Les réseaux sociaux peuvent être utilisés à des fins aussi diverses qu'improbables. Toujours est-il que l'initiative entamée il y a plusieurs mois par certains comptes parait tout à fait louable : parler de Madrid et sa riche histoire en moins de 140 caractères pour éclairer une époque à la lueur d'une anecdote bien sentie sur une rue, une place ou un monument emblématique de la capitale. Au final, un excellent moyen pour parfaire sa culture générale tout en procrastinant sur le Web.
(Photo CC Ángela Ojeda Heyper)
Ils s'appellent Descubriendo Mayrit, SecretosdeMadrid, Madriles ou El Sereno de Madrid. Derrière ces noms à forte résonnance madrilène, des comptes Twitter très actifs, suivi par des dizaines voire des centaines de milliers de followers, qui entreprennent de faire découvrir les secrets les mieux gardés de la ville à travers des publications certes synthétiques mais jamais dénuées d'intérêt.
Trésors cachés et photos d'époque
C'est le cas de SecretosdeMadrid derrière lequel se cache le blogueur et journaliste Manuel Garcia del Moral. Ce dernier a vu dans le réseau social une formidable opportunité de partager ses découvertes et ses anecdotes sur la capitale espagnole au plus grand nombre. Par exemple, saviez-vous que la boutique El Botijo, situé au n°35 de la Calle Toledo et ouverte en 1754, était l'une des plus anciennes de la ville ? Ou encore que la construction de l'Edificio Telefónica sur la Gran Vía avait nécessité plus de 3 millions de briques ? Et pourquoi le phare de Moncloa mesure-t-il 92 mètres ? Et bien tout simplement parce qu'il a été construit en 1992. En résumé, plusieurs petits moments d'histoires bienvenus au milieu de la course mondiale et permanente à l'actualité.
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PRATIQUE ? Facebook : les pages fans et les groupes des Français d'Espagne Ils sont nombreux, actifs, informatifs, et surtout ils font désormais partie de notre usage quotidien. Pour les expats, les réseaux sociaux constituent une source de rencontres et une façon de garder le contact avec la communauté, mais aussi un moyen de résoudre un doute ou filer un coup de main. Voici donc une sélection de pages fans et de groupes actifs en Espagne? A vous de faire le tri ! |
Eclairer le présent à la lueur du passé, c'est aussi le défi que se sont lancés les administrateurs du compte Madriles. A travers des photos d'époques, une plongée vertigineuse dans l'histoire de la ville et ses transformations imposées au fil des époques. En témoigne cette image représentant la Puerta del Sol, accompagnée de la légende suivante : "La Puerta del Sol a beaucoup changé au fur et à mesure de son histoire? avant d'être inondée par la publicité". Ou cette vue aérienne de la Gran Via dans les années 20. Des photos mises en ligne également pour rappeler les ravages causés par la Guerre Civile dans la capitale, de la très vivante Plaza de Toros dans le district de Tetúan avant sa destruction totale dans les années 30, à l'incendie de l'église de San Cayetano dans le quartier de Lavapiés, le 22 juin 1936.
Twitter pour se souvenir : l'exemple du 23F
Les aléas de l'histoire contemporaine espagnole ont parfois laissé des moments sombres, gravés à jamais dans la mémoire collective des habitants de ce pays. Mais il arrive aussi que certains événements connaissent une issue heureuse. C'est le cas du coup d'Etat avorté du 23 février 1981, plus connu sous le nom de 23-F. Ce jour-là, des militaires sous les ordres du colonel Antonio Tejero étaient entrés dans le Congrès des Députés pour reprendre le pouvoir, six ans après la mort du Général Franco et la transition démocratique mise en place par le Roi Juan Carlos 1er. Suite au refus de ce dernier de se rallier à la cause des putschistes et grâce à l'attitude d'une partie de la population ayant refusé de se soumettre, le coup d'Etat tombera finalement à l'eau. Une journée historique que des élèves de première du Lycée Humanitas de Tres Cantos (Communauté de Madrid) et leur professeur ont proposé de retranscrire heure par heure avec des tweets de 140 caractères maximums sur le compte @23fhumanitas, un peu à la manière de leurs ainés qui, 35 ans avant, étaient restés suspendus à leur poste de radio ou de télévision pour suivre les événements en direct. Cette initiative pour que personne n'oublie ce moment décisif dans l'établissement de la démocratie en Espagne a été saluée par bon nombre de médias ibériques comme El Confidencial. Une preuve supplémentaire, s'il en est, qu'une utilisation raisonnée et pédagogique de l'un des réseaux sociaux les plus populaires au monde est encore possible.
Simon MARACHIAN (www.lepetitjournal.com - Espagne) Lundi 29 février 2016?
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