Pour la première fois, la direction artistique de la Festa do cinema francês est confiée à Anne Delseth. Figure reconnue du milieu des festivals internationaux, elle apporte son expertise et son regard à cet événement qui en est à sa 26e édition. La Festa se déploie en octobre à Lisbonne et dans plusieurs villes portugaises jusqu´à la fin novembre.


Anne Delseth a travaillé plus de dix ans pour la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes, mais aussi pour Locarno ou Zurich. Aujourd'hui, elle collabore notamment avec Visions du Réel en Suisse et le Festival du film de Marrakech. Elle est née en Suisse et vit désormais à Paris, une ville qui s'imposait naturellement pour quelqu'un passionné de cinéma. Lepetitjournal l'a rencontrée à Lisbonne à l'occasion de sa venue pour la présentation de la Festa 2025 et elle nous parle en particulier des choix qui ont été fait lors de la programmation de cette Festa 2025.
Qu'est-ce qui vous passionne le plus dans ce métier ?
Ce que j'aime dans les festivals, c'est le moment où une salle de cinéma se transforme en un véritable évènement. Les spectateurs sont plus nombreux, les réalisatrices et réalisateurs sont souvent présents, il y a une énergie et une adrénaline particulières. J'aime aussi la découverte, je regarde plus de 2000 films par an et c'est toujours un bonheur de tomber sur une pépite, un nouveau talent dont on sent qu'il marquera le cinéma. Enfin, j'aime la "curation ", mettre ensemble des films très différents pour construire une programmation cohérente qui a du sens.
Comment s'est préparée cette 26ᵉ édition de la Festa do Cinema Francês ?
C'est un travail collectif. Stefano Savio et Anette Dujisin, qui organisent aussi d'autres festivals à Lisbonne, m'ont sollicitée pour la partie artistique, car leur expertise est surtout organisationnelle. J'ai ensuite travaillé avec Unifrance, qui nous fournit les liens pour visionner les films, mais aussi avec les distributeurs locaux et l'Institut Français, partenaire majeur du festival. J'ai visionné environ 250 films pour cette sélection. L'idée étant de choisir des œuvres qui résonnent au Portugal, certaines comédies marchent très bien en France mais n'ont pas forcément d'écho ici. La programmation se construit aussi avec la Cinémathèque portugaise, qui propose cette année une grande rétrospective Alain Delon.
Quels sont les thèmes majeurs de cette édition ?
Il y a d'abord une nouveauté, une compétition officielle dédiée aux premières et deuxièmes œuvres. C'est une section que j'aime beaucoup, car les premiers films sont souvent les plus inventifs. Nous avons aussi de grandes avant-premières issues de Cannes ou Venise, une section comédie, une rétrospective consacrée à Alain Delon, une sélection de courts-métrages, des séances pour les enfants avec « Petits cinéphiles », ou encore une section Deuxième chance, qui permet de revoir certains films déjà présentés. L'objectif est de refléter la diversité du cinéma français, du thriller à la comédie, en passant par l'animation et le documentaire.
Quels critères avez-vous privilégiés dans vos choix ?
La diversité avant tout ! entre les genres, mais aussi dans la représentation des femmes, que ce soit dans les films ou au sein du jury. Ensuite, l'idée était de vérifier si les films pouvaient trouver un écho au Portugal, un casting connu, un sujet universel, une résonance avec le public local.
Quelles sont les principales nouveautés de 2025 ?
Outre la compétition, la Festa s'ouvre davantage aux territoires. Il y a par exemple une pré-ouverture à Porto le 1er octobre après celle de Lisbonne le 30 septembre, toutes deux avec la présence de Thierry Frémaux qui est une figure incontournable du cinéma français. La compétition sera projetée à la fois à Lisbonne et à Porto, et l'événement s'étendra sur une douzaine de villes dans tout le pays, pour faire vivre le festival tout au long du mois d'octobre.
En savoir plus sur le programmation : festadocinemafrances.com


















