L'Agence européenne des frontières (Frontex) vient de sortir un rapport sur l'immigration irrégulière en Europe. On y apprend qu'elle augmenté de 17% dans l'UE en 2023 et que la route des Canaries est celle qui a connu la plus forte augmentation (161%).


Le dernier rapport de l'Agence européenne des frontières (Frontex) signale que le nombre d'entrées irrégulières sur le territoire de l'UE a augmenté de 17% en 2023 pour atteindre un total de 380.000 personnes. Il s'agit du chiffre le plus élevé depuis 2016, au plus fort de la crise des réfugiés, ce qui indique une tendance à la hausse constante au cours des trois dernières années.
Les routes migratoires les plus actives
L'année dernière, la route migratoire la plus active vers l'UE a de nouveau été la route de la Méditerranée centrale entre l'Italie et l'Afrique du Nord, qui a enregistré 157.479 entrées irrégulières (41% du total). Viennent ensuite la route des Balkans occidentaux (26%) et la route de la Méditerranée orientale via les îles grecques (16%). La plus forte augmentation correspond toutefois à la route des îles Canaries (+161 %), avec 40.403 arrivées, le chiffre le plus élevé depuis que Frontex tient des registres.
En ce qui concerne cette nouvelle route migratoire des îles Canaries, les principaux pays d'origine sont le Sénégal, le Maroc et le Mali. Quant à la route de la Méditerranée occidentale entre le Maroc et l'Espagne continentale, la pression migratoire a augmenté de 12% l'année dernière (16.915 personnes) malgré l'accord migratoire entre le gouvernement de Pedro Sánchez et Rabat. Les Marocains, les Algériens et les Syriens représentent la plupart de ces entrées irrégulières.

Les données de Frontex montrent également que les femmes représentaient 10% du nombre total d'entrées irrégulières l'année dernière, et les mineurs 10% supplémentaires. En fait, le nombre de mineurs non accompagnés a augmenté de 28% par rapport à l'année précédente, pour atteindre un total de plus de 20.000 en 2023.
À signaler enfin que l'Agence européenne des frontières (Frontex) a signé in extremis un accord avec le ministère de l'Intérieur espagnol après une semaine de fortes tensions. Frontex avait en effet menacé de quitter l’Espagne, comme l'avait révélé le journal El País. Le contrôle des données sur l'immigration avait mis Frontex en conflit avec le ministère de l'Intérieur. C'est actuellement l'agence européenne des frontières qui gère la base de données - connue sous le nom de Jora - dans laquelle sont déversées les informations sur les migrants en situation irrégulière.