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Transition écologique - 7ème conférence économique franco-portugaise

Pierre Debourdeau, Transition écologiquePierre Debourdeau, Transition écologique
©M.J. Sobral
Écrit par Maria Sobral et Alexandre Klein
Publié le 25 mai 2021, mis à jour le 26 mai 2021

La 7ème conférence économique franco-portugaise, organisée par l'Ambassade de France au Portugal, les Conseillers du Commerce Extérieur de la France, ainsi que par la Chambre de Commerce et d'Industrie Luso-Française s´est tenue le 21 mai autour du thème « PORTUGAL et FRANCE, Ensemble dans la transition écologique - La responsabilité des entreprises en temps de Covid ».


Une première conférence effectuée en présentiel et retransmise en ligne

Pour la première fois et en conséquence du respect des mesures sanitaires en vigueur pour contrôler la Covid-19, cette conférence économique franco-portugaise s´est déroulée en présentiel et en ligne, alors qu´en 2020 elle n´avait pas eu lieu dû à la pandémie. C´est donc avec émotion que Pierre Debourdeau, président des Conseillers du commerce extérieur de la France a ouvert cette 7ème conférence qui s’est réalisée à la Fondation Calouste Gulbenkian, à Lisbonne. Le thème choisi pour cette édition a été la transition écologie : « qu´on le veuille ou non la transition écologique est un thème central qui s´impose à tous. Les entreprises vont avoir un rôle fondamental pour limiter l´émission de gaz carbonique c´est pourquoi la plupart des défis de la transition écologique sont au sein des entreprises et après un an et demi de pandémie on a pris conscience d´un besoin d´accélérer cette transition » a déclaré Pierre Debourdeau.


Mobilisation du monde politique et économique

Plusieurs personnalités ont participé et apporté leur contribue à une réflexion et mobilisation autour de la transition écologique : l´ambassadrice de France au Portugal, Florence Mangin, la Ministre déléguée auprès du ministre français de l'Économie, des Finances et de la Relance, chargée de l'Industrie, Agnés Pannier-Runacher, le Ministre portugais de l´économie et de la transition numérique, Pedro Siza Vieira ainsi que des acteurs du monde des entreprises portugaises et françaises au Portugal issus de différents secteurs.  

L’ambassadrice de France au Portugal n’a pas manqué de rappeler l’importance de la transition écologique, notamment dans le cadre des relations franco-portugaise : « La transition verte est un objectif stratégique, un facteur de croissance, et d’adaptation de nos économies et de nos entreprises. […] Il me semble important de rappeler la relation économique bilatérale entre la France et le Portugal. [...] La transition écologique est l’un des multiples points d’entente entre nos deux pays. C’est aussi, j’en suis convaincue, l’un des meilleurs terreaux d’opportunité pour renforcer les relations bilatérales [entre la France et la Portugal] » a-t-elle déclaré.

La Ministre déléguée à l´industrie Agnés Pannier-Runacher, dans un message enregistré au préalable, spécialement pour cette conférence, a appuyé le fait que « l’industrie a un rôle essentiel dans la transition écologique. C’est elle qui mettra au point les procédés de réduction des émissions des sites industriels. C’est elle qui développera et industrialisera les solutions […] qui nous permettront de réduire notre empreinte carbone ».

Pedro Siza Vieira, Ministre portugais de l´économie et de la transition numérique présent au séminaire a déclaré que : « face aux conséquences du changement climatique, pour le Portugal la transition écologique est une question avant tout de survie de notre manière de vivre et de l´intégrité de notre territoire, donc un thème central pour le pays. Les entreprises vont devoir modifier leur forme de production non pas pour augmenter leur production mais tout simplement pour se maintenir en activité. Ce processus va exiger un énorme investissement et les entreprises n´auront pas la capacité d´assurer ce changement. C´est pour cela que nous sommes enthousiasmés de voir que l´Union européenne dans le cadre de la réponse à la crise pandémique a attribué des montants inédits pour des investissements publiques et privés en faveur de la transition écologique ». Puis il a rajouté : « la transition écologique qui se présente comme un défi, une menace pour les entreprises est avant une opportunité pour les société plus développée ».


Une étude qui met en lumière l’implication des acteurs

Les Conseillers du commerce extérieur de la France en partenariat avec la BNP Paribas Personal Finance ont réalisé une étude sur le sujet de la transition écologique, et plus particulièrement de l’impact (ou non) de la pandémie sur les avancées en la matière, afin de mieux comprendre quels sont les enjeux qui se posent au monde de l´entreprise.

L’étude comprend une triple approche, à savoir que pensent les citoyens, les entreprises et enfin les jeunes, de la question de la transition écologique.  Cette étude a permis de dégager les conclusions suivantes :

Un des premiers résultats qui ressort de l’étude réalisée, est que 70% des entreprises disent que la transition écologique se situe au cœur de leurs priorités ainsi que dans leurs stratégies.

L’étude montre également que la plupart des entreprises, lorsqu’elles évoquent les freins à la transition écologique, avancent souvent l’argument idéologique. Il y a également des  entraves beaucoup plus concrètes, comme la taille de la structure ou encore la complexité de l’organisation, afin de mettre en œuvre la transition écologique.

En ce qui concerne les Portugais interrogés, trois-quarts des individus déclarent que la transition écologique est un sujet de préoccupation. Ces derniers considèrent également que les entreprises ont un rôle important à jouer dans ce domaine, notamment en apportant des solutions aux problèmes qu’elles ont en partie créés.

De plus, la pandémie de Covid-19 a rendu les individus plus sensible à la fragilité du monde qui nous entoure, ce qui a bien entendu impacté la vision et l’implication de ces derniers dans la transition écologique.

L’étude met également en lumière un certain nombre d’ambiguïté. Par exemple, malgré le fait qu’un grand nombre de participants disent se préoccuper de la transition énergétique, seuls 7% d’entre eux déclarent que ce sujet fait partie de leurs trois plus grandes préoccupations. Ces chiffres ont forcément été affecté par la pandémie qui a forcément fait revoir certaines de leurs priorités aux individus. Les sujets évoqués les plus importants sont par exemple « l’évolution de la pandémie », « l’évolution du système de santé », ou encore des craintes au niveau de l’emploi.

Une grande partie des ménages révèlent avoir subi une baisse de revenu à la suite de la pandémie, déclarant qu’il est maintenant encore plus compliqué pour eux de faire des choix de consommations en faveur de la transition écologique, au vu des prix plus élevés des produits.

Enfin, en ce qui concerne les jeunes, 90% déclarent que la transition écologique est un sujet « important ». 96% des interrogés sont près à changer leurs habitudes afin de participer de manière plus active à la transition écologique.

Après la présentation de l’étude, Paul Milcent, CEO de BNP Paribas Personal Finance Portugal a déclaré que, la transition écologique est « l’affaire de tous. Elle nécessite une modification des comportements individuels ainsi que des entreprises » et un « soutien des pouvoirs publics, ainsi qu´un cadre législatif ».


La langue française

Un point a également été fait sur le programme d’enseignement de la langue française dans certaines universités portugaises et qui est soutenu par des entreprises française au Portugal nommé « Français, langue d’opportunité », celui-ci en est à sa sixième année d’existence. Cette initiative des CCEF a été créée afin de répondre à un besoin grandissant de maîtrise de la langue française dans les entreprises. Ce besoin est notamment dû au développement des entreprises françaises au Portugal, mais également du fait du développement des échanges économiques entre les deux pays.
Le développement de ce programme se fait de manière progressive et constante, avec un nombre croissant d’inscriptions chaque année.

 

En marge de cette 7ème conférence franco-portugaise Pierre Debourdeau, président des Conseillers du Commerce Extérieure de la France au Portugal s´est entretenu avec Lepetitjournal:


Lepetitjournal : Comment voyez-vous cette conférence par rapport à la première conférence que vous avez lancé il y a huit ans ?

Pierre Debourdeau : On voit cette conférence avec la satisfaction du chemin parcouru, avec le plaisir d’avoir touché un thème vraiment crucial pour le futur de tous, et avec un contenu qui a été particulièrement riche, diversifié, et qui a montré à quel point ce thème est pertinent, mais qui montre surtout tout le chemin qu’il reste à parcourir. Nous n’en sommes qu’au début.

C’est un thème très différent des autres, plus large …
Oui, c’est un thème beaucoup plus large, beaucoup plus holistique, parce qu’il touche toute la chaîne de valeur de l’économie. Et puis nous avons compris aujourd’hui, avec la situation de pandémie, que ce n’est pas parce que l’on progresse [au niveau technologique] que l’on est invulnérable. Et demain, si l’on ne fait pas attention à notre environnement, nous courrons le risque de mettre l’espèce humaine ainsi que la vie de nos enfants en danger. Et je crois que les entreprises ont compris le rôle qu’elles ont à jouer, nous en avons eu la preuve ce matin, et combien les actions qu’elles développent permettent de créer beaucoup de valeurs et d’impact pour évoluer vers la transition énergétique.

Quels sont les points importants que vous retenez, comme président des CCFE au Portugal ?

Comme CCFE c’est la place unique de la France dans cette transition écologique. Lorsque l’on voit les exemples de Renault, DBD ou même de BNP Paribas, on voit que la France a un rôle de moteur et de leader. Je dirais également qu’il est clair que les entreprises ont déjà fait des progrès significatifs. Je souhaite tout de même alerter sur l’importance de communiquer sur ces initiatives, ce qui n’est pas assez fait selon moi. Il va falloir le faire mieux pour que l’ensemble des consommateurs ait davantage conscience que ce sont des changements durables, et que cela va les affecter eux aussi, positivement. Je pense que nous n’avons pas encore franchi cette étape.

 

Photos : ©M.J. Sobral

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