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PERMIS DE CONDUIRE - Et pourquoi pas venir le passer en Espagne ?

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 5 janvier 2018

A dix jours du premier tour de la présidentielle française (le 22 avril), la campagne électorale a pris un virage inattendu cette semaine, avec l'apparition du permis de conduire au sein des débats, via des propositions de tous les candidats. En question, le coût de l'apprentissage, situé entre 1.500 et 2.000 euros, très loin des tarifs espagnols. Suffisant pour donner des idées à certains ?

(Photo BI / lepetitjournal.com)
Depuis quelques jours, il s'offre un tour de piste imprévu dans la campagne électorale. Mais avec 45 millions d'électeurs et plus de 40 millions de titulaires du papier rose en France, le permis de conduire n'a pas fait une irruption désintéressée au centre des débats et dans les discours de candidats qui tentent de se doubler au fil des jours, via des propositions très différentes. Après le 6 mai pourtant, seul celui ou celle qui passera la ligne d'arrivée en tête pourra réformer les modalités d'obtention du précieux sésame. Si Marine Le Pen (Front National) avait été la première à évoquer le sujet, dès l'automne, proposant l'abolition du permis à point, qu'elle définissait alors comme une "chasse à l'automobiliste", tous ses concurrents dans la course à l'Elysée avancent depuis une semaine leurs arguments, axés sur le coût de l'apprentissage.
Très loin des 1.500 à 2.000 euros qu'un candidat doit débourser en France, il se situe aux alentours de "600 euros en moyenne" en Espagne, comme l'explique Laura García, auxiliaire administrative à l'auto-école Pinilla, située calle de Embajadores, à Madrid. "Chez nous, par exemple, avec 620 euros en moyenne et 20 cours théoriques, vous obtenez votre permis de conduire. L'autre jour, un confrère de Jaén me disait que les tarifs là-bas ne dépassent pas 500 euros. Depuis 2008 et le début de la crise, nous avons quasiment baissé de 80% nos offres tarifaires. Il y a peu, mon patron s'entretenait au téléphone avec le responsable d'une auto-école française à propos des prix. Son interlocuteur n'en revenait pas, il en rigolait même !"

CONDUIRE EN ESPAGNE - Tous des chauffards ?
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600 euros environ de moyenne à Madrid, moins encore dans d'autres villes
Si un permis de conduire obtenu dans n'importe que pays européen membre de l'UE est valide partout dans le Vieux Continent, certaines différences existent de chaque côté des Pyrénées concernant les modalités d'obtention. "En Espagne, le concept de la conduite accompagnée n'existe pas. Puis personne n'est obligé de participer à un nombre d'heures minimum avant de passer le code ou l'examen pratique", détaille Laura García. Et d'ajouter : "A raison de 45 minutes par cours pratique, les candidats réalisent une moyenne de 10 à 15 classes avant la première tentative. Il y a donc plus d'échec qu'avant la crise, puisqu'à l'époque, la moyenne se situait plutôt autour de 40 à 50 cours. Pour le reste, les examens sont semblables. Pour avoir le code, il est nécessaire d'avoir 27 bonnes réponses sur une série de 30 questions. Et l'examen pratique dure 45 minutes maximum, avec un petit test préalable de vérification de connaissance du véhicule."

Le prix, fixé par les auto-écoles (avec une taxe de trafic invariable à hauteur de 86,60 euros), pourrait inciter certains Français à venir tenter leur chance de l'autre côté des Pyrénées, d'autant que "des semaines de cours intensifs existent pour l'obtention du code en 8 jours seulement, avec 3 heures de cours au quotidien", souligne Laura García. En Espagne, les délais sont également tentateurs, puisque si le candidat n'est pas reçu lors du premier examen, il peut retenter sa chance dès 12 jours après le premier échec, puis 18 jours à la suite d'un second hypothétique, pour le code comme l'examen pratique.

"Que tous les Français viennent passer leur permis ici !"
Depuis 2006 et l'instauration du permis à points, huit sont délivrés immédiatement au titulaire du papier rose, qui prend les formes d'une carte bancaire en Espagne, comme la carte d'identité. Avec deux ans d'ancienneté, un conducteur passe alors à 12 points sur son permis, s'il n'a pas commis d'infraction et peut même arriver jusqu'à 15. Les conditions françaises étonnent Laura, la gratuité évoquée par Nathalie Arthaud, Jean-Luc Mélenchon ou Philippe Poutou, la proposition de François Hollande d'instaurer un forfait pour 100.000 jeunes Français qui effectueraient un service civique de six mois, celle de Nicolas Dupont-Aignan de travailler 15 jours en mairie contre une baisse du coût ou encore l'idée de Nicolas Sarkozy d'enseigner et de délivrer le code de la route au lycée, aucune mesure ne la convainc. "Ce serait la mort des auto-écoles si ces propositions étaient appliquées en Espagne. Je n'y crois pas vraiment. Que tous les Français viennent passer leur permis ici ! Nous adapterons nos offres. C'est déjà le cas avec les Chinois."
Un professeur a effectivement été embauché par l'auto-école de Laura pour donner les cours de code aux candidats chinois, très nombreux. Hier en fin d'après-midi, ils étaient une douzaine à suivre la leçon du jour. Le tarif unique de 1.100 euros, nombre d'heures de cours pratiques et théoriques sans limitation, est aguicheur. "L'instructeur chinois donne des repères avec certains mots pour répondre aux questions, car beaucoup ne parlent pas castillan. Tous nos moniteurs connaissent le vocabulaire de base pour la conduite : 'à gauche', 'à droite', 'attention'...!", sourit Laura. Et de préciser : "Il n'y aurait que des avantages pour les Français puisqu'une fois en France, avec un permis espagnol, certaines infractions n'entraîneraient aucun retrait de point. Pas mal d'Espagnols vont chercher le sésame au Portugal pour cela". La France compte 1,2 millions de candidats tous les ans et plus de 920.000 nouveaux documents délivrés. Alors, passer son permis en Espagne, à moindre coût financier et temporel, voire pour d'autres raisons, voilà une hypothèse qui pourrait accélérer jusqu'à devenir réalité.

Benjamin IDRAC (www.lepetitjournal.com - Espagne) Jeudi 12 avril 2012

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Publié le 12 avril 2012, mis à jour le 5 janvier 2018
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