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Les Madrilènes déclarent la guerre aux flyers de la prostitution

Collecte de flyers prostitution à LavapiésMadridCollecte de flyers prostitution à LavapiésMadrid
Twitter No Acepto
Écrit par Eva Sannino
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 25 octobre 2017

Sur les voitures, dans les rues, près des écoles… Les flyers proposant les services de prostituées se sont multipliés à Madrid. Une mobilisation s’active donc pour tirer la sonnette d’alarme sur cette "épidémie". 

 

Devant l’absence de réaction institutionnelle, les associations de parents d’élèves, comme FAPA Giner de los Rios ou encore AMPA Colegio Elfo, et les fédérations de quartier, notamment la FRAVM, ont joint leurs forces. Ensemble, ils ont lancé la campagne "No acepto" (Je n’accepte pas) sur Internet. Née en avril dernier dans les quartiers de Quintana, La Elipa et Ciudad Lineal, l’initiative citoyenne a désormais atteint 11 quartiers de la capitale et ne compte pas s’arrêter là.

 

Un double problème sociétal : protéger les mineurs et combattre la prostitution


Cette propagande de proxénétisme a pris une ampleur importante pour les parents d'élèves lorsque certains d’entre eux ont pris conscience que des garçons de 7 à 11 ans collectionnaient et s’échangeaient les flyers trouvés près des établissements scolaires comme des cartes Pokémon. Outre l’aspect inapproprié, une mère s'inquiète de l’objectification de la femme auprès de Madridiario : "Une image vaut plus que 1.000 mots", estime-t-elle. "Les enfants de nos quartiers sont amenés à percevoir le corps de la femme comme un objet jetable", dénonce encore le collectif sur Internet. La crainte va plus loin : il arrive que des adolescents utilisent les services proposés, dans des conditions d’hygiène et sanitaires incertaines. Derrière ces préoccupations se cachent en fait un problème endémique. Celui de la traite des femmes à Madrid. Sur leur plateforme, les membres de "No acepto" rappellent que la prostitution est souvent synonyme d’exploitation et que le proxénétisme est interdit, alors que le phénomène prospère dans la capitale, souvent en toute impunité. Les mafias responsables se trahissent d’ailleurs par le niveau professionnel évident des publicités en circulation, affirme Rocío Barrio, parent d’élève, à Madridiario. 

"Les enfants de nos quartiers sont amenés à percevoir le corps de la femme comme un objet jetable"


Alors que les actions officielles et les enquêtes institutionnelles relèvent de la Mairie, le groupe de Madrilènes se limite à rendre visible le problème et à changer les consciences. Pour cela, "No acepto" a sa propre pétition en ligne qui a déjà rassemblé près de 31.670 signatures. Les habitants ont également mis en place 29 points de collecte de flyers pour débarrasser les rues et les voitures au maximum de ces publicités. Enfin, le combat continue sur les réseaux sociaux, sur lesquels l’association à appeler à une "photo-manifestation". Les citoyens soutenant l’action publient ainsi des photos avec la pancarte "No acepto". En septembre dernier, la situation a connu un rebondissement. Des représentants officiels tels que Javier Barbero, délégué municipal à la Santé, la Sécurité et les Urgences, ou encore Celia Mayer, déléguée au Politiques du Genre et de la Diversité, ont participé à une réunion avec le collectif citoyen, ouvrant ainsi des possibilités institutionnelles selon Europapress.

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