Si en décembre dernier l'ouverture d'une annexe du centre Pompidou dans la ville de Malaga, avait déjà été évoquée, la concrétisation du projet restait encore incertaine. Notamment à l'opposition politique de la municipalité, qui le juge trop cher, pas assez rentable, voire non-prioritaire. Pour déjouer les critiques, un rapport sur les potentiels bénéfices de l'institution a été rendu public ce week-end.
(Photo CC mer de glace)
L'étude Auren sur l'ouverture du centre Pompidou de Malaga a été présentée en conférence de presse vendredi en présence du maire de la ville Francisco de la Torre, de la conseillère à l'Economie et au commerce María del Mar Martín Rojo et du coordinateur du projet chez Auren Consultants, Manuel Martínez Molina, rapporte l'agence EFE. M. de la Torre évoque avant tout un rapport ?très prudent et modéré?. Une modération qui joue toutefois fortement en la faveur de son projet, pour lequel il ne cache pas sa fierté. C'est pour lui l'occasion inespérée d'offrir à Malaga une plus ?grande visibilité en France?, souligne ABC. Le nouvel espace dédié à l'Art devrait propulser la ville au troisième rang national en matière d'offres culturelles derrière Madrid et Barcelone et attirer quelque 250.000 visiteurs, dont 46.000 venus spécialement pour le musée.
18.5 millions d'euros générés?
L'ouverture de l'annexe parisienne en 2015 devrait créer ou maintenir environ 400 emplois dans la ville, directement ou indirectement liés au musée. Selon l'étude, elle devrait générer près de 18.5 millions d'euros dans différents secteurs de l'économie comme les services financiers, les services de transports et les activités juridiques. L'étude évoque un impact induit, dérivé des nouveaux besoins et services créés par le Centre Pompidou et ses visiteurs, de 11.3 millions d'euros, sans plus de précision.
Plus concret cette fois, l'impact direct a été évalué à 4.4 millions d'euros et l'impact indirect à 2.7 millions d'euros. Ce dernier est généré par les dépenses des visiteurs du Musée au sein de la communauté et profiterait avant tout aux domaines de la restauration, des commerces et de l'hôtellerie. Les bénéfices en termes d'impôts liés au centre culturel pourraient atteindre les trois millions d'euros annuels.
| Les portes de ce nouveau centre d'art moderne devraient ouvrir en 2015, une fois que les 6.300 mètres carrés du Cubo del Muelle 1, la structure qui doit accueillir les toiles, auront été aménagés... Lire la suite |
Les critiques persistent?
Le rapport n'aura pourtant pas empêché aux détracteurs de faire savoir leur désaccord. Dans un entretien pour Malaga Hoy, la porte parole du PSOE à la Mairie de Malaga María Gómez évoque un ?projet incongru?. Si elle reconnaît la qualité de la "marque Pompidou", elle dénonce un projet non-prioritaire alors que le musée de ?la Tabacalera est vide? et que "le Palacio de Aduana est fermé?. Deux institutions culturelles emblématiques de la ville qui se verraient reléguées au second rang, par un projet dont ?on ne connait pas les conditions? ce qui pourrait se conclure par un ?mauvais accord?. Un avis partagé par Eduardo Zorilla, porte-parole municipal de ?Izquierda Unida' (IU) à la mairie de la ville.
Egalement dans un entretien pour Malaga Hoy, ce dernier a fortement critiqué la politique culturelle du Parti Populaire en poste à la mairie de la ville et qu'il résume par la destruction du patrimoine historique. ?Cela nous paraît être une perte significative du point de vue économique étant donné les ressources limitées qui devraient, de préférence, se concentrer sur d'autres besoins sociaux? a-t-il déclaré en référence à l'ouverture du Centre Pompidou, qualifiant le projet de ?dépense excessive?. Et d'ajouter : ?on ne peut pas baser l'offre culturelle sur le modèle des musées franchisés (?) encore plus quand, dans le cas du Pompidou, on ne connaît pas la qualité des ?uvres qui arriveront?.
Laura LAVENNE (www.lepetitjournal.com ? Espagne) mardi 10 juin 2014
Inscrivez-vous à notre newsletter gratuite !
Suivez nous sur Facebook et sur Twitter
L'annuaire 
L'agenda 
