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JEAN NICOLAS PAGNOUX - "La priorité de l'APA Molière, c'est la qualité de l'enseignement dispensé dans l'établissement"

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 7 juillet 2013, mis à jour le 8 juillet 2013

A la tête de l'association de parents d'élèves depuis 3 ans, Jean-Nicolas Pagnoux met en avant la capacité d'écoute et de consensus de l'entité, qui joue un rôle charnière dans la transmission à la direction de l'établissement des requêtes parentales, mais s'attache aussi à fluidifier la communication vers les familles. A la recherche de "l'union sacrée" entre parents, professeurs et direction, l'APA défend un modèle propre à Molière, avec une proximité et une implication des familles croissante.
 
(Photo lepetitjournal.com)

"Je suis un homme de chiffres", attaque Jean-Nicolas Pagnoux. "Avec 4 enfants scolarisés à Molière, ma famille représente 0,5% du nombre d'élèves et près de 0,4% du budget de l'établissement", explique-t-il. "Au lieu de considérer les frais de scolarité de mes enfants comme un coût, je préfère les voir comme un investissement. D'où mon engagement dans l'APA, et ma volonté de participer à la vie de l'établissement. J'estime que je suis en devoir de protéger mon investissement et de prendre part aux décisions qui sont prises dans la structure". Rompu aux exigences de l'univers associatif, le Président de l'APA Molière n'en démord pas : "Il faut que les parents comprennent que l'établissement fonctionne sur la base d'une relation tripartite : direction, enseignants, parents. L'école c'est la vie de tous : si l'on a des requêtes ou des inquiétudes, il est indispensable de s'impliquer. Il est normal qu'il existe des doutes, des différences de points de vue : ce n'est qu'en les formulant que l'on pourra débattre ensemble et le cas échéant transmettre le message à qui de droit". Faire passer l'intérêt général avant l'intérêt particulier, respecter les positions de tous, communiquer : bienvenue dans l'univers des associations de parents d'élèves, où les bénévoles ne comptent pas leur temps et où seuls les coups sont bons à prendre. Quoique.
 
Objectif de collaboration
"Un ensemble de choses font que l'établissement bénéficie d'un nouveau souffle dernièrement", estime Jean-Nicolas Pagnoux. "Nous avons fait abstraction d'un bon nombre de querelles de clocher au sein de l'APA et c'est avec une certaine sérénité que nous abordons la prochaine rentrée. D'une certaine manière, les familles ont saisi que dans l'adversité, l'union fait la force". Avec la crise et son corolaire d'incertitudes, la communauté française se sert les coudes autour du Lycée Molière. La nouvelle direction de l'établissement en a bien saisi l'enjeu. "Dès la fin août 2012, l'APA était présente dans les bureaux du nouveau proviseur et du nouveau directeur des écoles primaires", rappelle Jean-Nicolas Pagnoux, "afin de transmettre les inquiétudes des parents et nos objectifs de collaboration". Un message qui est passé. L'APA bénéficie notamment d'un bureau pour ses permanences. Surtout, cette prise de contact au plus tôt a permis d'établir un dialogue entre la direction et les familles, inaugurant une ère de la communication au sein du Lycée, que l'ensemble des parties concernées loue à répétition. De son côté, l'APA, qui représente un public formé par une majorité de familles hispano-espagnoles ou hispano-françaises, a mis l'accent sur une meilleure information des familles, passant par un décryptage des spécificités de l'enseignement à la française et notamment par une traduction d'un bon nombre de documents en espagnol. Logique, mais il fallait le faire. La mesure permet grandement de fluidifier les échanges avec bons nombres de parents.
 
Qualité de l'enseignement
Depuis son élection, Jean Nicolas Pagnoux s'efforce de canaliser et de centraliser les points de vue des parents d'élèves, souvent différents -mais non divergents- en fonction de l'avancement de leurs enfants dans le cursus scolaire, Molière offrant une scolarité complète de la maternelle à la Terminale. "On doit remplacer les commérages de la porte d'entrée par un discours structuré", défend le Président. Via un questionnaire distribué à ses membres en octobre dernier, l'association a pu cerner les principales préoccupations des parents. Outre la communication, les frais de scolarité (dont l'augmentation a été négociée à 2% pour la rentrée) et le post-bac, c'est la qualité de l'enseignement qui constitue leur priorité. "Nous nous battons pour disposer du plus grand nombre de postes de titulaires (de l'Education Nationale), si possible résidents", évoque notamment le Président, "afin que le corps pédagogique reste longtemps dans l'établissement et soit formé des meilleurs éléments". Autre cheval de bataille : le nombre d'élèves par classe. "C'est parce que nous estimons qu'il faut limiter le nombre d'enfants face au professeur, que nous défendons et expliquons par exemple auprès des parents l'intérêt des classes de double niveau, dans lesquelles l'enseignant est en mesure de profiter au mieux du temps d'attention des élèves". C'est en accord avec cette même démarche que l'APA organise ses activités, avec l'organisation d'un cycle de conférences destiné aux parents, sur des thèmes relatifs à l'éducation, ou encore avec la gestion d'une médiathèque, ouverte aussi aux professeurs, visant à favoriser la divulgation de matériel périscolaire.
 
Les chantiers à venir
Et l'avenir ? "Il y a encore un travail à faire en interne", estime le Président, qui se présente à sa succession pour l'année prochaine, "notamment concernant la mise en adéquation des statuts de l'APA avec le nouvel environnement éducatif et économique de l'Espagne et de la France". L'idée consiste notamment à structurer l'association pour qu'elle ne reste pas une institution personnalisée assurant ainsi une continuité dans son action, en dépit des changements quinquennaux de direction d'établissement. "On devrait ainsi faire passer le mandat du Président et de l'équipe de l'APA à deux ans", juge Jean Nicolas Pagnoux. D'autres actions sont à prévoir, en externe : "Nous devons participer à une meilleure communication de Molière vers l'extérieur, pour promouvoir les valeurs de l'éducation française, dans un contexte de concurrence croissante, sur la zone d'influence de l'établissement -l'ouest madrilène-, mais aussi auprès des institutions locales, nationales et européennes", énumère-t-il. Et de rebondir sur son propre cas : "J'ai moi même au début douté de l'intérêt de scolariser mes enfants dans le système français. Mais l'énorme focus sur l'expression orale et le raisonnement qui est proposé dans notre éducation m'a fait me décider. Nous vivons actuellement dans un monde global où il faut savoir raisonner, où le précepte de la Mission Laïque Française, 'deux cultures, trois langues', est plus que jamais d'actualité".
Un message fort et des arguments bien pesés : Jean-Nicolas Payoux sait de quoi il parle. Concrètement, de l'investissement des parents d'élèves dans l'avenir de leurs enfants.
 
Vincent GARNIER (www.lepetitjournal.com - Espagne) Lundi 8 juillet 2013
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Publié le 7 juillet 2013, mis à jour le 8 juillet 2013