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CORRUPTION – L’Espagne, une république bananière ?

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012

(Photo Lepetitjournal.com)
Depuis plusieurs mois les scandales liés à la corruption ne cessent de faire la une des journaux espagnols, mettant sérieusement en doute la crédibilité des hommes politiques. Selon El Mundo, le montant de la corruption politique atteindrait un minimum de 4,12 milliards d'euros sur les dix dernières années et toucherait l'ensemble de l'éventail politique. Pour remédier au problème, PSOE et PP souhaitent signer un pacte d'anticorruption. Petit tour des affaires en cours


Affaire Gürtel
C'est le fameux juge Garzón qui commence l'enquête en 2007, tandis que Francisco Correa, sous le nom de Don Vito, s´affiche à la tête de cette chaîne de corruption, qui touche plusieurs communautés autonomes et nombreux responsables politiques du PP. Principalement à Madrid et Valence, mais aussi en Galice et sur la Costa del Sol, près de 70 personnes sont accusées de s'approprier des fonds publics par médiation de fonctionnaires et d'autorités, en établissant un conglomérat d'entreprises. Luis Barcenas, Sénateur et trésorier du PP, vient de démissionner après avoir été soupçonné d'avoir reçu 1,3 millions d'euros. Francisco Camps, Président de la communauté de Valence, ne songe quant à lui pas à quitter son poste, alors qu'on le soupçonne d'avoir reçu des pots de vin. Sa mise en cause est notamment liée à son incapacité à justifier de l'acquisition de trois costumes, taillés sur mesure.
Les écoutes en prison entre avocats et imputés sont à l'origine de l'accusation de prévarication qui pèse actuellement sur le Juge Garzón.

Affaire Matas
Jaume Matas, président de la région de Baléares entre 1996 et 1997 et de 2003 à 2007, est impliqué dans une douzaine d'affaires. Il est notamment soupçonné d'avoir détourné 40 millions d'euros sur les 110 millions facturés lors de la construction du vélodrome de Palma de Majorque. Il a payé une caution de 3 millions d'euros pour rester en liberté, en affirmant avoir "sorti l'argent d'où il pouvait". Il risque 24 ans d'emprisonnement.

Affaire Malaya
C'est une affaire "pionnière", qui a permis par la suite de déterrer de nombreux cas de corruption dans plusieurs mairies espagnoles.
C'est dans le sud du pays, à Marbella, qu'a eu lieu une des plus fameuses affaires de corruption urbanistique avec 2,4 milliards d'euros détournés. Depuis le début de l'enquête en 2005, plus d'une centaine de personnes ont été suspectées de détournement de fonds, dont plusieurs fonctionnaires de la mairie de Marbella. Après trois phases successives, une centaine de personnes ont été accusées par cette affaire qui touche aussi bien des hommes d´affaires, que des avocats, ou encore des figures du spectacle (et notamment Isabel Pantoja, célèbre chanteuse et actrice, compagne du maire de Marbella Julián Muñoz).

Affaire Fabra
Carlos Fabra Carreras est impliqué, entre autres, dans une affaire de fraude fiscale estimée à plus de 800.000 euros. L'enquête a débuté en 2003 mais elle avance très lentement. Fabra est membre du PP et président de la Députation de Castellón.

Affaire des fausses factures
C'est un cas d'enrichissement personnel et de financement illégal du PSOE de Séville par l'argent public, impliquant le maire Alfredo Sánchez Monteseirín. Deux des plus proches collaborateurs du maire, José Marín et José Pardo, viennent d'être emprisonnés.

Natasa Becirovic et Antoine TESSON (www.lepetitjournal.com - Espagne) mercredi 21 avril 2010

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Publié le 21 avril 2010, mis à jour le 13 novembre 2012
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