En décembre, les congressistes péruviens reçoivent un bonus de Noël de 1 700 soles, présenté sous la forme d’une carte de consommation.
Bien que cette pratique soit courante depuis plusieurs années, elle continue de susciter des discussions, particulièrement dans un contexte économique difficile pour de nombreux Péruviens. Le président du Congrès, Eduardo Salhuana, a expliqué que cette carte de consommation découle d'une "négociation collective" avec les syndicats. L'objectif serait d’harmoniser les avantages entre tous les employés du Parlement, y compris les législateurs.
Ce bonus s’ajoute néanmoins à une rémunération déjà substantielle. Les congressistes perçoivent un salaire de base de 15 600 soles, auquel s’ajoutent une gratification équivalente, des allocations pour leurs fonctions parlementaires et une indemnité pour la semaine de représentation, portant leurs revenus mensuels pour décembre 2024 à plus de 46 000 soles.
Un contraste marquant avec les réalités quotidiennes
Pour beaucoup de Péruviens, ce Bonus de Noël met en lumière les disparités entre les avantages des élus et la situation de la majorité de la population. Bien que les salariés du secteur public et privé bénéficient également d'une gratification en décembre, les montants attribués aux parlementaires dépassent largement la moyenne. Par ailleurs, le salaire minimum national étant de 1 025 soles, un mois de rémunération parlementaire équivaut à plus de trois ans de travail pour un salarié au salaire minimum.
Ces écarts alimentent un sentiment d’éloignement entre les élus et les préoccupations de leurs concitoyens, notamment face aux défis quotidiens comme le coût de la vie ou l’accès aux services publics essentiels. Certains considèrent que l’image du Congrès est entachée par ces allocations, dans un contexte où des questions sur l’efficacité et la transparence des institutions persistent.
Un appel à une réflexion plus large
Le débat sur les avantages des élus n’est pas nouveau, mais il gagne en intensité chaque année. Les appels à une réforme des rémunérations et des privilèges parlementaires se multiplient, avec pour objectif de les aligner davantage sur la réalité économique du pays et de renforcer la confiance dans les institutions.
D’un autre côté, certains congressistes allouent une partie de ces ressources à des initiatives solidaires, comme la distribution de cadeaux ou de denrées alimentaires pour les fêtes. Cependant, ces actions individuelles, bien qu'appréciées, suscitent des interrogations quant à la nécessité de telles allocations dans leur globalité.
Le débat autour du Bonus de Noël des congressistes reflète ainsi une question plus large sur l’équilibre entre reconnaissance légitime des fonctions publiques et perception des inégalités par la société. Trouver un terrain d’entente entre transparence, équité et responsabilité demeure un défi pour les institutions péruviennes.