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NICOLAS SARKOZY - Une visite officielle en trois temps

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 17 janvier 2012, mis à jour le 5 janvier 2018

Réception de la Toison d'or, rencontre avec Mariano Rajoy à la Moncloa, discours de voeux aux Français de l'étranger : la folle journée madrilène de Nicolas Sarkozy n'a pas connu de temps mort, hier. Retour sur la dernière visite en Espagne du chef de l'Etat avant la présidentielle du printemps prochain

(Nicolas Sarkozy décoré par le Roi / Photo Brian Toussaint)

Aucun citoyen français n'avait été honoré de la sorte depuis le président Gaston Doumergue, en 1926. Quatre-ving cinq ans après, Nicolas Sarkozy a reçu hier au Palais Royal de Madrid, devant une trentaine de personnes seulement et des mains de Juan Carlos, la Toison d'or, distinction créée en 1429 par Philippe III de Bourgogne, généralement réservée aux chefs d'État couronnés. Par ce geste exceptionnel, le souverain espagnol a tenu à remercier l'hôte de l'Elysée pour son soutien indéfectible depuis 2002 -d'abord comme ministre de l'Intérieur- dans la lutte contre le terrorisme armé de l'ETA. Une gratitude renforcée par la présence de la reine d'Espagne, Doña Sofía, du prince héritier Felipe et de la princesse Letizia, ainsi que des quatre derniers chefs de gouvernement espagnol, Felipe González, José María Aznar, José Luis Rodríguez Zapatero et Mariano Rajoy.

Remise de la Toison d'or au Palais royal, en présence des quatre derniers présidents du gouvernement espagnol
Au cours de son discours, le roi Juan Carlos a d'abord vanté la "longue et brillante carrière politique" de Nicolas Sarkozy. Avant de s'adresser directement au chef de l'Etat français : "Votre carrière se caractérise par deux qualités essentielles : la hauteur de vue et la capacité à l'action. (...) Si en ce début de XXIe siècle, nous pouvons affirmer que les relations entre la France et l'Espagne n'ont jamais été aussi bonnes au cours de notre histoire commune, c'est en grande partie à vous, grand ami de l'Espagne, qu'on le doit."
Visiblement touché lors de la remise du grand collier, Nicolas Sarkozy avait du mal à cacher son émotion au moment de s'adresser à l'auditoire. "Croyez bien que c'est un jour que je n'oublierai pas." Conscient de l'importance attribuée en Espagne au renoncement de l'ETA à la lutte armée, le Président a rappelé son engagement de 2002 : "Il n'y a plus de Pyrénées dans la lutte contre le terrorisme. Il y a des deux côtés de notre frontière une même détermination et un même objectif : mettre un terme définitif à la violence aveugle."

Premier chef d'Etat étranger à rencontrer Mariano Rajoy à la Moncloa
Après un déjeuner rapide, Nicolas Sarkozy a ensuite été reçu par le nouveau président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy. Première visite d'un chef d'Etat étranger à la Moncloa. Lors de la conférence de presse conjointe, le président français a d'abord déclaré "admirer cette démocratie espagnole qui peut rassembler tous les présidents du gouvernement sans que personne ne se sente atteint dans son identité politique", en une référence explicite à la cérémonie de remise de la Toison d'or. "C'est la même maturité qui a permis à Mariano Rajoy de voter aux côtés du gouvernement socialiste de Luis Rodríguez Zapatero une règle d'or", a poursuivi l'hôte de l'Elysée. Transition toute trouvée pour attaquer l'attitude de l'opposition française : "Il y a sans doute à s'inspirer de la démocratie espagnole. Quand on est dans l'opposition et que l'on sait, dans l'intérêt de son pays, faire un geste vers le gouvernement, on se grandit."

"La perte du triple A, sur le fond des choses, ça ne change rien"

A deux semaines du sommet européen de Bruxelles, les deux dirigeants ont également cherché à minimiser l'impact de la perte du triple A pour la France. "Sur le fond des choses, ça ne change rien. Ce ne sont pas les agences de notation qui doivent définir la politique économique de nos pays respectifs", a même assuré Nicolas Sarkozy, qui refusait ensuite de répondre à une question sur Standard & Poor's : "Vous n'avez peut-être pas eu les dernières informations ? Donc pouvez-vous me poser une autre question avec les dernières informations ?"
Le chef de l'Etat a enfin défendu la nécessité de nouvelles réformes, à moins de cent jours de la présidentielle. "Pour celui qui est au chômage, pensez-vous qu'il ait le temps qu'on attende la campagne électorale ? Il n'y a jamais de risque à dire la vérité au pays dont on a la responsabilité, les gens sont lucides, très intelligents, ils comprennent tout. Il faut agir tout de suite."
Une volonté d'action traduite dans la foulée par son discours de voeux aux Français de l'étranger. Conclusion d'une journée marathon, en trois temps.

Benjamin IDRAC (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mardi 17 janvier 2012
Photos Brian Toussaint

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logofbespagne
Publié le 17 janvier 2012, mis à jour le 5 janvier 2018