Alexandre Barrière Izard est arrivé en Afrique du Sud à 22 ans, pour effectuer un stage de deux mois dans la ville de Franschhoek, au domaine Haute Cabrière. Il est reparti en France après son stage, mais il est bien vite revenu en 2017 à Capetown où il est toujours aujourd’hui. Il cumule les activités et les fonctions, la plupart au service des autres, et notamment pour les Français vivant en Afrique australe.


LPJ : Qu’est-ce qui vous a décidé à vous installer en Afrique du Sud, et qu’est-ce qui vous pousse à rester ?
Alexandre Barrière Izard : Je viens de Camon, en Ariège, un village de 120 habitants, classé parmi les plus beaux villages de France.
Pour payer mes études, je travaillais pendant les vacances dans l’Abbaye de Camon, rachetée par un lord Anglais associé avec Katie, une Allemande qui a grandi en Afrique du Sud. C’est Katie qui m’a mis en contact avec un de ses amis installé en Afrique du Sud. Je suis donc allé à Franschhoek pour un faire un stage de deux mois, dans un domaine viticole.
Je suis revenu ensuite dans une entreprise qui produisait des spiritueux.
J’ai poursuivi mes études en France et je suis venu faire un VIE, chez Verspieren / Cirano, une société d’assurance française.
J’ai ensuite créé ma première société de conseil.
LPJ : Et c’est votre activité actuelle ?
ABI : Aujourd’hui, je suis un multi-entrepreneur. Et j’ai créé plusieurs sociétés:
- Une société de consulting
- Deux sociétés dans l’éducation en Afrique du Sud : une école de langues à Cape Town (Léo Education Online) et une structure pour favoriser les échanges de stages entre la France et l’Afrique du Sud (InternAfrika). J’ai créé aussi une société dans le domaine de l’éducation en France (EduTravel)
- Une société dans le négoce du vin en Afrique du Sud (Epicurian Collection)
- Une société de vin FrenchCraft Vintners.

LPJ : On vous connaît aussi pour vos fonctions publiques et vos engagements pour la communauté des expatriés
ABI : Oui, en plus de mes six entreprises, je suis aussi:
- Président de l’Entraide du Cap, une association qui soutient nos compatriotes en difficulté,
- Senior Adviser à la Chambre de Commerce Franco Sud-Africaine,
- Conseiller au commerce extérieur,
Je suis également élu Conseiller des Français de l’Étranger, et élu à l’Assemblée des Français de l’Étranger.
Par ailleurs, et cela me tient à cœur, je suis étudiant-chercheur, doctorant à l’Université de Bordeaux. J’écris une thèse sur le droit viticole Sud-Africain.

LPJ : Comment réussissez-vous à concilier ces multiples activités ?
ABI : D’abord, je travaille beaucoup. Et dans mes entreprises, je suis entouré d’associés ou de collaborateurs exceptionnels.
Par ailleurs, venant d’une famille modeste, je dois tout à la France. C’est ma façon d’exprimer ma gratitude pour le soutien dont j’ai bénéficié. Être président de l’Entraide est significatif de ma volonté de soutenir mes concitoyens au sein de « l’Équipe France ».
Je suis élu, mais ce n’est pas un simple titre. C’est une mission, un devoir. J’étais d’ailleurs déjà très investi dans la communauté française avant d’être élu.
Agir collectivement est vraiment ce qui me motive. Je constate qu'il existe actuellement une incroyable énergie positive parmi tous les acteurs qui représentent la France en Afrique australe.
LPJ : Vous êtes en Afrique du Sud depuis longtemps. Qu’est-ce qui vous a retenu ici ?
ABI : L’Afrique du Sud n’est pas le « bout du monde ». Donc je n’avais pas d’inquiétude pour l’éloignement. C’est un pays très bien desservi, et en un vol de nuit on se retrouve en France. Il n’y a pas de décalage horaire.
De plus, le mode de vie est très ressemblant à celui des pays d’Europe, bien qu’on soit en Afrique.
A part le canard confit, il ne manque rien ici .
Je pense surtout que je suis resté pour les personnes que j’ai rencontrées. Il est facile de rencontrer les gens, de socialiser.
LPJ : Vous êtes donc quelqu’un qui aime créer des liens entre les gens, en Afrique du Sud, où vous êtes parti pour rester
ABI : J’ai obtenu la nationalité Sud-Africaine. Je me sens bien ici.
Et ma passion est de créer des liens. Entre les français d’ici, entre les Sud-Africains de mon cercle d’amis, entre les Français et les Sud-Africains. Comme avec ceux d’ici qui viennent régulièrement en France, dans mon village natal, où nous organisons des « braai ». Nous avons des valeurs communes : le respect, la famille, le travail.
L’Afrique du Sud un pays qui a des atouts, et qui avance. Et les Français sont très bien acceptés et s’intègrent facilement.
Nos diplomates qui représentent la France sont d’ailleurs très actifs pour entretenir cette bonne relation et cette coopération.

J’apprends l’Afrikans, pour m’intégrer encore plus et mieux comprendre les gens. C’est l’humain qui me motive, l’échange et le partage avec les autres.
Pour moi, l’important c’est le collectif, par rapport à l’individuel
Si je suis là où je suis arrivé, c’est vraiment grâce aux personnes qui m’ont accompagné et soutenu, comme des mentors. Je leur en suis infiniment reconnaissant.
Mon quotidien est de créer des liens, mettre les gens en contact, pour qu’ils agissent ensemble.
Par exemple entre les groupes et les structures qui œuvrent pour les Français, qui, à ma grande surprise, ne se connaissent pas toujours.
Les Sud-Africains ont une énergie incroyable, notamment à Cape Town. Ils sont accessibles. Et cela se vérifie de plus en plus à Johannesburg, ville dynamique qui fourmille d’activités et d’opportunités.
Crédit Photos : Alexandre Barrière Izard & Consulat Général de France
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