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Laurent Goater : Président du Conseil consulaire des Français du Portugal

Laurent GoaterLaurent Goater
©M.J. Sobral
Écrit par Maria Sobral et Julia Martin
Publié le 5 juillet 2021, mis à jour le 6 juillet 2021

A l´issue des élections consulaires qui ont eu lieu le 30 mai 2021, quatre conseillers des Français de l´étranger ont été élus  pour le Portugal : Laurent Goater et Françoise Conestabile de la liste «Français du Portugal-Union de centre-droit », Hervé Cardon de la liste « Rassemblement National Portugal » et Julien Letarte  de la liste « CAP – Citoyens du Portugal ». Désormais, un des conseillers élu préside le Conseil consulaire, Lepetitjournal s´est entretenu  avec lui, il s´agit de Laurent Goater ; nous avons été à sa rencontre afin de mieux comprendre le rôle qui lui revient et les défis de ce mandat.

 

Lepetitjournal : Vous venez d´être élu Président du Conseil consulaire des Français de l´étranger au Portugal. En effet, c´est la première fois qu´un des conseillers est choisi et élu par ses pairs pour présider le Conseil. À quel besoin correspond cette instance et selon vous quelle plus-value vient t-elle apporter aux Français de l´ étranger ?

Laurent Goater : C'est effectivement une nouveauté. Auparavant, le Conseil était présidé par l'Ambassadrice, c'est maintenant un des conseillers qui préside et définit l'agenda. C'est symbolique, malheureusement l'essentiel des attributions des Conseillers n'a pas évolué : nous ne pouvons toujours pas célébrer un mariage, signer un certificat de vie, et nous ne disposons toujours d'aucun budget de fonctionnement.

En revanche, je pense que cette longue campagne, avec une multiplication des listes, a permis de faire mieux connaître notre rôle mais aussi de renforcer la « boite à idées ». Nos compatriotes nous ont donné leur avis. Nous abordons ce deuxième mandat avec beaucoup d'ambition.


Quel est plus en détail le rôle du Président du Conseil consulaire, en particulier par rapport aux conseillers des Français de l´étranger ?

Le Président assure la gestion de l'agenda et l'organise pour que tous les thèmes utiles soient effectivement traités. Nous n'abordions pas l'économique précédemment, nous avons prévu de le faire. Nous allons essayer de mieux remplir notre rôle de relais entre la communauté française et notre Ambassade.


Quels sont les défis qui se présentent à vous pour ce mandat ?

Pendant toute notre campagne, nos compatriotes nous ont exprimé leur insatisfaction, d'une part avec la politique du Gouvernement pour les Français à l'Étranger, dans laquelle s'inscrit par exemple le manque de places dans nos lycées, ou l'excessive burocratisation de l'administration. D'autre part, les difficultés à obtenir un rendez-vous, le manque d'activités conviviales organisées par l'Ambassade, ce n'est pas bien compris. Si nous ne contribuons pas à résoudre ces problèmes, nos compatriotes ne le comprendront pas.

Nous devons nous appuyer beaucoup mieux sur nos associations, qui sont heureusement nombreuses et dynamiques, pour apporter à beaucoup plus de compatriotes l'aide pratique dont ils ont besoin, quand ils sont installés au Portugal. Cela fonctionne bien à certains endroits, moins bien ailleurs. La clé est que les associations trouvent des bénévoles pour l'accueil, et que nous sachions les aider à les informer.

Nous devons identifier beaucoup mieux les problèmes administratifs que nos compatriotes rencontrent, et essayer de les caractériser de façon à ce que l'administration n'ait aucune excuse pour ne pas les résoudre. Espérons que l'écoute soit meilleure dorénavant. Beaucoup de procédures n'ont pas été pensées pour les Français de l'Étranger, nous devons contribuer à corriger ces manquements.

Nous devons rapprocher l'administration consulaire des citoyens. La valise biométrique, qui a été testée avec succès à Porto, doit maintenant être utilisée régulièrement et systématiquement, ce n'est pas à nos compatriotes de se déplacer sur de grandes distances. Nous serons vigilants et nous avons compris que l'Ambassade a pris conscience de ces problèmes.


La situation sanitaire n´a pas permis d´organiser d´événements en présentiel toute cette dernière année, mais généralement la communauté française apprécie la convivialité, n´est-ce-pas ?

Oui, la convivialité est fondamentale. Nous avons, je l'ai dit, d'excellentes associations, mais elles ne peuvent pas louer cher une salle pour faire des évènements quasi-gratuits. Je fais actuellement le tour des grandes municipalités pour faire valoir que nous sommes des électeurs et que nous avons besoin qu'on nous prête des espaces publics. Ensuite, il faudra que les associations s'en saisissent et renforcent cette convivialité. Là où les candidats municipaux ne veulent pas collaborer, nous le dirons aux électeurs. Là où ils s'engageront, les Français doivent les soutenir massivement. Pour le moment, il faut qu'ils s'inscrivent très vite.

Enfin, nous devons accueillir beaucoup mieux les jeunes étudiants – ils sont 2700 au Portugal – et les entrepreneurs. Concernant les étudiants, savez-vous qu'ils n'ont droit ni aux aides françaises, ni aux aides portugaises, si leurs ressources sont faibles ? C'est absolument injuste. Nous travaillons sur ce sujet, mais nous aimerions qu'ils s'impliquent dans notre communauté, la plupart ne s'inscrivent même pas sur les listes électorales. Enfin, il faut renforcer beaucoup de maillage associatif vers les petits entrepreneurs, et nous y travaillons avec la chambre de commerce et les associations.

 

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