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JO 2020 – Troisième candidature pour Madrid. Est-ce vraiment utile ?

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 9 janvier 2013, mis à jour le 9 janvier 2013

Madrid a franchi une nouvelle étape dans la course à l'accueil des Jeux Olympiques d'été qui auront lieu en 2020. Retenue comme ville candidate avec Tokyo et Istanbul, le dossier de la candidature madrilène a été rendu public hier. Après Barcelone en 1992, Madrid peut-elle être la seconde ville espagnole à accueillir des JO ?

Le 7 janvier, la délégation espagnole affichait une solidarité unique pour remettre le dossier de candidature de Madrid 2020 au siège du CIO (Comité International Olympique), à Lausanne (Suisse). En effet, c'était la première fois que des représentants des gouvernements national, régional et municipal étaient présents ensemble pour apporter leur soutien à cette candidature. Hier matin, au Palais de Cibeles, ce dossier était rendu public par la maire de Madrid, Ana Botella, le président du COE (Comité Olympique Espagnol) Alejandro Blanco, le président de la Communauté de Madrid, Ignacio Gonzalez, et le ministre de l'Education, de la Culture et des Sports, José Ignacio Wert.

Ce que nous apprend ce fameux dossier
Lors de la présentation de ce dossier de 360 pages (téléchargeable ici, en français, espagnol et anglais), sur lequel ont travaillé 400 personnes, on a notamment appris que "sur 35 des sites prévus, 28 sont déjà construits", "90% des sportifs seront à moins de 15 minutes de leurs installations", et que "plus de 38% des entrées seront à moins de 40 euros". Le village olympique, centre de toutes les attentions, se situerait à l'Est de Madrid, à proximité de Coslada, soit à 10 km de l'aéroport international Barajas. Les sites sportifs seraient répartis en 4 noyaux : Campo de las Naciones, IFEMA, le Parc Olympique et Manzanares.
La zone de Casa Campo, actuel désert boisé à l'ouest de la ville, deviendrait un nouveau site permanent d'installations sportives et de loisirs pour les habitants de la ville. Ces JO 2020 connaîtraient quelques délocalisations à travers l'Espagne : les villes de Barcelone, Valence, Malaga ou encore Cordoba accueilleraient des matchs de football.

La course est longue avant le 7 septembre
Le marathon est engagé, mais il reste du chemin à parcourir avant l'arrivée. Madrid devra être prête à gravir les échelons les uns après les autres, malgré les concurrents Tokyo et Istanbul. Du 18 au 21 mars, la commission d'évaluation du CIO, dirigée par le vice-président du CIO, Sir Craig Reedie, sera chargée de l'inspection des installations madrilènes. En juin, la délégation espagnole effectuera une présentation technique devant des experts du CIO. Etape ultime, avant l'élection finale. Elle aura lieu le 7 septembre prochain à Buenos Aires, lors de la 125e session du CIO.

Tenir compte des erreurs du passé
Mais Madrid est habituée aux rouages du CIO et sait ce que signifie une candidature à des Jeux Olympiques. Déjà en 2012 puis en 2016, la ville s'était portée candidate à l'accueil des JO d'été. Avant de se faire rafler la mise par Londres, puis Rio. En mai dernier, lors du "premier tour" des élections de la ville hôte des JO 2020, Madrid a fini première avec une note de 8,08 attribuée par les instances du CIO, devant Tokyo (8,02) et Istanbul (6,98). Mais rappelons que pour 2012, Madrid avait fini 3e, derrière Paris? et Londres a gagné. Pour l'édition de 2016, Madrid avait encore fini 3e, derrière Tokyo? et Rio a été retenue. Autant dire que rien n'est encore joué.
En 2012, Madrid avait péché sur le critère du logement, en obtenant une note de 8,5, contre les 10 de Paris et Londres. En 2016, le logement, la sécurité et les finances avaient fait défaut à la capitale espagnole, derrière ses concurrents dans ces secteurs. Après les échecs de 2012 et 2016, Madrid a-t-elle retenue la leçon ?

L'Espagne peut-elle s'offrir une organisation à 1,6 milliards d'euros ?
Les finances? Seront-elles de nouveau la raison de la défaite de Madrid ? Le CIO a mieux noté Tokyo et Istanbul dans ce secteur. D'après les estimations du COJO (Comité Organisateur des Jeux Olympiques) espagnol, les dépenses liées à l'organisation de ces JO s'élèverait à 4 milliards d'euros, quand ils en rapporteraient 2,4. Soit un manque à gagner de 4,6 milliards d'euros. "Est-ce vraiment raisonnable de confier l'organisation des JO à un pays qui subit de plein fouet la crise de la dette ?", doivent se demander les instances du CIO. Pour Ana Botella, la réponse semble être oui. Elle préfère regarder du côté des 320.000 emplois qui seraient alors créés, et affirme que ce serait "une bonne chose pour notre économie".

Quelles sont les chances de cette nouvelle candidature ?
D'après le compte Twitter "Madrid 2020", Alejandro Blanco s'exprimait ainsi, lors du dévoilement public du dossier : "Ce que nous avons présenté au CIO, c'est un espoir national". Une déclaration qui fait écho à une phrase de l'introduction du dossier : "Tous [les 3 niveaux de gouvernements : national, régional et municipal] considèrent qu'il s'agit d'un projet prioritaire et essentiel qui permettra de générer des opportunités d'avenir et de favoriser la régénération du pays". En somme, la force de la candidature madrilène serait avant tout le soutien apporté par son pays? Vraiment tout le pays ?
Arnaud ROY (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mercredi 9 janvier 2012
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Publié le 9 janvier 2013, mis à jour le 9 janvier 2013