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ANNE HIDALGO À MADRID – "Le Roi d'Espagne est un symbole d'unité"

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 13 juillet 2014, mis à jour le 14 juillet 2014

La maire de Paris Anne Hidalgo était à Madrid les 10 et 11 juillet pour recevoir le prix Vanity Fair de la Personnalité de l'année 2014. L'occasion de faire sa première visite en qualité de maire dans le pays qui l'a vu naître, et dont elle a gardé la double nationalité. Réflexions sur son mandat, sur l'Espagne et la France, mais surtout sur la démocratie à l'échelle de l'Europe ont animé la rencontre avec les journalistes à l'Institut Français.

(Conférence de presse à l'Institut Français de Madrid, le vendredi 11 juillet / Photo lepetitjournal.com)

Un programme chargé attendait Anne Hidalgo dans la capitale espagnole : remise du prix Vanity Fair, rencontre avec la maire de Madrid Ana Botella et les dirigeants du PSOE Alfredo Pérez Rubalcaba et Jaime Lissavetzky, mais surtout audience avec le chef de gouvernement Mariano Rajoy et le Roi Felipe VI. En tant que maire de Paris, fraîchement élue en avril, elle venait inviter son homologue Ana Botella à participer au Sommet de l'ONU sur le développement durable qui aura lieu à la fin de l'année 2015 dans la capitale française. "Grandes villes, nous jouons un rôle crucial dans la lutte contre la pollution et la contamination de l'air. Il me paraît important que nos deux capitales aillent de l'avant sur ce thème." Avec le Roi d'Espagne, elle voulait discuter de la relation entre les deux pays à travers de deux expositions qui seront organisées à Paris l'année prochaine : une qui met le peintre Velázquez à l'honneur au Grand-Palais, l'autre sur la culture gitane. On la sent fière d'être parisienne, elle qui est née près de Cadix, a grandi à Lyon, et ne s'y est installée qu'en 1984. Sur son site Internet, elle cite Sacha Guitry : "Être Parisien, ce n'est pas naître à Paris, c'est y renaître." Une phrase dans laquelle elle se reconnaît, quand on l'entend dire lors de la conférence de presse tenue à l'Institut Français : "Paris est une ville magnifique ; c'est la plus belle ville au monde." Pour son paysage urbain, ses musées, sa culture, son art de vivre. Aussi pour sa "capacité créatrice", l'art de se réinventer par des projets nouveaux ?la rénovation des berges de Seine par exemple, qui attire créateurs, investisseurs et touristes.

"Il faut donner la parole aux citoyens"
La crise démocratique que traverse l'Espagne en ce moment fait écho à ce qui se passe dans l'Union européenne, affirme Anne Hidalgo. Montée des extrêmes, baisse de confiance envers les institutions en place? Sur la politique d'immigration que défend l'Union européenne, on entend parler la fille d'immigrés : "On ne peut pas construire des murailles autour de l'Europe", affirme-t-elle. Elle appelle à une politique "plus ambitieuse et plus humaine" pour que les pays qui accueillent beaucoup de réfugiés (comme l'Espagne) ne soient pas livrés à eux-mêmes. Autre problématique européenne, la montée des partis extrémistes lors des dernières élections. Une solution ? Mettre l'accent sur "l'information, la culture, le débat démocratique". L'exemple de Paris, où le Front National n'a obtenu "que" 10% des voix, montre que la démocratie se porte mieux dans les lieux qui favorisent ces trois axes. "Face à cette situation de crise démocratique, commune à toute l'Europe, il faut donner la parole aux citoyens, leur inspirer confiance."

VU D'ESPAGNE ? Manuel Valls Premier ministre, Anne Hidalgo maire de Paris : quel accueil en Espagne pour les enfants du pays?
Après la victoire de l'Andalouse Anne Hidalgo à la mairie de Paris, le Catalan Manuel Valls ravit la place de Premier ministre. Pendant ce temps là, de l'autre côté des Pyrénées, la presse va bon train? L'occasion pour de vous livrer un décryptage médiatique. Vue d'Espagne, crochet par la presse ibérique et les réseaux sociaux?

Du coup, Anne Hidalgo approuve le processus d'élections du Secrétaire Général du PSOE par ses militants. Le parti socialiste Français, lui aussi en crise après la défaite des présidentielles de 2002, avait mis dix ans à se reconstruire. Reconstruction qui s'était achevée par le processus des primaires, qui "donne la parole aux militants" et "accueille une nouvelle génération d'idées dans le Parti."

"J'ai confiance en la démocratie espagnole"
Enfin, on lui demande ce qu'elle pense d'un référendum sur la République en Espagne. "Je ne veux pas m'impliquer dans ces sujets, qui sont d'envergure nationale. Mais j'ai confiance en la démocratie espagnole", répond-elle, en rappelant que cette démocratie est finalement assez récente. En temps de crise, il est normal que les institutions soient remises en question... "Il faut donc réfléchir avec calme et sérieux, en pensant à toutes les conséquences."

Elle, qui se proclame républicaine, croit néanmoins que le rôle du Roi en Espagne est "beaucoup plus important qu'on ne le pense". "Il est un symbole d'unité, et je sais que les Espagnols lui font confiance." Sans compter l'action essentielle de l'ancien Roi Juan Carlos pour la démocratisation de l'Espagne après la mort de Franco, dont tout le monde se souvient. "Très intéressée" et "fière du chemin espagnol dans le processus démocratique", Anne Hidalgo se place donc en observatrice impliquée dans son pays d'origine, de même qu'elle est actrice décidée dans son pays d'accueil.

Lison RABUEL (www.lepetitjournal.com - Espagne) lundi 14 juillet 2014
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Publié le 13 juillet 2014, mis à jour le 14 juillet 2014