

Les puristes s'indignent souvent de l'invasion de l'anglais dans la langue française. Mais de nombreux termes soi-disant anglo-saxons sont en réalité des mots français "voyageurs"? En voici quelques exemples, parmi des mots d'usage courant
Prenons le terme budget. A l'origine la bougette est un sac de cuir, une petite pochette utilisée au 12e siècle vraisemblablement pour garder des pièces. Les Anglais ont adopté ce terme pour désigner les comptes publics et il nous est revenu sous la forme budget au 18e siècle avec ce sens, avant de désigner toute planification ou bilan de recettes et dépenses publiques et privées.
Et le flirt? Quel terme plus anglo-saxon, y compris dans son orthographe? Ce terme viendrait en réalité de la transformation de l'expression conter fleurette, c'est-à-dire faire des compliments (des "petites fleurs"), courtiser une dame. Il aurait été rapporté de la cour de France puis transformé par l'usage des nobles anglais avant de revenir en français au 19e. Il existe aussi en français les termes fleuretage et flirtation tombés en désuétude.
Et pourquoi ne pas parler du tennis? Sport éminemment anglais, codifié par nos voisins. Il faut se rappeler qu'au 15e siècle, à la cour des rois de France se pratiquait l'ancêtre du tennis, le jeu de longue paume, avec un esteuf, une sorte de petite balle. Au moment de lancer cet esteuf, le joueur avertissait l'adversaire avec l'expression Tenetz (tenez en français moderne) qui a donné le nom du sport actuel.
Relativisons donc les prétendues "invasions". L'anglais lui-même, composé pour moitié de termes d'origine latine, a aussi assimilé bon nombre de vocables français. Les mots migrent, se transforment et reviennent parfois. Comme disent les Américains : Touché !
Hervé Salaün pour l'Alliance française de Buenos Aires (www.lepetitjournal.com - Buenos Aires)








































