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SCANDALE - Du rififi à Marbella

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 4 avril 2006, mis à jour le 9 janvier 2018

A Marbella, paradis de la jet-set et des mafias internationales, le maire Marisol Yague et plusieurs adjoints ont étéarrêtés pour malversations financières. Depuis que l'affaire a éclaté, mercredi dernier, vingt-trois personnes ont étéinterpellées. Un scandale de plus pour la station balnéaire espagnole

Marisol Yaguë, maire de Marbella 

Marbella, la station balnéaire huppée de la côte andalouse, est au centre d'un scandale immobilier et financier. Depuis la semaine dernière, la police anticorruption a arrêté23 personnes toutes accusées de délits de malversation, détournements de fonds publics, corruption et trafic d'influence liés àl'urbanisme.
Le maire de la ville, Marisol Yaguë n'est pas épargnée par cette affaire : élue en août 2003, cette ex-chanteuse de variétéandalouse et membre d'un petit parti local de droite dort àprésent entre les quatre murs d'une prison. Parmi le reste des inculpés, Juan Antonio Roca, l'adjoint au maire, a étéplacéen détention en fin de semaine dernière. Selon le juge chargéde l'affaire, ce dernier serait considérécomme le "cerveau"de l'affaire, chargé de contrôler et diriger les décisions municipales. Mme Yaguë serait pour sa part "sa marionnette".
Avant d'être placée en détention, Marisol Yaguë avait étéentendue dans une autre affaire concernant des travaux dans sa maison, réalisés avec l'argent de la municipalité. Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement andalou a contestéla légalitéde 211 permis de construire et il y aurait environ 40.000 logements déclarés illégaux, 20.000 selon la mairie. Fin 2005, devant l'ampleur de la spéculation immobilière liée au blanchiment d'argent, les autorités andalouses avaient retiréàMarbella ses compétences en matière d'urbanisme - une première dans la région !
Scandales financiers
Depuis plus de vingt ans, de fait, Marbella encourage un urbanisme incontrôlé, qui aurait permis d'investir et de blanchir de grandes quantités de capitaux dans l'immobilier. En 1996, le maire de l'époque, Jesus Gil, un populiste connu pour son langage cru et ses méthodes musclées (par ailleurs ancien président du club de football Atletico de Madrid), avait fait voter un plan d'urbanisme déclarant constructibles tous les terrains municipaux et zones naturelles protégées. Dès lors, l'argent s'est mis àcouler àflots.
Paradis des célébrités, Marbella est aussi celui des mafias d'Amérique latine et d'Europe de l'Est, qui font de cette bourgade le théâtre habituel de scandales financiers et règlements de comptes sanglants. En mars 2005 déjà, une vaste opération policière dénommée Baleine blanche avait permis de démanteler dans la ville un tentaculaire réseau international de blanchiment d'argent, portant sur environ 250 millions d'euros. Pour l?heure, l'opération policière a entraînéle blocage d'un millier de comptes bancaires et la perquisition de plusieurs ?uvres d'art, dont deux Picasso et deux Miro, deux hélicoptères, des voitures de luxe, des bijoux et des villas. Le ministre espagnol des Administrations publiques, Jordi Sevilla, a indiquéque le gouvernement allait étudier les possibilités légales pour "rétablir une situation de normalité"àla mairie de Marbella, précisant que la dissolution du conseil municipal était envisageable.
Cathy IRAOLA. (LPJ- Madrid) mardi 4 avril 2006

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Publié le 4 avril 2006, mis à jour le 9 janvier 2018