IX PRIX DIALOGO - Les directeurs du Louvre et du Prado comme symbole de l'amitié franco-espagnole

Ce premier lundi de juillet revêtait une importance toute particulière pour l'amitié franco-espagnole. En effet, pour la neuvième année consécutive avait lieu la remise du prix Diálogo. Cette année, le trophée a consacré la culture franco-espagnole, en récompensant Henri Loyrette et Plácido Arango, respectivement directeurs du Louvre et du Prado. En marge de l'exposition symbolique de l'amitié des deux pays, El ultimo Rafael, les deux directeurs de renom ont livré leurs impressions lors d'une conférence de presse en plein c?ur du Musée du Prado

(Photo lepetitjournal.com)

Cette année, le prix Diálogo semble avoir encore changé de registre. Après avoir été attribué à l'acteur français Jean Reno et l'actrice espagnole Carmen Maura en 2011, aux deux ministres de l'Intérieur Alfredo Pérez Rubalcaba et Brice Hortefeux l'année précédente, il récompense en 2012 la culture et rappelle la forte coopération qui s'est établie entre le Musée du Louvre et celui du Prado au cours des derniers mois.

El último Rafael, une exposition symbolique
29 ans que l'association Diálogo promeut sans relâche l'amitié franco-espagnole. Pas étonnant que le directeur du Louvre considère ce prix comme "pas banal". "C'est un prix très important qui nous est décerné aujourd'hui" poursuit le directeur du musée parisien, "d'autant plus que nos relations avec le Musée du Prado sont plutôt récentes". En effet, la collaboration entre les deux musées a pris une certaine ampleur à partir de l'année 2009 avec des échanges d'?uvres entre les deux institutions. À noter aussi la co-organisation d'expositions par les deux musées en 2010 et 2011. L'exposition phare de l'année 2012, celle qui renforce encore un peu plus la relation Louvre-Prado est certainement El último Rafael, une exposition centrée sur l'activité du peintre italien dans les dernières années de sa vie. "Inaugurées au musée madrilène le 11 juin dernier et visibles jusqu'au 16 septembre prochain, les ?uvres du peintre décédé à l'âge précoce de 37 ans seront ensuite en partie transférées au musée parisien" explique Angela, guide du Musée du Prado pour qui les ?uvres de l'artiste italien n'ont plus aucun secret.

"La culture n'est pas quelque chose de superflu, elle est nécessaire"
Au fil de cette exposition, on découvre ou redécouvre les ?uvres majeures de Rafael donc, mais aussi les plus rares. Henri Loyrette tient tout de même à préciser que "le partenariat entre le Louvre et le Prado va au-delà de la peinture espagnole" bien que l'intensification de la relation entre les deux musées soit une "nouvelle façon d'inclure la peinture espagnole au Louvre". Ce qui frappe le plus le directeur du musée parisien, c'est "l'ampleur de la culture en Espagne". Le directeur du Prado est lui aussi allé dans ce sens et a encouragé la poursuite de la collaboration entre les deux musées. Dans la salle, les questions sur le Louvre fusent. Henri Loyrette en profite pour rappeler que son musée a plusieurs projets en cours dont un concernant Les arts de l'Islam et un projet plus large de restructuration profonde du musée. "La culture n'est pas quelque chose de superflu, elle est nécessaire" réaffirme celui qui dirige le musée parisien depuis maintenant 11 ans. Le plus bavard de cette conférence, à laquelle était également présent José-Luis Leal, président de Diálogo, le dit haut et fort : "La beauté aide à renforcer l'amitié entre les pays" avant de préciser que "la fréquentation des musées est très élevée malgré la crise que traversent nos deux pays". "Pour développer notre facette espagnole, nous devons compter avec le Prado" ajoute le Français, avant d'avouer ne pas avoir l'intention de prêter la vraie Joconde au Prado. "Il s'agit d'un tableau très fragile, il serait imprudent de le déplacer" précise le directeur du Louvre? sous le regard amusé de son homologue.

Charlotte LAZAREWICZ (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mardi 3 juillet 2012