À 26 ans, Laura Clergue est la joueuse numéro une de padel en France avec sa coéquipière. Cette année, la jeune championne entame un grand changement de vie en s'installant en Espagne, le pays du padel, pour se concentrer sur une carrière professionnelle. Fraichement débarquée à Madrid, elle nous livre ses projets et ses premières impressions sur la vie en Espagne.
Elle a commencé le tennis à l'âge de cinq ans, et l'a pratiqué a haut niveau durant de nombreuse années, toujours attirée par une carrière professionnelle. Puis, il y a tout juste trois ans, elle découvre le padel, ce sport venu d'Espagne qui l'attire puisqu'il s'agit d'un sport de raquette en équipe. Dès le premier essai, ce fut le coup de foudre. Les résultats suivent : deux fois championne de France en 2015 et 2016, et vice championne d'Europe en équipe. Ingénieur de formation, Laura quitte la France cette année pour tenter sa chance en Espagne, où elle a signé avec Bullpadel.
lepetitjournal.com : Tu abordes un changement de vie. Cap sur L'Espagne et installation à Madrid pour une nouvelle carrière 100% padel. Qu'est ce qui a motivé cette décision et quels sont tes projets?
Laura Clergue : Avec ma coéquipière, nous sommes championnes de France depuis deux ans et c'est vrai que j'avais une attirance de plus en plus forte pour l'Espagne parce qu'ici c'est un pays qui offre une possibilité de vivre du padel. En France on pouvait faire des matchs intéressants mais c'est vrai que l'on gagnait souvent et que l'on été contentes d'aller jouer en Espagne : même si on y allait pour perdre, on allait pour y jouer contre des filles qui font du padel depuis toujours et on faisait des matchs très très intéressants. Moi qui ai toujours été attirée par une carrière professionnelle, je me suis dit pourquoi ne pas tenter ma chance pendant un an en Espagne. Finalement je crois que que c'est bien de le faire à 26 ans, même si j'ai peut-être dix ans de pratique de moins que certaines. Mais j'ai ce recul qui fait que je sais pourquoi je suis venue. Je suis passionnée et déterminée. Si j'ai laissé ma famille, mes amis et mon travail en France, ce n'est pas pour prendre des vacances. J'adore ce port, et je vais à l'entrainement par grand plaisir. En plus je suis accueillie dans l'une des meilleures académies, le Sport Center Manolo Santana, qui fait partie de l'Académie Monte Carlo International Sports. J'ai vraiment une très bonne équipe. Mon entraineur, Gaby Reca, est un ancien numéro un mondial. Tout se passe pour le mieux depuis mon arrivée. J'ai la chance de m'entrainer avec une joueuse qui est treizième mondiale (Cata Tenorio) et qui est dans le même club, c'est une grande chance de l'avoir comme coéquipière d'entrainement, ça me permet d'énormément progresser et elle a de très bons conseils.
Quelle sont les différences entre la France et l'Espagne pour le padel? Comment s'explique cette ferveur et popularité du padel typiquement espagnoles?
Sincèrement j'ai du mal à expliquer pourquoi le padel ne s'est pas encore autant développé en France. Ce qui est sûr c'est que le padel avait besoin d'un cadre un peu plus règlementé, notamment pour les tournois, chose faite puisque la fédération de tennis a repris la fédération de padel, ce qui a fortement aidé à son développement en France ces deux dernières années. Aujourd'hui ça s'organise mieux. Je pense que ce qu'il reste à faire maintenant, c'est mettre les gens sur un terrain, car le padel l'essayer c'est l'adopter! Généralement le padel plait rapidement aux gens qui viennent d'un sport de raquette, et ce qui n'ont jamais fait de sport de ce genre adhèrent aussi car c'est un sport plus accessible que le tennis par exemple ; la raquette se manie beaucoup plus facilement, et le terrain est plus petit. Et puis il faut dire aussi que le fait de jouer à quatre a un côté social très agréable je trouve, on peut parler avec ses coéquipiers, une manière de faire qui se rapproche peut être plus de la convivialité des Espagnols justement. Je crois vraiment que la vague du padel est en train d'arriver en France, notamment par le sud, où les terrains sont en train de se multiplier, et des compétitions s'organisent dans toute la France.
On te reverra en France cette année tout de même ?
Oui, je continue les principales compétitions françaises avec ma coéquipière en France. Il y a un tournoi en mars à Lyon, un autre à Aix en Provence, et les championnats de France en octobre. Mon but est tenter ma carrière professionnelle ici en Espagne, mais aussi d'essayer à mon niveau d'aider à la promotion de ce sport en France. Je voudrais faire vivre à travers moi le côté professionnel de ce sport pour que de nombreux passionnés qui se sentent un peu frustrés en France, et qui envisagent également cette carrière, puissent partager mon expérience. C'est pour cela que j'écris un petit journal de mes aventures en Espagne et du lancement de ma carrière professionnelle ; sur sa page Facebook, Laura poste des articles (disponibles en français et en espagnol) à travers lesquels elle raconte, en toute sincérité et transparence, son expérience et son ressenti dans la découverte de son nouveau monde.
Qu'est ce qui t'as le plus surpris (en positif ou négatif) à ton arrivée en Espagne?
La gentillesse des gens, et leur aide. Je ne sais pas si c'est moi qui ai de la chance ou si tous les Espagnols sont comme ça mais ici tout le monde est serviable, j'ai été très bien accueillie. Le dévouement et la générosité des gens pour m'aider à mon arrivée m'ont pas mal étonnée.
Qu'est qui va le plus te manquer de ta vie en France?
Ma famille, vraiment. Mais je sais qu'il viendront. Il sont aussi contents que moi parce que ça leur donne une excuse pour venir sur Madrid ! Et ils m'envient tous cette vie là, dans le sens où c'est une ville que l'on adore, on en attend beaucoup de bien en tout cas. Mes frères et mes parents vont venir me voir d'ici peu à tour de rôle, et mes amis aussi. Et puis c'est vrai qu'avec skype et whatssap j'arrive à vraiment garder le contact. Et je ne suis à Madrid que depuis deux semaines, je n'ai pas encore eu le temps de me sentir seule!
Quel sportif espagnol admires-tu le plus?
J'ai du mal à sortir de mon sport je dois reconnaitre. Je dirai que Marta Marrero m'inspire beaucoup. Elle est numéro une mondial de padel. Elle a fait le quart de finale de Roland-Garros en tennis il y a quelques années et elle commencé le padel il y a seulement quatre ou cinq ans. Avec son passé au tennis, elle a réussi à monter rapidement au poste de numéro une mondiale au padel avec sa coéquipière. Elle m'inspire et elle me motive. Elle m'aide à y croire.
Suivez l'aventure espagnole de Laura sur sa page Facebook ou Twitter ainsi que sur son compte Instagram.
Propos recueillis par Perrine LAFFON (www.lepetitjournal.com - Espagne) Lundi 6 février 2017
Inscrivez-vous à notre newsletter gratuite !
Suivez nous sur Facebook et sur Twitter
Téléchargez notre application pour téléphone mobile via Itunes ou via Google Play