Édition internationale

Madrid et Lisbonne reliées par un train à grande vitesse en 2034

Annoncé, repoussé, oublié, il revient enfin sur le devant de la scène. D’ici 2034, le train à grande vitesse reliera les deux capitales ibériques en trois heures, soutenu par la Commission européenne et pensé comme une alternative crédible à l’avion.

train renfe traversant un paysage ibériquetrain renfe traversant un paysage ibérique
@André Marques, CC BY 2.0
Écrit par Paul Pierroux-Taranto
Publié le 9 novembre 2025, mis à jour le 10 novembre 2025

Après des décennies de promesses ajournées, le train à grande vitesse entre Madrid et Lisbonne a enfin une date d’arrivée. Avec le soutien de la Commission européenne, les gouvernements espagnol et portugais ont arrêté un calendrier précis : une ligne conventionnelle électrifiée verra le jour en 2030, ramenant le trajet à cinq heures, avant l’ouverture, quatre ans plus tard, de la ligne à grande vitesse, qui réduira le voyage entre les deux capitales à trois heures.

Une annonce qui met fin à trente ans d’attente et de reports, et qui symbolise la relance d’un vieux rêve ibérique : celui d’un axe ferroviaire capable de rivaliser, enfin, avec l’avion.

 

Sur la voie du corridor atlantique, Lisbonne et Madrid en première classe

Ce chantier, soutenu par plusieurs programmes européens, s’impose comme l’un des projets d’infrastructure les plus ambitieux de la péninsule Ibérique. Le Portugal y consacre 235 millions d’euros pour la construction de la ligne Évora–Caia, déjà en cours et censée entrer en service en 2026, avant d’ajouter une nouvelle section Poceirão–Bombel d’ici 2029.

De l’autre côté de la frontière, les efforts se concentrent sur l’Estrémadure, longtemps coupée du reste du pays. Près de 750 millions d’euros de fonds européens doivent y moderniser le réseau ferroviaire en direction de Madrid.

L’Union européenne voit dans cette ligne une pièce maîtresse de son Corridor Atlantique, partie intégrante du réseau transeuropéen de transport (RTE-T), qui vise à tisser un maillage reliant Lisbonne, Madrid, Paris, Berlin et Dublin par routes, ports et trains à grande vitesse. Si le calendrier tient, à terme, Lisbonne pourrait être reliée à Barcelone en moins de six heures — un symbole fort d’une Europe connectée d’ouest en est.


 

Le train comme horizon écologique

L’un des objectifs affichés de Bruxelles est de freiner le ballet aérien entre les deux capitales, liées aujourd’hui par une quarantaine de vols quotidiens.

« Parcourir les 600 kilomètres entre Madrid et Lisbonne en trois heures incarne le modèle de connexion durable que nous voulons développer dans toute l’Europe », a souligné le représentant européen chargé des transports, qui y voit « une alternative écologique et compétitive » à l’avion.

 

Un vieux rêve qui devient réalité

La première promesse d’un AVE entre Madrid et Lisbonne remonte à 2003, avec une mise en service alors annoncée pour 2010. Plus de trente ans et bien des désaccords plus tard — notamment sur le tracé, longtemps disputé entre Salamanque et l’Estrémadure —, la coopération ibérique semble enfin remise sur les rails.

Pour Miguel Pinto Luz, ministre portugais des Infrastructures, cette ligne dépasse largement la dimension technique : « C’est un pont vers l’avenir de la mobilité durable et de la cohésion européenne. En 2034, Madrid et Lisbonne ne seront plus qu’à trois heures de distance. »

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