

Le 2 septembre 2021, le « Connecting Europe Express » quittait la gare de l´Orient à Lisbonne pour un long voyage. Il traversera 26 pays européens et arrivera à Paris le 7 octobre. Le train fera également un arrêt à Ljubljana (capitale de la Slovénie), reliant ainsi les trois présidences de l'Union européenne. Cet évènement s'inscrit dans le cadre de « l'année européenne du rail », proposition de la Commission européenne approuvée par le Parlement européen le 15 décembre 2020, visant à promouvoir l'utilisation du train. Le Connecting Europe Express apparaît comme un symbole européen, notamment en matière de cohésion entre les différents pays et de sensibilisation à l'écologie.
Le train : transport écologiquement propre
« Lisbonne s'est engagée de longue date en faveur de la mobilité durable, et cette aventure ferroviaire est un moment fort pour notre ville », c'est en ces termes que Medina, actuel maire de Lisbonne, inaugurait le projet. En effet, selon les chiffres communiqués par la Commission européenne, 25% des émissions de gaz à effets de serre seraient provoquées par les transports, en Europe. Le transport ferroviaire serait à l'origine de seulement 0,4% de ces émissions. Sur le pourcentage d'émissions de GES émis par les transports (25%), le transport routier et l'aviation seraient, quant à eux, à l'origine, respectivement, de 70% et 13% de celles-ci. Entre 1990 et 2017, le transport ferroviaire à systématiquement, année après année, réduit ses émissions. Andreas Matthä, président de la communauté européenne du rail (CER), déclarait « Les membres de la CER sont déterminés à faire du pacte vert pour l'Europe une réussite. Un secteur ferroviaire européen fort est essentiel pour atteindre les objectifs de l'UE en matière de climat. » Pour rappel, le pacte vert Européen, présenté par la Commission en 2019, à pour objectif de réduire les émissions carbones de l'UE de 55% d'ici 2030 (à long terme, l'objectif est d'atteindre la neutralité carbone en 2050).

Une cohésion européenne
Si l'épidémie de Covid-19 n'est pas réellement terminée en Europe et dans le monde, le Connecting Europe Express apparaît tout de même comme un symbole de réouverture des frontières et de cohésion entre les pays. Les voitures composant ce train ont d'ailleurs été fournies par différentes compagnies ferroviaires européennes, démontrant la volonté d'agir en commun dans ce projet. Plus qu'un trajet de train à travers les pays, ce projet permet également à de nombreux acteurs de s'exprimer à travers des expositions, des débats et des conférences, à la fois dans certaines voitures durant le voyage ou bien à quai dans certaines villes. Le jour du départ, à Lisbonne, la commissaire européenne aux transports Mme Adina Vălea, accompagnée de Eduardo Pinheiro, Secrétaire d'Etat portugais à la mobilité, ont pu échanger sur le sujet de la mobilité durable. Ces échanges vont se répéter dans de nombreuses villes, avec la participation de personnalités politiques, de différents membres de la société civile, d'associations ou encore de citoyens. La transition écologique sera certainement au cœur de ces débats mais d'autres problématiques propres au trafic ferroviaire seront également à l'ordre des préoccupations. C'est notamment le cas des barrières techniques à l'uniformité des rails européens.
Le Connecting Europe Express connaît certaines limites.
En réalité, ce n'est pas un train, mais trois, qui vont parcourir l'Europe pendant plus d'un mois et effectuer plus de 20 000 km. En effet, l'interopérabilité, qui caractérise la capacité de communication entre plusieurs systèmes, n'est pas totalement au point en Europe en ce qui concerne l'écartement des rails. Cet écartement des rails, plus ou moins grand selon les régions, ne permet pas à un seul et même train de poursuivre son périple à travers le Vieux continent. La péninsule ibérique (Portugal et Espagne) et les pays Baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) ont un écartement différent de celui du reste de l'Europe. Cette limite à la cohésion européenne a d'ailleurs été soulignée par la Commissaire Adina Vălea « Les nouvelles règles techniques et commerciales au niveau européen doivent encore être mises en œuvre dans les Etats membres ». Ce problème doit être résolu pour permettre à chacun des européens de concevoir le train comme le moyen de transport le plus intéressant.
Ainsi, le Connecting Europe Express permet de prendre conscience des avantages et des bienfaits du transport ferroviaire, en matière d'écologie et d'ouverture sur l'Europe. Néanmoins, l'évènement doit révéler aussi les limites et le travail qu'il reste à effectuer. Le débat public doit notamment permettre l'optimisation du réseau ferroviaire européen, pour encourager à la fois les citoyens mais également les entreprises de transports de marchandises à l'utiliser.
Suivre en direct le Connecting Europe Express ici, ce 15 septembre celui-ci va relier Athènes en Grèce à Sofia en Bulgarie.
