenir compte des besoins des citoyens et des entrepreneurs européens. C’est un projet qui, s’il est mis en œuvre par l’Union Européenne seule, ne servira à rien.

lucas bonniere
Publié le 1 juin 2024, mis à jour le 1 juin 2024