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TELEPHONIE MOBILE – Movistar, Vodafone : SOS opérateurs "low cost"

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 4 octobre 2012, mis à jour le 21 novembre 2012

La Comision del Mercado de las Telecomunicaciones (CMT), le régulateur espagnol des télécommunications, a dernièrement publié les résultats d'une enquête sur le secteur du mobile en Espagne. Très encourageants pour les opérateurs virtuels, ils invitent les poids lourds du marché (Telefonica et Vodafone) à redresser la pente

Les opérateurs virtuels
Les opérateurs virtuels ou MVNO (Mobile Virtual Network Operator) sont des opérateurs qui n'ont pas de réseau propre, ils doivent passer donc un contrat avec les opérateurs possédant déjà un réseau (MNO, Mobile Network operator) pour revendre leurs forfaits sous leur propre marque. Ils permettent ainsi aux MNO de capter une clientèle spécifique en répondant à des besoins ciblés (par exemple, pour la catégorie du troisième âge). Ils paient les MNO pour trois choses : l'activation du réseau, chaque ligne du réseau (maintien du réseau), et les minutes et mégas que consomment les clients (le traffic).
Les contrats MNO-MVO en Espagne : MOVISTAR avec DIGIMobil, Ono Movil, FonYou y Tuenti Móvil, VODAFONE avec Lebara (leader population immigrante), et Pepephone (n° 1 des opérateurs virtuels), ORANGE avec Carrefour Móvil, MovilDIA, Happy Móvil, Simyo, MÁSMóvil?

(Photo AFP)

Les résulats positifs des opérateurs virtuels
En un an, entre juin 2011 et juin 2012, la téléphonie low cost a capté 1,2 million de lignes, soit une hausse de 41% par rapport à l'année précédente. La CMT a révélé les données suivantes : les opérateurs virtuels - MASMovil, Pepephone, Simio et leurs homologues - sont ceux qui ont réalisé les meilleurs chiffres du marché : ils sont passés de 3 millions à 4,2 millions de lignes. Ce sont les seuls à avoir gagné des lignes tous les mois. En comparaison, Orange, 3e opérateur non virtuel en Espagne, a gagné 244.213 lignes, soit 5 fois moins que les opérateurs virtuels. L'opérateur français a mal passé l'hiver, ce qui explique ce petit score. En janvier, il a réalisé une perte de 44 200 lignes, et une perte de 38 000 lignes en février.
Mais surtout, l'écart de résultat entre les opérateurs virtuels et les opérateurs ayant leur propre réseau augmente si on compare avec les géants du secteur, Movistar (marque de Telefonica) et Vodafone. En un an, la marque espagnole a connu une baisse de 1,6 million de lignes, quand l'opérateur anglais en perdait 276 753. Au 1er semestre de 2012, Movistar a enregistré une perte quotidienne de 6.257 lignes. Un chiffre qui contraste avec celui des compagnies low cost qui gagnent plus de 3.700 lignes par jour : ce sont eux les grands bénéficiaires de la chute des grands.

Une chute relative
En mai 2012, les deux leaders du secteur avaient déjà pris la décision d'arrêter d'offrir des téléphones aux nouveaux clients, en promettant de proposer des tarifs plus avantageux sur les abonnements. Cette offre de mobile n'était pas rentable car trop coûteuse et ne permettait pas de fidéliser les clients. Deux mois après, le secteur de la téléphonie mobile en Espagne perdait 541.000 clients, preuve du poids de Téléfonica et Vodafone sur ce marché.
Cependant, cette baisse d'activité reste à relativiser : s'ils ont connu une chute de 4,1% entre la fin de 2011 et juillet 2012, ils représentent toujours à eux deux 65,48% de part du marché.
De plus, il reste une stratégie de repli pour ces grands opérateurs : investir plus pour louer leurs réseaux à leurs ennemis virtuels. En 2008, ces investissements s'élevaient à 124,4 millions, contre 220 millions en 2010. Selon la CMT, Movistar, Vodafone et Orange ont gagné 290,5 millions d'euros grâce aux compagnies low cost en 2011, soit 31,6% que l'année précédente.

Arnaud ROY (www.lepetitjournal.com - Espagne) Jeudi 4 octobre 2012


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Publié le 4 octobre 2012, mis à jour le 21 novembre 2012

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