Édition internationale

Repsol menace de quitter l'Espagne en l'absence de stabilité

Une autre multinationale espagnole commence à ruer dans les brancards. Le CEO de Repsol, Josu Jon Imaz, prévient que l'entreprise pourrait partir au Portugal à cause de la taxe sur l'énergie et du manque de stabilité. On se souvient de Ferrovial qui est finalement parti pour les Pays-Bas.

raffinerie de petrole Repsol à la coruña en Espagneraffinerie de petrole Repsol à la coruña en Espagne
Raffinerie de petrole de Repsol à La Coruña
Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 6 novembre 2023

Repsol lance une injonction au gouvernement de Pedro Sanchez concernant son intention de rendre permanent l'impôt sur les entreprises du secteur de l'énergie. La multinationale espagnole a menacé de réduire ses investissements en Espagne et de transférer ses projets au Portugal si la proposition de rendre permanent cet impôt extraordinaire, qu'elle considère comme "illégal, anticonstitutionnel et discriminatoire" était adoptée.

Un impôt temporaire qui deviendrait permanent

Selon l'entreprise, cette mesure, incluse dans le pacte de gouvernement entre le PSOE et Sumar, représente un "manque de stabilité" du cadre réglementaire et fiscal et pénalise les entreprises qui "investissent dans des actifs industriels, génèrent de l'emploi et garantissent l'indépendance énergétique du pays".

 

Cette menace de Repsol s'est d'abord produise dans une déclaration écrite adressée à la CNMV à l'occasion de la présentation de ses résultats trimestriels: cette instabilité réglementaire "pourrait conditionner les futurs projets industriels de Repsol en Espagne". L'impôt sur les bénéfices des entreprises énergétiques "favorise les importateurs qui ne génèrent pas d'emploi ou d'activité économique pertinente en Espagne", selon la déclaration.

 

La menace de retirer les investissements en Espagne a ensuite été réitérée peu après par le CEO de Repsol, Josu Jon Imaz, lors de la présentation aux analystes des résultats du groupe: "Nous avons besoin d'un cadre réglementaire clair, prévisible et stable", a-t-il déclaré. Sinon, "nous avons d'autres alternatives. Nous avons des sites industriels. Au Portugal, nous pourrions avoir une activité internationale dans notre secteur industriel", a-t-il ajouté.

 

Antonio Brufau et Josu JonImaz, président et CEO de Repsol
Antonio Brufau et Josu JonImaz, président et CEO de Repsol/Repsol

Le CEO de Repsol, Josu Jon Imaz a indiqué que la multinationale espagnole prévoit de "gros investissements" dans la transformation de ses complexes industriels en Espagne. Toutefois, il a prévenu que l'entreprise, "avant de prendre toute décision d'investissement en Espagne", analysera si les conditions sont "stables et suffisamment attractives pour garantir la rentabilité des projets". Repsol aurait déjà laissé en suspens des investissements pour un montant d'environ 1,5 milliard d'euros à Bilbao, Tarragone et Carthagène pour montrer son désaccord avec l'extension de l'impôt extraordinaire sur les entreprises énergétiques.
 

Ferrovial a déjà quitté l'Espagne pour les Pays-Bas

En avril dernier, la multinationale espagnole Ferrovial avait tenu tête au gouvernement en décidant de transférer son siège social aux Pays-Bas. Rappelons également les déclaration du président d'une autre multinationale espagnole Iberdrola, Ignacio Sánchez Galán, qui a évoqué à plusieurs reprises la possibilité de transférer le siège de la compagnie d'électricité hors d'Espagne, compte tenu de la pression fiscale à laquelle l'entreprise est soumise.