Suite à la démission du Premier ministre António Costa, les primaires du Parti socialiste ont été fixées aux 15 et 16 décembre.
Une période de flottement pour le Parti Socialiste portugais
Le 7 novembre, le premier ministre portugais António Costa démissionne après avoir été éclaboussé par une affaire de corruption liée à l'attribution de contrats énergétiques touchant quelques proches du gouvernement et de son cabinet. Suite à cet événement, le Président de la République a organisé un conseil d’Etat à l'issue duquel ont été fixées des élections anticipées pour le 10 mars 2024. António Costa est donc amené à se retirer de ses fonctions de Secrétaire général du Parti socialiste portugais. Son successeur au poste sera donc choisi par le biais d’un vote entre le 15 et le 16 décembre.
Trois candidats s’opposent aux primaires du PS
José Luis Carneiro, représentant du courant centriste du PS et ministre de l’intérieur a annoncé sa candidature samedi 11 novembre. Jose Luis Carneiro entend former un bloc central via une grande coalition et ne s’opposerait peut-être pas à une coalition avec le parti social démocrate. Un de ses opposants est l'ex-ministre des Infrastructures Pedro Nuno Santos qui a démissionné en janvier dernier suite aux polémiques autour de la compagnie aérienne portugaise TAP. Ce dernier avait en effet démissionné à cause de son implication dans un scandale lié aux indemnités perçues par la secrétaire d’État au Trésor lors de son départ de la direction de la TAP. Le troisième candidat au poste de chef de file du PS est Daniel Adrião, qui dirige la ligne minoritaire qui s’opposait à António Costa. Sa candidature ne semble pas viable.
Selon les sondages pour les législatives du 10 mars 2024, le PS au coude-à-coude avec le PSD
Selon un sondage réalisé par CESOP-Université catholique portugaise, le 28 novembre, 29% des personnes interrogées souhaiteraient voter en faveur du PSD contre 28% en faveur du PS. Le parti Chega est celui qui enregistre la plus forte augmentation puisqu’il totaliserait 16 % des voix. L’Initiativa Libéral (IL) enregistre également une très forte augmentation avec 9% des voix ce qui signifie que le parti a pratiquement vu doubler ses intentions de vote. Le Bloc de Esquerda, quant à lui , atteint 6% et le CDU 3%. Les trois petits partis que sont Livre, CDS-PP et PAN représenteraient respectivement 2% des voix.
Dans ce sondage, le plus grand perdant demeure le Parti Socialiste qui subit une baisse de 13 points de pourcentage depuis les dernières élections ou lors desquelles il avait obtenu la majorité absolue, alors que le PSD a gagné un point de pourcentage depuis ces mêmes élections.
Des élections d’une importance capitale pour l’avenir de la gauche
Les primaires traduisent aussi la nécessité d’une coalition rapide au sein de l’aile gauche du gouvernement. La droite profite de la chute des socialistes pour gagner du terrain. Le PSD, parti d’opposition centre-droit est en tête des sondages et bénéficie, à priori, d’un point de pourcentage supplémentaire pour le parti depuis l'éclatement du scandale le 7 novembre dernier. Le 12 novembre, Luis Montenegro, leader du PSD, a déclaré qu’il n’y aurait aucune alliance avec Chega. La gauche doit donc faire face et créer une unité pour contrer les partis de droite qui gagnent du terrain, en vue des élections de mars prochain. Selon le sondage de CESOP, les partis du centre et de la droite totaliseraient 56% des voix contre 41% pour les socialistes. Si le PSD venait à remporter les élections, 42% des sondés estiment que le parti devrait s’allier avec des partis plus à droite alors que 28% d'entre eux pensent qu’il reste des solutions à explorer avec des accords à gauche.