Garbiñe Muguruza, tout juste 22 ans, a remporté dimanche dernier le tournoi de Pékin (Chine), le deuxième de sa carrière. Maintenant quatrième mondiale, la jeune femme ne cesse de progresser et met un coup de projecteur sur le tennis féminin espagnol qui connaissait une période creuse depuis une dizaine d'années.
Finale à Wimbledon, future participation au master de Singapour
À seulement 22 ans, Garbiñe Muguruza n'en est pas à son première coup d'éclat. Elle s'affirme de plus en plus au plus haut niveau mondial. Sa finale à Wimbledon en juillet dernier en est le parfait exemple. Et même si Serena Williams (6/4, 6/4) ne lui a pas laissé de chance, les enseignements qui ressortent de cette saison 2015, pas encore terminée, ne laissent présager que de bonnes choses pour Muguruza. Car, en dehors de cette finale de Grand Chelem perdue, les résultats 2015 de l'Hispano-vénézuélienne ne cessent de progresser : deux victoires en double avec sa compatriote Suárez Navarro à Birmingham et Tokyo, et donc, récemment, le gain du tournoi du Pékin, en simple. Le point d'orgue de sa saison sera sa participation au master de Singapour, réservé au huit meilleures joueuses mondiales. Une performance qui n'avait plus été réalisée par une joueuse de tennis espagnole depuis... 14 ans.
Choix de la nationalité espagnole
Les prouesses de Muguruza n'étonnent cependant pas, tant la joueuse baigne, avec succès, dans le milieu du tennis depuis sa plus jeune enfance. Raquette en main dès trois ans aux côtés de ses deux frères, la native de Caracas quitte le Venezuela pour l'Espagne à l'âge de 6 ans afin de se former à Barcelone, dans la prestigieuse académie de Sergi Bruguera, ancien professionnel espagnol qui a notamment remporté deux fois Roland-Garros. Prometteuse, la joueuse doit alors choisir entre ses deux pays, l'Espagne (côté paternel) ou le Venezuela (côté maternel). Elle optera finalement pour l'Espagne, défendant les couleurs ibériques en Fed Cup depuis l'an dernier.
Chef de file du tennis féminin en Espagne
Un choix qui ravit les supporters espagnols et qui place Garbiñe Muguruza comme la digne successeur des Conchita Martínez et Arantxa Sanchez-Vicario, gloires des années 1990. La désormais meilleure joueuse espagnole, devant Carlo Suárez Navarro (numéro 13 au classement WTA), porte sur ses épaules la section féminine du pays qui a connu un trou d'air de plus de dix ans alors que les garçons (Carlos Moya, Juan Carlos Ferrero, Rafael Nadal, David Ferrer entre autres), eux, brillaient. Mais la jeune joueuse espagnole, qui a tout pour faire bouger une élite du circuit féminin que l'on décrit comme trop prévisible, se démarque de ses compatriotes. Contrairement à la grande majorité des Espagnoles, elle préfère évoluer sur dur, surface sur laquelle son jeu agressif et son service puissant détonnent. Seul point noir au tableau : sa concentration qui, à l'instar d'un Benoît Paire en France, peut l'amener à casser une raquette au milieu du court. Mais, après tout, Garbiñe Muguruza n'a que 22 ans et encore tout le temps pour toucher les étoiles du tennis mondial.
Baptiste LANGLOIS (www.lepetitjournal.com) Vendredi 16 octobre 2015
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