Pour la première fois, le Centre Pompidou a décidé de lancer un grand projet à l'étranger. En programmant l'ouverture d'un musée annexe, dans la ville espagnole de Malaga, dont était d'ailleurs originaire Pablo Picasso, le célèbre musée Parisien choisit d'exporter 70 de ses meilleurs toiles hors de la capitale française. Pour la mairie de Malaga, c'est un grand succès, qui devrait attirer de nouveaux touristes.
(Photo CC mer de glace)
Les portes de ce nouveau centre d'art moderne devraient ouvrir en 2015, une fois que les 6.300 mètres carrés du Cubo del Muelle 1, la structure qui doit accueillir les toiles, auront été aménagés. L'accord signé entre le Centre Pompidou et la mairie de Malaga porte sur une durée de cinq ans renouvelables. Outre la collection permanente, il accueillera une exposition temporaire qui aura déjà été montée à Paris, une fois par an. En contrepartie, la Mairie devra verser 1 million d'euro chaque année au musée parisien. Alors que le Centre Pompidou accueille jusqu'à 3,8 millions de visiteurs par an, et que son annexe de Metz (ouverte en 2010) en reçoit 475 000, la mairie de Malaga espère bien surfer sur la renommée de l'institution. Son ouverture devrait permettre d'accueillir plus de touristes, et notamment plus de touristes espagnols, pour qui se rendre à Malaga est plus simple que de se rendre à Paris.
La nouvelle tendance du développement à l'étranger
Cette stratégie du développement à l'étranger est une grande première pour le Centre Pompidou. Seul un centre annexe avait été ouvert hors de Paris, celui de Metz. Mais d'autres grands musées avaient déjà franchi le pas, comme par exemple le musée Guggenheim, dont le centre de Bilbao connaît un grand succès. Il s'agit là une stratégie qui vise à accroître la réputation et la visibilité des musées à l'étranger, et cela peut représenter un réel attrait financier. En France, le musée du Louvre avait été le précurseur, en annonçant en 2007 qu'il ouvrirait une antenne à Abu Dhabi.
Le Centre Pompidou aurait pu installer son premier centre à l'étranger hors du continent, mais son directeur, Alain Seban, a préféré se concentrer sur un développement européen, et de surcroît dans la ville natale de Picasso, qui jouit déjà d'un important rayonnement culturel et accueille déjà de nombreux musées.
Un projet coûteux... mais rentable ?
Pour le maire de Malaga, Francisco de la Torre, c'est une grande opportunité de développement de l'offre culturelle de la ville. Cependant les détracteurs du projet lui reprochent son coût élevé. Ainsi, 2,5 millions d'euros sont déjà prévus pour financer l'aménagement du nouveau centre, mais de nombreuses sources parlent d'un budget qui serait plus proche des 5 millions d'euros. Des frais élevés donc, d'autant que la ville de Malaga comporte déjà de nombreux musées, et que les touristes pourraient donc se détourner du Centre Pompidou de Malaga pour visiter les autres incontournables de la ville.
La mairie de Malaga a tenu à dissiper ces doutes, en pointant du doigt l'important rayonnement culturel du Centre Pompidou à l'international, le musée étant un des plus visités au monde. Malgré les coûts d'investissements qu'un tel projet représente, il doit s'agir à terme d'en faire une destination clé en Espagne, grâce à offre culturelle dynamique et variée.
Léa SURUGUE (www.lepetitjournal.com ? Espagne) ? Mercredi 4 décembre 2013
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