Le Machu Picchu a pour ambition de devenir le premier site touristique du monde à atteindre un bilan carbone neutre.
Pour faire face au changement climatique, la municipalité de Machupicchu dans la région de Cusco, au Pérou, a pour objectif que le sanctuaire historique soit la première destination touristique à atteindre la neutralité carbone de la planète. Cette annonce a été faite à l’occasion du 79ème anniversaire de la création du district de Machupicchu. Le Maire, Darwin Baca, a indiqué que les actions en faveur de ce site, patrimoine culturel de l’humanité, iront en s’intensifiant.
Au Pérou, 50% des émissions de gaz à effet de serre sont dus à la déforestation, ce qui explique que la région de Loreto (Amazonie) soit la région du pays avec le plus fort taux d’émission de gaz à effet de serre (alors que la région de Lima concentre 80% de l’activité productive du Pérou). Sur les 192 millions de tonnes de CO2 émises par le Pérou en 2016, la région de Cusco en a produit près de 12 millions de tonnes dont la moitié est due à la déforestation. Le projet de neutralité carbone du Machu Picchu passera donc forcément par le fait d’éviter de perdre de la forêt et par des actions de reforestation.
« Un projet très ambitieux qui va demander des efforts très importants »
« La première étape pour le district de Machupicchu va être de calculer l’empreinte carbone du site. Ensuite, la deuxième action qui devra être réalisée est d’identifier à quel niveau il est possible de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Et enfin, la troisième étape est la compensation carbone » explique Gabriel Quijandría, vice-ministre de l’Environnement du Pérou.
Il existe d’autres sites touristiques dans le monde qui prennent des mesures dans ce sens mais aucun à ce jour n’a encore atteint l’objectif d’être neutre en carbone.
Concernant l’initiative du district de Machupicchu, qui s’inscrit dans la stratégie de relance de l’activité touristique suite à la pandémie du Covid-19, la Ministre de l’Environnement, Kirla Echegaray, s’est montrée optimiste : « Je suis sûre que nous réussirons à atteindre cet objectif en travaillant de manière coordonée ». Elle a par ailleurs indiqué que les actions de reforestation du sanctuaire historique reprendraient très prochainement. Il est prévu de planter un million d’arbres d’espèces natives qui permettront la récupération de plus 700 hectares sur toute la zone du site touristique.
À travers le Service National des Aires Naturelles Protégées par l’État (Sernanp), le Ministère de l’Environnement a garanti la présence de fonctionnaires dans les travaux de conservation naturelle, comme avec le contrôle des incendies forestiers dans ces moments difficiles que le pays traverse avec la pandémie du Covid-19.