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Carla Foster : une femme avorte trop tard et est jugée d’après une loi datant de 1861

Carla Foster, mère de 3 enfants, vient d’être condamnée à 28 mois de prison pour avoir avorté en 2020, après le délai légal autorisé au Royaume-Uni. Le débat autour de l’avortement, qui a été plus que jamais remis au devant de la scène ces dernières année, n’a pas fini de faire couler d’encre.

Carla Foster condamné à 28 mois de prisonCarla Foster condamné à 28 mois de prison
Écrit par Sophie Sager
Publié le 19 juin 2023, mis à jour le 19 juin 2023

Simone Veil disait “N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant.” Non seulement vigilants mais aussi actifs, voilà ce qu’ont été les milliers de manifestants dans les rues de Londres le 17 juin dernier. En guise de protestation à la condamnation de 28 mois de Carla Foster, accusée d’avoir avorté après le délai légal autorisé. 

 

Affaire Carla Foster : retour sur les faits

Carla Foster, 44 ans et maman de 3 enfants au moment des faits, tombe enceinte en 2019. La pandémie a permis, pendant le premier confinement en 2020, l’existence d’avortements “en ligne”, c’est à dire que les femmes n’avaient plus besoin de se déplacer en clinique. Après une réunion médicale en ligne et en mentant sur la durée de sa grossesse, Carla Foster se procure des pilules abortives. Ingurgitées après le délai légal pour avorter, les pilules résultent sur une fausse couche, alors qu’elle était enceinte de 32 à 34 semaines. 

 

Le 12 juin 2023, elle est jugée au Nord de l’Angleterre et condamnée à 28 mois de prison, dont 14 fermes, pour avoir avorté illégalement. Rappelons qu’en Angleterre, le délai légal est de 24 semaines de grossesse contre 14 semaines de grossesse en France. Alors que le juge énumère la culpabilité de l’accusée et la qualifie de bonne mère avec ses 3 garçons, le verdict tombe, avec surprise.

 

“Free Carla Foster”, le nouveau slogan de défense des droits des femmes à Londres

Des milliers de manifestants sont sortis dans les rues de Londres le samedi 17 juin pour clamer leur mécontentement. Et cela pour une raison particulière : les femmes britanniques sont tombées des nues en apprenant que dans leur pays, on pouvait encore bel et bien être condamné à de la prison ferme pour avoir avorté. Mais le comble dans l’histoire: le texte de loi sur lequel s’est reposé le juge afin de condamner Carla date de… 1861. 

 

Les manifestations, auxquelles ont participé associations de défense des droits des femmes, féministes, personnel médical et partisans de l’IVG s’étaient donné rendez-vous devant la Cour de Justice pour continuer à marcher dans le centre de Londres. “Free Carla Foster” entendait-on et voyait-on sur de multiples pancartes. De nombreuses femmes âgées aussi, qui s’étaient battues pour rendre l’avortement légal dans leur pays - l’avortement y a été rendu légal en 1967 - sont descendues dans les rues pour se battre contre le recul des avancées sociales. 

 

Débattue dans les médias et dans les foyers, cette affaire est loin de faire l’unanimité au sein des mœurs. Si bien, qu’une “grâce royale” par le Roi Charles a été évoquée.

 

En vue de l’évolution des évènements aux Etats-Unis, l’Europe qui pensait être protégée de la pensée conservatrice concernant l’avortement, est peut-être en train de s’acrocher plus que jamais à ses acquis sociaux.
 

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Publié le 19 juin 2023, mis à jour le 19 juin 2023
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