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ORDURES – La capitale espagnole est-elle condamnée à rester une ville sale ?

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 12 janvier 2016, mis à jour le 12 janvier 2016

Madrid enfin propre ? Ce dossier brûlant repris par la nouvelle équipe municipale continue de poser problème. Alors que Manuela Carmena avait donné des engagements concrets au début de son mandat, les paroles tardent à se concrétiser en actes. Et les élus de l'opposition montent au créneau.

(Photo archives lepetitjournal.com) Six mois après la prise de fonction de la nouvelle maire de Madrid, Manuela Carmena, le problème est plus que jamais d'actualité. Hier matin au cours d'une réunion rendue publique par TeleMadrid, la déléguée municipale à l'environnement et à la mobilité, Inés Sabanés a déclaré : "Les objectifs pour faire de Madrid une ville propre n'ont toujours pas été remplis". Un premier aveu de faiblesse pour celle qui avait certifié que Madrid serait propre dès juillet dernier.

Situation critique après les fêtes

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Au cours de cette même réunion, l'attitude des entreprises en charge du nettoyage des rues et ordures madrilènes a été pointée du doigt, notamment au sujet de l'ERTE (Expediente de Regulación Temporal de Empleo) mis en place par la précédente maire, Ana Botella, en réponse aux grèves des éboueurs en 2013 et ayant pour objectif de limiter les suppressions de postes. Ces jours de chômage provisoire non rémunérés se sont avérés être un véritable cadeau empoisonné. Conséquence : moins de postes actifs pour autant de travail. Même si la nouvelle municipalité a assuré qu'"aucune consolidation, avancée ou nouvelle situation d'ERTE ne sera consentie", la situation observée durant les fêtes de fin d'année laisse dubitatif.
Les faits remontent au 29 décembre dernier. En plein milieu des vacances, deux des quatre entreprises en charge de l'entretien et du nettoyage des rues de la capitale, Valoriza-Sacyr et OHL-Ascan, décident de réactiver leurs ERTE. Résultat ? 300 employés sur le carreau soit 30% de main d'?uvre en moins, selon El País, et des secteurs de Madrid laissés à l'abandon. Au grand dam des riverains.
Plusieurs associations de riverains, commerçants et habitants décident alors de se mobiliser, une nouvelle fois sur les réseaux sociaux. Après #Madriddaasco (Madrid est dégoûtante) en 2014, un nouveau hashtag fleurit sur Twitter en ce début d'année : #Stopbasuras, créé à l'initiative du quotidien conservateur ABC. Même concept que son prédécesseur : des Madrilènes dénoncent la situation des rues de la capitale en publiant des photos accablantes. ABC a même créé une carte interactive de capitale sous les ordures.

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Un chantier colossal
Arrivée en juin à la tête de la ville, Manuela Carmena avait pourtant d'emblée pris l'affaire à bras le corps en lançant son "Plan pour la propreté de Madrid" : 500 éboueurs et jardiniers supplémentaires, ajoutés aux effectifs sous forme "progressive". Trop peu néanmoins pour pouvoir régler définitivement le problème des ordures de la capitale (voir graphique).
Autre mesure attendue, la suppression des ERTE. Mais en dépit d'un accord de principe trouvé en septembre avec les entreprises du secteur, la situation au sortir des fêtes prouve bel et bien que les déclarations n'ont pas été suivies d'effets immédiats. En guise de solution miracle, Carmena avait même émis l'idée de mettre à profit la main d'?uvre conséquente constituée par les étudiants des universités de la ville pour venir en aide aux éboueurs.
Face aux hésitations de la majorité, les élus d'oppositions montent au créneau. Interrogée par TeleMadrid, la porte-parole du parti Ciudadanos dans la capitale, Begoña Villacís, met en cause le manque d'effectifs pour faire face à ce "problème sanitaire" : "Madrid a perdu plus de 2000 éboueurs qui n'ont toujours pas été récupérés". Et accuse la municipalité de mettre la propreté "à la queue des priorités".
De son côté, Esperanza Aguirre, du PP, passe à l'offensive sur Facebook : "La nouvelle maire disait en juin dernier que Madrid serait parfaitement propre en trois mois. Et aujourd'hui Madrid est plus sale que jamais". Pour l'équipe en place, le chantier ne fait que commencer.

Simon MARACHIAN (lepetitjournal.com - Espagne) Mercredi 13 janvier 2016
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Publié le 12 janvier 2016, mis à jour le 12 janvier 2016