Cet été, la campagne d’American Eagle mettant en scène l’actrice Sydney Sweeney a déclenché une vaste polémique, ses détracteurs dénonçant l’influence revendiquée du suprémacisme blanc dans le monde de la pub. Assiste-on à un retour du conservatisme dans la culture américaine sous Donald Trump ? Lepetitjournal.com décrypte la polémique.
Dans le paysage hollywoodien en constante évolution, peu de stars ont connu une ascension aussi rapide et aussi médiatisée – et controversée – que Sydney Sweeney. Autrefois jeune actrice jouant des petits rôles dans des séries telles que Pretty Little Liars et Grey's Anatomy, la jeune femme s'est propulsée sous les feux de la rampe grâce à ses performances acclamées dans les rôles de Cassie Howard dans Euphoria (HBO) et Olivia Mossbacher dans The White Lotus. Son travail dans ces séries lui a valu deux nominations aux Emmy Awards en 2022, consolidant ainsi son statut de jeune talent parmi les plus demandés. Mais tout n'a pas été facile. L'influence médiatique de Sweeney a suscité de vifs débats, sa carrière et son image publique étant au centre des conversations culturelles, comme l’illustre la polémique autour de la campagne publicitaire d’American Eagle, début août.
« Sydney Sweeney Has Great Jeans »
Cette campagne intitulée « Sydney Sweeney Has Great Jeans » (Sydney Sweeney a de superbes jeans), mettant en scène l’actrice blonde aux yeux clairs, a suscité de vives réactions. La publicité joue en effet sur les mots « genes » (gènes) et « jeans », deux mots à la même prononciation en anglais. Ce qui, selon certains critiques, aurait une connotation problématique en faisant référence à l'eugénisme et au suprémacisme blanc. Et le fait que Sydney soit blonde et blanche l’incrimine encore davantage.
La campagne est également comparée à la publicité controversée de Calvin Klein par Richard Avedon datant de 1980, mettant en scène une Brooke Shields adolescente sexualisée, actrice qui avait déjà fait scandale à l’époque dans le film de Louis Malle, La Petite (Pretty Baby en anglais) avec des scènes de nudité alors qu’elle n’avait que 12 ans. Des allusions pour le moins troublantes. Tant et si bien que Sydney Sweeney a provoqué les réactions du public américain et des médias, certains défendant la publicité d’American Eagle comme un gadget marketing inoffensif, tandis que d'autres l'ont qualifiée de « message codé » à l'intention de certaines idéologies, qui s'affichent de manière de plus en plus décomplexées depuis le retour au pouvoir de Donald Trump.
Un retour du conservatisme culturel dans les médias ?
La controverse a même atteint les plus hautes sphères politiques lorsque le président Donald Trump s'est exprimé à ce sujet. Quand une journaliste lui a demandé son avis sur la fameuse polémique tout en précisant que Sydney Sweeney était inscrite comme républicaine, le président a répondu : « Alors si c’est le cas, j'adore sa publicité ! » Il en a ensuite fait l'éloge sur les réseaux sociaux, la qualifiant de « la plus SEXY » qui soit. Si bien que certains se sont demandé si l'ascension de Sydney Sweeney signalait un retour au conservatisme culturel dans les médias, en contraste direct avec ce qu'ils considèrent comme de la publicité « woke ».
Pour rajouter de l’huile sur le feu, en 2022, des photos de la fête d'anniversaire de la mère de l’actrice montraient des invités portant des casquettes rappelant le slogan « Make America Great Again » de Donald Trump. Celle-ci avait alors qualifié la critique qui s’en était suivie de « déclaration politique absurde ». Quelle que soit son intention, le débat public autour de Sydney Sweeney se poursuit, faisant d'elle l'une des personnalités les plus discutées du monde du divertissement aujourd'hui.
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