Après un projet présenté à la Commission européenne en octobre dernier et un processus de pourparlers avec Bruxelles, le gouvernement portugais a publié mardi 16 février 2021 la version préliminaire et résumée de son plan de relance et de résilience (PRR). Le document est disponible en consultation publique jusqu'au 1er mars 2021.
Une enveloppe financière sous forme de prêts et de subventions
Le défi du plan de relance et de résilience est d'identifier les projets avec une dimension économique mais pas uniquement qui peuvent être mis en œuvre d'ici 2026, annonce le Premier ministre António Costa. Dans une vidéo diffusée sur le portail gouvernemental, le Premier Ministre commence par souligner que le PRR "n'a pas vocation à être un programme d'intervention d'urgence", comme les mesures sanitaires actuellement en vigueur. "Quel est donc le défi que nous avons? Identifier les projets réalisables d'ici 2026 et qui, simultanément, peuvent avoir un impact immédiat sur la relance de notre économie et de l'emploi, mais aussi avoir un potentiel de réforme structurelle de notre pays, résolvant les problèmes avec lesquels nous vivons depuis trop longtemps", ajoute-t-il.
Au total, le PRR désormais présenté prévoit 36 réformes et 77 investissements dans les domaines social, climatique et numérique, pour un total de 13,9 milliards d'euros de subventions. L'un des piliers de l'utilisation de ces subventions est celui de la transition verte, un domaine dans lequel "le PRR portugais atteint le seuil de 37% de son investissement global, avec une allocation aux objectifs de transition climatique, atteignant 47%", souligne l'exécutif dans le document.
Le plan de relance et de résilience prévoit également 2,7 milliards d'euros de prêts remboursables, afin d'investir dans les domaines du logement, de la capitalisation des entreprises, et des transports. Cependant, la ministre d'Etat et de la présidence Mariana Vieira da Silva rapporte que le gouvernement n'aura recours à ces prêts que si les conditions de remboursement en valent la peine par rapport aux autres voies de financement. "Le gouvernement cherche à définir ses priorités pour l'utilisation de ces prêts, mais les conditions exactes sont toujours en discussion avec la Commission européenne" souligne la ministre d'Etat.
Le gouvernement invite les Portugais à participer au processus de consultation publique
Le Premier ministre a rappelé que "les contributions sont les bienvenues" jusqu'au 1er mars, jour de la fin de la consultation publique du PRR. Mariana Vieira da Silva a déclaré également, lors d'un entretien auprès de la presse, qu'il est possible d'introduire des modifications au plan de relance et de résilience après le processus de consultation publique, bien que toujours dans les limites strictes de ce qui aura été négocié avec Bruxelles.
Dans le cadre de cette participation au processus de consultation publique, le gouvernement organise 11 séminaires thématiques du 24 février au 4 mars 2021, afin de discuter du plan de relance et de résilience. Ces derniers dureront environ deux heures et comprendront toujours la participation d'un ministre. "L'objectif de cette initiative est d'écouter la société civile ainsi que les entités représentant chaque secteur", explique le gouvernement dans un communiqué.
Un plan de relance critiqué
Ce plan de relance fait cependant l'objet de critiques, notamment du fait de l'absence d'investissements culturels de la part du gouvernement. Une lettre ouverte signée par 45 personnalités et groupes artistiques issus notamment du théâtre, de la danse, de la production et de la gestion culturelle a été adressée au Premier ministre.
"L'omission de la culture dans ce plan à moyen terme, aura des conséquences économiques, sociales et politiques à grande échelle. ... il nous semble que c'est une grave erreur que notre gouvernement choisisse de ne pas investir dans l'avenir d'un secteur si fondamental pour ce pays" écrivent-t-ils. Parmi les signataires de cette lettre ouverte, on retrouve des personnalités comme l'historienne Irene Flunster Pimentel, le réalisateur Jorge Silva Melo, ou encore l'actrice Maria do Céu Guerra.