Les élections législatives se tiendront pour le premier tour les 5 et 19 juin 2022 aux urnes et du 27 mai au 1er juin pour ce qui concerne le vote internet. Le second tour se déroulera du 10 juin au 19 juin. C´est dans ce contexte que Lepetitjournal présente les différents candidats à ces élections. Par soucis d´équité, les questions posées lors des différentes interviews sont les mêmes pour chacun des candidats. Dans la 5ème circonscription des Français de l´étranger qui regroupe l´Andorre, l´Espagne, Monaco et le Portugal, cette série d´interviews se poursuit avec Nicolas Chamoux, candidat du parti Reconquête.
Lepetitjournal : Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?
Nicolas Chamoux : J'ai décidé de me porter candidat à l'occasion de ces élections avant tout afin d'être le porte-parole d'un grand nombre de Français de notre circonscription. Le parti Reconquête a réalisé des scores très honorables dans nos régions lors des présidentielles, notamment en Algarve, où Éric Zemmour est arrivé largement en tête avec 34% des suffrages exprimés.
Des milliers de concitoyens de la circonscription sont inquiets par rapport à l'avenir de la France, et se demandent quel type de pays ils vont laisser aux générations futures.
Ils souhaitent que la France demeure la France, tout simplement, et méritent d'être représentés avec détermination et dynamisme. J'ai également pu constater que la plupart de nos concitoyens se sentent inaudibles, l'immense majorité ne connaît d'ailleurs même pas le nom du député sortant.
J'ai l'intention d'être un élu de proximité et de terrain, disponible et à l'écoute de ses compatriotes. Je souhaite me mettre à leur service afin de défendre nos valeurs et de régler les problèmes locaux auxquels nous faisons face.
Quel est votre rapport avec cette circonscription ?
Je suis établi en Algarve, dans le Sud du Portugal depuis huit ans. Je connais de très nombreux Français dans la région à travers mes activités professionnelles dans l'immobilier ou à travers mon engagement politique. Ma compagne est Portugaise et je suis le papa d'une petite fille Franco-Portugaise de deux mois. J'apprécie particulièrement l'hospitalité et la qualité de vie que j'ai trouvé au Portugal, qui est également présente à travers l'ensemble de la circonscription.
En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français de l'étranger ?
Je suis un vrai Français de l'étranger, ayant vécu mon enfance et un total de 27 ans hors de la France. Je connais bien les problèmes liés aux frais d'inscription des lycées Français ou aux bourses pour avoir été scolarisé dans ce type d'établissement durant plus de 10 ans. Je suis au fait de l'importance des ambassades et des consulats, qui sont les seuls liens administratifs avec notre patrie, et dont le fonctionnement est défaillant dans notre circonscription aujourd'hui. Surtout, je connais le sentiment partagé par de nombreux compatriotes de l'étranger d'être traités comme des Français de "seconde zone". Pourtant, nous sommes plus de 2 millions de Français expatriés dans le monde aujourd'hui. Je souhaite avant tout faire changer les mentalités, et faire en sorte que nous obtenions la considération et l'attention que nous méritons.
Comment voyez-vous le mandat de député ?
J'estime que le mandat de député est un engagement de tous les instants : les élus doivent aux électeurs écoute, transparence, détermination et assiduité. Au-delà de sa couleur politique, notre circonscription a besoin d'un député de terrain qui ira au contact des Français, sera au fait de leurs préoccupations locales et qui travaillera main dans la main avec nos conseillers consulaires afin d'y apporter des solutions. Il s'agit de mon premier engagement auprès des électeurs : élu, j'organiserai plusieurs réunions publiques annuelles dans chaque région de notre circonscription, afin d'être accessible à tous les Français. Les députés sont mis dans des conditions royales pour aller à la rencontre de nos concitoyens, il n'est donc pas question de leur trouver de quelconques excuses par rapport à leur absentéisme. En résumé, j'estime qu'un élu doit être soit sur les bancs de l'Assemblée Nationale pour y représenter les Français de sa circonscription, soit sur le terrain à leurs côtés.
Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ?
Nous faisons face aujourd'hui à toute une série de problèmes dans notre circonscription, mais le plus important est de remettre en ordre de marche nos services consulaires. Les Français font face à des dysfonctionnements totalement inacceptables : au Portugal par exemple, j'ai rencontré des milliers de Français qui attendent depuis plus de 6 mois une réponse de l'ambassade pour faire renouveler leurs documents d'identité ! L'inscription sur les listes électorales aura également été un chemin de croix pour nombreux de nos compatriotes. Pourtant, posséder des papiers en règle et pouvoir voter sont des droits fondamentaux. Je m'assurerai qu'ils soient respectés en simplifiant les procédures de manière drastique. Laurent Goater, candidat LR et président du conseil consulaire au Portugal a largement échoué dans sa mission consistant à améliorer la qualité des services. Qu'il ose se présenter aux législatives avec un tel bilan et prétende représenter l'ensemble des Français de notre circonscription me laisse perplexe.
Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?
Ma campagne s'appuie principalement sur nos adhérents locaux, qui m'apportent leur aide logistique afin d'organiser nos réunions publiques au mieux. Nos sympathisants font un travail remarquable, et sont entièrement dévoués à notre cause. J'ai été très touché par l'accueil chaleureux que j'ai reçu à travers la circonscription, particulièrement en Andorre et à Alicante, où de nombreux adhérents d'autres partis sont venus à ma rencontre pour me signifier leur souhait de réaliser l'union des droites dans les urnes. Mes soutiens sont les Français patriotes, de gauche comme de droite, qui défendent des valeurs d'assimilation, de réussite par le travail et qui souhaitent que les lois de la République soient appliquées partout et pour tous. Les profils et les parcours sont variés, mais nous sommes réunis par notre amour de la France, et le sentiment que celle-ci est en danger aujourd'hui.
Quels sont les axes de travail qui vous semblent prioritaires de mener à bien sur les 5 pays de la circonscription, si vous êtes élu ?
Au Portugal, les priorités concernent évidemment la remise en marche de nos services consulaires défaillants, mais aussi la négociation rapide d'une prolongation du statut fiscal RNH à conditions révisées, qui concerne de très nombreux Français. L'idée est de proposer une imposition à hauteur de 12,5% pour une nouvelle période de 10 ans (au lieu des 0% ou 10% actuels en fonction des cas). Les Français ainsi que l'État Portugais y gagneraient tous.
En Espagne, je souhaite faciliter les échanges scolaires et culturels avec la France, principalement au niveau scolaire. L'accès à la culture est une de mes priorités, et j'estime qu'il doit être facilité pour tous. Je souhaite également apporter un soutien financier et matériel à de nombreuses associations de Français d'utilité publique. Ce sont souvent ces associations locales qui assistent nos compatriotes lors de leur installation, notamment concernant les démarches administratives et l'apprentissage de la langue locale, malgré le peu de soutien dont elles bénéficient. Nous avons également de nombreux anciens combattants qui résident en Espagne, et qui font face à des difficultés en raison de faibles pensions et d'un manque d'intérêt général de nos élus. Nous devons estime et respect à ceux qui ont combattu pour la France. Je serai à leurs côtés afin d'apporter des solutions à tous les défis auxquels ils font face.
En Andorre, j'ai pu constater auprès des Français locaux qu'il y avait une vraie perte d'influence de la France au sein de la principauté, notamment liée à la décision de François Mitterrand d'instaurer le catalan comme seule langue officielle. Le président de la République Française étant co-prince d'Andorre, l'idée de proposer le Français comme seconde langue officielle me parait défendable. Aujourd'hui, les Français frontaliers sont désavantagés par rapport aux Espagnols au niveau de l'emploi dans la principauté pour ces raisons linguistiques.
À Monaco, il y a également une baisse réelle de l'influence de la France, matérialisée par la forte diminution du nombre de Français qui y résident ces 15 dernières années. L'enjeu principal est l'accès au logement, avec des loyers totalement inaccessibles pour le commun des mortels. Des solutions doivent également être apportées rapidement au niveau administratif, la plateforme "France Connect" n'étant par exemple pas du tout adaptée aux spécificités locales.
Comment jugez-vous le mandat du député sortant ?
Stéphane Vojetta n'a en réalité ni bilan, ni légitimité, puisqu'il faut rappeler que son mandat n'a duré que quelques mois d'une part, et qu'il n'a jamais été élu d'autre part. Il s'agissait en effet du suppléant de Mme Cazebonne, élue il y a 5 ans, aujourd'hui au Sénat et qui soutient Manuel Valls. Durant son très bref mandat, M. Vojetta n'a pas brillé par sa présence sur le terrain, et demeure largement inconnu du grand public à travers notre circonscription. Il s'invente aujourd'hui toute une série d'accomplissements inexistants afin de justifier sa candidature en tant que dissident. Le vaudeville entre M. Vojetta et Manuel Valls donne une image déplorable de la vie politique. Les électeurs attendent des candidats un projet clair, cohérent, à leur service et adapté aux spécificités de notre circonscription, pas un combat d'égos entre deux candidats carriéristes pour lesquels l'intérêt des Français passe largement au second plan.