Quoi de mieux pour partir à la découverte des arbres qui ornent la capitale de Lisbonne que de s'attarder sur cette relique des temps anciens, certainement l'arbre existant sur notre planète depuis le plus longtemps; le Ginkgo biloba, ainsi nommé dans le monde scientifique.
Comment reconnaître le Ginkgo
Si nous avons quelque don d'observateur, il sera facile à reconnaître, mais en dehors de la période hivernale, car c'est un arbre à feuille caduque. Ses feuilles bilobées (d'où l'épithète de son nom en latin) sont bien caractéristiques. Surtout quand nous les découvrons en plein automne, lorsque celles-ci se parent de plusieurs tons différents de jaune-or. Leur destin est de courte durée avant qu'elles ne se retrouvent au sol, mais elles sont d'un plus bel effet ornemental.
Un parcours dans Lisbonne pour trouver les ginkgos
Cet arbre a d'ailleurs plus d'intérêt s'il se retrouve en compagnie de plusieurs congénères pour y distinguer à loisir toutes les nuances de couleur qui s'expriment d'un exemplaire à l'autre. C'est, par exemple, le cas le long de l'avenue João XXI, entre la place de Areeiro et l'avenue de Roma. Autre lieu de la capitale où plusieurs ginkgos se font compagnie : dans le jardin des Amoreiras, entre l'Aqueduc des Aguas Livres et le musée Vieira da Silva. Ils sont plantés au milieu du jardin autour d'un petit bassin.
Une jolie petite forêt de Ginkgos peut également être admirée dans le jardin Tropical de Belém, juste en face de deux figuiers géants, l'un venant d'Australie et aux racines géantes et l'autre d'Egypte, puisque c'est un vieux Sycomore, l'un des arbres les plus vieux vivant en Europe actuellement. Décidemment, les Anciens sont à la fête!
Sinon, nous trouverons bien dans d'autres recoins de la grande ville quelques Ginkgos solitaires, tel celui qui se trouve à l'intérieur du jardin de Estrela, côté entrée Basilique ou bien au Parque das Nações, dans la partie consacrée aux plantes asiatiques.
Un arbre aux origines lointaines
Arbre sacré
L'arbre des pagodes, c'est ainsi aussi qu'on l'appelle, se fait rare dans la nature et en Extrême-Orient, il est toujours vénéré. D'ailleurs, grâce à ce statut d'arbre sacré, le Ginkgo a été planté de manière systématique dans les monastères et autour des temples bouddhistes et c'est peut-être ce qui l'a sauvé de l'extinction totale, destin auquel n'ont pu échapper d'autres membres de sa famille.
Un peu de botanique
D'un point de vue purement botanique, ce n'est pas un vrai Phanérogame (avec reproduction par fleur et graine), mais plutôt un précurseur de ce genre de reproduction sexuelle. En effet, le Ginkgo dissémine des ovules (et non pas des fruits) dont la fécondation, en milieu aqueux, s'opère après leur chute sur le sol. C'est aussi une espèce dioïque, puisqu'il y a des arbres mâles et des arbres femelles, au contraire des arbres monoïques dont les deux sexes se retrouvent sur le même sujet. Par son ancienneté, on ne peut pas classer non plus le Ginkgo parmi les Gymnospermes (plantes ayant leurs graines à vue), comme tous les Conifères, par exemple, car il était déjà là quand ces derniers s'installèrent sur la planète il y a quelques 235 millions d'années.
André Laurins - Reprise
Technicien agronome (maria.friesen@sapo.pt)