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Aide médicale : des Français au Portugal se portent volontaires

COvid-19 PortugalCOvid-19 Portugal
Écrit par Marie Sobral
Publié le 22 février 2021, mis à jour le 24 février 2021

 
Fin janvier, avec la dégradation de la situation sanitaire au Portugal les hôpitaux de tout le pays ont dû faire face à un afflux considérable de malades avec la covid-19 provoquant ainsi une situation de saturation dans la plupart d´entre eux et plus particulièrement dans ceux de la région de Lisbonne. Cette crise sanitaire a alors mobilisé un groupe informel de Français volontaires, médecins et infirmiers(ères)  qui vivent actuellement au Portugal pour venir en aide au système de santé portugais. Cependant cet élan de volontariat s´est vu vite freiner par les spécificités du système de santé Portugais et une mise en place d´un encadrement qui demande du temps.

 

Lepetitjournal a recueilli les témoignages de deux de ces volontaires français qui se sont mis à la disposition du système de santé portugais
 

Céline Leriche, 38 ans, bilingue portugais, elle est médecin généraliste et a trois enfants. Elle est arrivée à Lisbonne avec sa famille pour l´année scolaire en septembre 2020 pour une année « parenthèse ». Pour exercer sa fonction au Portugal le processus est long et complexe. C´est ainsi que lorsque la situation sanitaire a dégénéré, en janvier, elle se trouvait sans activité et s´est dit que c´était dommage de ne pas venir en aide. Elle raconte : «  J´ai envoyé des mails au Conseil de l´Ordre des médecins et aux hôpitaux sans succès et puis j´ai fait du porte à porte dans les hôpitaux et ai été acceptée comme volontaire à l´hôpital de São José à Lisbonne dans le « covidarium »  pendant deux semaines et demi, jusqu´à la fin du mois de janvier. »

 
Un groupe de volontaires

Puis, début février, suite à un message posté sur un groupe Facebook, « Les Français à Lisbonne », par un médecin français qui cherchait à constituer un groupe de volontaires, Céline Leriche participe à une réunion organisée par Laurent Goater, un des quatre conseillers des Français de l´étranger au Portugal, avec la Croix Rouge et ce même groupe de volontaires français. « Nous étions 7 médecins dont 6 d´entre eux retraités. Lors de cette réunion la Croix Rouge nous a dit avoir un besoin en médecins pour un hôpital militaire à Coimbra qui était converti en hôpital de campagne, les écoles étant fermées je n´avais rien qui me retenait à Lisbonne et je suis partie aider à hôpital militaire de Coimbra. De plus je n´avais pas besoin d´être vacciné car j´ai eu le covid début janvier » dit-elle.
 
Au sujet de ces deux expériences elle confit : « ce sont des expériences toutes nouvelles pour moi qui était médecin libéral et n´avait jamais travaillé dans l´hospitalier. J´ai vécu des moments difficiles à l´hôpital de São José, le nombre de malade a augmenté très vite ; des gens qui avaient besoin d´oxygène, curieusement beaucoup de femmes entre 50-60 ans. La situation était catastrophique fin janvier et puis la situation s´est améliorée assez vite. D´ailleurs l´hôpital militaire où je suis actuellement qui avait une vingtaine de patients début février, va fermer cette semaine, comme d´autres hôpitaux de campagne. Cet hôpital sera resté ouvert 4 semaines et aura reçu une cinquantaine de personnes. Le nombre de malades hospitalisés a tellement diminué que les hôpitaux sont de nouveau capables de gérer la situation, cette période de crise a été intense mais courte. »  D´un point de vue personnel, Céline raconte : « cette expérience m´a donné envie de m´inscrire comme volontaire pour la Croix Rouge et je le ferai en rentrant en France. »

 

Une infirmière qui veut aider

Sophie Dias, 29 ans, infirmière a eu aussi connaissance sur Facebook de la constitution de ce groupe de volontaires et s´est jointe au groupe. Elle habite seulement depuis un an et demi au Portugal, et comme infirmière française le niveau en langue portugaise requis pour être autorisé par l´Ordre des infirmiers à exercer dans le pays ne lui permet pas d´exercer son métier : pour être accepté il faut avoir un bon niveau en langue portugaise alors « quand j´ai vu ce groupe je me suis dit, je vais pouvoir aider à travers ce groupe et je me suis proposée » dit-elle.

Puis elle raconte : « Suite à la réunion à la Croix Rouge qui nous a fait des propositions j´ai commencé immédiatement, je suis la plus jeune du groupe et n´ai pas demandé à être vacciné contre le covid, les autres volontaires du groupe, plus âgés, ont attendu le vaccin pour commencer. Dans un premier temps je voulais rester sur Lisbonne et j´ai donc travaillé une journée comme volontaire au centre de tests de la Croix Rouge dans le quartier du Lumiar à Lisbonne. Maintenant j´attends qu´il y ait d´autres besoins je pense que lorsque la campagne de vaccination va s´intensifier le système de santé va  avoir besoin d´infirmiers et pour le cas où la Croix Rouge sera autorisée à vacciner ».
 
Sophie comprend qu´il y ai une réglementation dans le public en ce qui concerne l´admission de professionnels de santé étranger même si elle est déçue de ne pouvoir aider davantage. Cependant, elle déclare : « c´est bien dommage que l´Ordre des médecins et celle des infirmiers ne soient pas plus souples, dans une situation de pandémie, afin d´accepter le personnel étranger. S´il ne parle pas beaucoup le portugais, comme moi, les professionnels peuvent aider dans des services qui ne sont pas en contact direct avec le public ! » s´exclame t-elle.

 

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