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L'Espagne tardera deux ans pour se remettre de la crise du Covid-19

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Pool Moncloa / JM Cuadrado
Écrit par Perrine Laffon
Publié le 6 mai 2020, mis à jour le 6 mai 2020

Le gouvernement espagnol a adressé à l'Union européenne son plan de stabilité et son plan national de réforme. Le document présente les prévisions économiques liées à l'impact de la crise sanitaire, dont une chute du PIB de 9,2%.

 

Chaque année au mois d'avril, les États membres de l'UE doivent présenter à Bruxelles leur programme de stabilité et leur programme national de réformes, qui définissent la trajectoire des finances publiques nationales. Ces programmes participent à la coordination des politiques économiques et budgétaires entre les États membres. Cette année, les prévisions sont pessimistes compte tenu d'une situation jamais vécue jusqu'à présent. La crise sanitaire du Covid-19 aura un fort impact sur le tissu économique espagnol, qui se remettait à peine de la précédente crise financière.


Chute historique du PIB et dette publique de 115%

Le gouvernement espagnol revoit négativement ses prévisions pour les années à venir. La ministre des Affaires économiques Nadia Calviño a assuré en conférence de presse que l'économie espagnole enregistrait ces dernières années des chiffres de croissance supérieurs à la moyenne de la zone euro. Des hypothèses totalement chamboulées par la crise sanitaire, qui affectera fortement les différents agents économiques. "Toutes les prévisions désignaient une croissance modérée pour les prochaines années", a-t-elle précisé avant de désigner l'unique cause, selon elle, des mauvaises statistiques à venir : "le choc inespéré du Covid-19 a brusquement mis fin à ce cycle positif de croissance". 

Et pour cause, l'INE annonce une chute de 5,2% du Produit Intérieur Brut espagnol pour le premier trimestre 2020 par rapport à l'année précédente. En conséquence, le gouvernement espagnol prévoit une chute historique de son PIB de 9,2% pour l'année 2020, suivie d'une récupération de 6,8% en 2021. L'économie espagnole aura besoin de deux années complètes pour se remettre de la situation. Le plan de stabilité annonce également une hausse de la dette publique espagnole de 10,3% en 2020, pour atteindre le taux alarmant de 115,5% du PIB national. 


Un coup dur pour l'emploi

Les conséquences du confinement sur le marché de l'emploi sont désastreuses : les chiffres du chômage atteignent des records avec 3,8 millions de chômeurs en pleine crise du Coronavirus. Ces données semblent toutefois logiques, compte tenu de la suspension des activités durant l'état d'alerte. Les prévisions liées à l'emploi après la crise sont elles plus alarmantes. En effet, durant les mois qui succèderont l'état d'alerte, l'économie du pays devrait supposément vivre une phase d'hibernation temporaire, qui engendrera un choc direct sur l'emploi. "Selon les indicateurs déjà avancés, l'impact à court terme sera plus important que lors de la précédente crise économique de 2008", a précisé la ministre Calviño. 

De nombreux secteurs voient leur activité paralysée, et la baisse de la demande devrait naturellement perdurer un certain temps, limitée par les mesures de restrictions de déplacement et de consommation. Sur les trois premiers mois de l'année, plus de 285.000 postes de travail ont été supprimés, dont une grande partie de contrats à durée déterminée, et le gouvernement avance que "les données du second trimestre seront surement plus dures". Le plan de stabilité présenté cette semaine considère donc, en suivant ces indicateurs, un taux de chômage prévisionnel de 19% pour cette année, qui devrait redescendre à 17% en 2021. 

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