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Les langues co-officielles arrivent au Congrès des députés espagnol

Les députés espagnols peuvent désormais parler en catalan, basque ou galicien dans l'hémicycle. C'était une des exigences de Carles Puigdemont pour soutenir l'élection d'une socialiste à la présidence du Congrès et initier des accords en vue de l'investiture de Pedro Sanchez.

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Congrès des députés avec des écrans et sous-titres / Congreso de los Diputados
Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 19 septembre 2023, mis à jour le 20 septembre 2023

Pour la première fois ce mardi, le Congrès des députés a tenu sa première session plénière en plusieurs langues. Grâce à une résolution de la Présidente de l'Assemblée, Francina Armengol, les députés qui intervenaient ont pu utiliser les langues co-officielles des différentes régions autonomes, alors que le règlement n'a pas encore été modifié. Mais ce sera chose faite jeudi, grâce aux 176 voix pour (des députés du PSOE, Sumar, ERC, Junts, PNV, EH Bildu, BNG), ce qui permet, par une procédure expresse, de mettre à jour le règlement intérieur du Congrès.

 

Jusqu'alors, l'utilisation des langues co-officielles n'était pas autorisée au Congrès espagnol, sauf très brièvement lors des sessions plénières. D'ailleurs, il y a un an, PSOE, PP, Ciudadanos et Vox avaient rejeté en bloc la demande des indépendantistes d'utiliser des langues co-officielles en séance plénière, dans les commissions et dans les documents enregistrés. Aujourd'hui, 15 mois plus tard, PSOE a fait marche arrière afin d'obtenir le soutien des indépendantistes à l'investiture de Pedro Sánchez.

Un vote qui montre que Pedro Sanchez a la majorité des voix du Congrès

La seconde lecture de ce vote en faveur de l'usage des langues co-officielles au Congres des députés prouve, pour ceux qui en douteraient encore, que l'investiture d'Alberto Nuñez Feijoo dans tout juste une semaine sera un échec et que Pedro Sanchez, sauf revirement surprise de Carles Puigdemont -qui aurait tout à perdre-, sera bien réélu président du gouvernement dans les prochaines semaines.

280.000 euros jusqu'à la fin de l'année

La mise en œuvre de cette véritable tour de Babel aura un coût conséquent. Selon des sources au sein de l'Assemblée, le coût total d'ici décembre – en trois mois- avoisinerait les 280.000 euros. Outre les casques et oreillettes, la plus grosse dépense provient des traducteurs (qui seront des travailleurs indépendants, facturés à l'heure, entre 80 et 100 euros de l'heure, selon la presse espagnole).

 

Tout ce travail sera nécessaire pour que les interventions des députés de ERC, Junts, Bildu, PNV et BNG - ou d'autres - qui décident d'utiliser les langues que les statuts de leurs communautés autonomes reconnaissent comme co-officielles avec l'espagnol puissent être incluses, comme le prévoit le règlement, dans le journal des sessions, qui est publié exclusivement en espagnol.

 

En plus du basque, du galicien et du catalan, la présidente du Congrés laissera les députés s'exprimer en aranais, en asturien et en aragonais, mais dans ce cas, pas de traducteur; les députés devront  "s'auto-traduire"… Les sessions risquent d'être longues.

Pas de décision à Bruxelles pour officialiser le catalan, basque et galicien

Le catalan, le basque et le galicien deviendront-ils langues officielles dans l'UE

Quant au projet d'officialiser le catalan, le basque et le galicien à Bruxelles il n'aboutira pas pour l'instant. Les États membres ont reporté sine die la décision en arguant qu'ils ont besoin de "plus de temps" pour étudier la proposition, et demandé des rapports juridiques, une estimation des coûts et une évaluation de l'impact que cela pourrait avoir sur le fonctionnement de l'Union européenne.

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