Le conseil d’administration de Ferrovial ne cède pas aux pressions du gouvernement espagnol et soutient massivement le transfert de son siège social aux Pays Bas. Une mauvaise nouvelle pour l'Espagne, qui pourrait provoquer un effet domino.
Du jamais vu. Plus de 150 journalistes du monde entier étaient présents à l'Assemblée Générale de Ferrovial où allait être voté le transfert de son siège social au Pays-Bas. La multinationale espagnole, contrôlée par la famille Del Pino, l'une des plus riches d'Espagne, avait annoncé il y a un peu plus d'un mois sa décision et depuis lors, les critiques et pressions plus ou moins voilées s'étaient succédées au sein de l'exécutif.
93,3% des actionnaires pour le départ
Malgré tout, le transfert de Ferrovial a obtenu un soutien massif de la part des actionnaires, avec 93,3% des voix (Le pourcentage de "non" coïncide avec le paquet d'actions détenu par Leopoldo Del Pino, le frère du président qui est en conflit avec lui).
La nouvelle a fait la une de toute la presse espagnole qui estime que l’Espagne doit réagir pour éviter que d’autres grandes entreprises prennent le même chemin. Les journaux financiers se sont même aventurés à critiquer le gouvernement en soulignant qu'il "n’est pas là pour faire pression sur les entreprises mais pour leur offrir un cadre sûr" et l'ont invité à une "auto-critique nécessaire".
Un possible effet domino?
Face au bras de fer qui s'est tenu entre l'une des plus grandes entreprises espagnoles et le gouvernement, certains affirment que "Moncloa a perdu". Pourtant, ce n'est pas le gouvernement espagnol qui perd dans cette histoire, mais l'image de l'Espagne, et nous verrons dans les prochains mois si d'autres grandes entreprises espagnoles, dont une partie importante du chiffres d'affaires (82% dans le cas de Ferrovial) provient de l'étranger, ne prennent pas aussi la porte.
Rappelons par exemple que le président d'Iberdrola, Ignacio Sánchez Galán, a évoqué à plusieurs reprises la possibilité de transférer le siège de la compagnie d'électricité hors d'Espagne, compte tenu de la pression fiscale à laquelle l'entreprise est soumise.
En attendant, les actionnaires applaudissent la décision de Ferrovial: Depuis l'annonce le 1er mars jusqu'à l'Assemblée Générale, Ferrovial a progressé de 3,35%, tandis que l'Ibex a baissé de 1,23%...
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