Présent depuis fin 2010 sur le territoire espagnol, le florissant réseau d'hôtellerie-restauration d'origine auvergnate veut presque doubler le nombre de ses établissements d'ici la fin de l'année et s'installer, à terme, comme le leader du tourisme rural en Espagne. La Fédération internationale des Logis (connue sous l'ancien nom de Logis de France) tiendra pour la première fois un stand au Salon du tourisme de Madrid, le Fitur, la semaine prochaine.
Paul Noël (Photo lepetitjournal.com)
Les Logis se font une place en Espagne. Et quelle place ! Selon le plan de développement commercial de l'entreprise présenté ce mardi à la presse française et espagnole dans un hôtel-restaurant-témoin du quartier de la Latina à Madrid, les ex-Logis de France souhaitent tout simplement conquérir le pays ! Implantée depuis la fin de l'année 2010 de ce côté-ci des Pyrénées, la chaîne d'établissements indépendants veut continuer à grandir et à s'étoffer, et nourrit pour cela une politique de croissance ambitieuse, bien soutenue par des résultats commerciaux euphoriques (72 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2012, +12 % sur l'année). "Nous voulons presque doubler le nombre de nos hôtels-restaurants en Espagne d'ici la fin de l'année, pour passer de 38 à 60 établissements", annonce Paul Noël, le directeur pour l'Europe du sud de la firme à la cheminée. "Notre objectif : devenir la première chaîne d'hôtels-restaurants indépendants d'ici cinq ans."
"Un Logis de France dans chaque village en France"
Le marché très atomisé du tourisme en Espagne a laissé pourtant songeur certains de nos confrères espagnols sur les capacités de réussite de la Fédération internationale des Logis dans son plan d'expansion. Paul Noël, qui développe également les affaires de l'entreprise en Italie, prend les paris : "Le marché espagnol me paraît plus facile que le marché italien. En Espagne, c'est très agréable de travailler avec les hôteliers." Les Logis auraient donc une capacité d'adaptation et d'écoute importante auprès de leurs clients. Car il faut rappeler que la Fédération fonctionne comme un réseau, une franchise, qui astreint ses adhérents à des niveaux de qualité normalisés et offre des prestations commerciales communes, tout en leur laissant une certaine indépendance et liberté d'action. Les Logis doivent donc recruter, choisir, sélectionner : "Nous figurons à la troisième place sur notre marché en Espagne. Nous visons la barre des 150 hôtels en cinq ans. La marque n'est pas connue ici, alors qu'il existe presque un Logis de France dans chaque village en France. Mais nous sommes confiants pour la suite", reprend Paul Noël.
| Une success-story à la française Créée en novembre 1949 suite à une idée qui avait couvé un an plus tôt dans la région de l'Auvergne, la Fédération nationale des Logis de France, devenue les Logis tout court, a su conserver son histoire et son identité pour se développer avec régularité au cours des années, au point d'endosser aujourd'hui le statut de leader européen de l'hôtellerie rurale en Europe, avec 2.600 établissements à travers 8 pays : la France (2.429 hôtels-restaurants), les Pays-Bas (24), la Belgique (25), le Luxembourg (10), l'Allemagne (10), l'Italie (23), l'Andorre (3) et donc l'Espagne (38). La Grande-Bretagne fait partie de ses plans d'expansion. Le chiffre d'affaires 2012 de l'entreprise a atteint la somme de 72,410 millions d'euros, avec une croissance de + 12 % sur un an. 50 % de ses investissements actuels sont consacrés au développement commercial à l'étranger. 53 % de sa clientèle est française, 47 % étrangère (1 % espagnole). |
Tourisme à dimension humaine et conviviale
Lorsqu'il s'est installé en Espagne fin 2010, le groupe hôtelier avait choisi les régions frontalières de l'Hexagone pour démarrer son activité, comme la Catalogne ou la Navarre. Aujourd'hui, c'est sur ces mêmes territoires qu'il souhaite consolider et accélérer son développement. "Le marché touristique en Espagne est fait d'une concentration brutale d'hôtels le long des territoires balnéaires, observe le dirigeant. Je crois que 80 % des hôtels en Espagne se trouvent le long des côtes, ainsi que sur les Îles Baléares et les Îles Canaries. Nous, c'est le tourisme rural qui nous intéresse : des hôtels-restaurants de dimension humaine, conviviaux, petits, accueillants. Si nous cherchons des établissements avec un grand nombre d'appartements, nous perdrons notre identité. Ce serait faire fausse route." La nature et les villes d'intérêts touristiques sont les cibles prioritaires des Logis. "Il est important d'aller là où est le touriste", appuie Paul Noël, qui raconte avoir visité 1.000 établissements depuis les deux ans qu'il dirige cette nouvelle branche commerciale de l'entreprise. Selon lui, ses établissements en Europe comportent en moyenne 18 appartements, "le maximum est de 72 chambres à Serre-Chevalier". On est loin donc de l'image d'hôtellerie-restauration de masse qui caracole pourtant en Espagne.
Salon Fitur
Mais ce qui pose problème pour l'instant au groupe hôtelier, c'est sa notoriété sur le sol ibérique. Avant de se transformer en Goliath du tourisme rural, les Logis reconnaissent avoir plutôt la stature d'un David. Un David prêt à soulever des montagnes : "Un vaste plan publicitaire et de communication a été lancé, précise Paul Noël. 30.000 cartes d'Espagne avec la localisation de nos établissements ont par exemple été imprimées à l'occasion du Fitur. Nous serons présents pour la première fois à ce très important salon international du tourisme de Madrid la semaine prochaine (du mercredi 30 janvier au dimanche 3 février), où nous tiendrons un stand de 41 m²... en face de la cafétéria." Quand on vous disait que les Logis s'étaient (déjà) fait une place de choix en Espagne...
Damien LEMAÎTRE (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mercredi 23 janvier 2013
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