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Moskwita Darmawan « La France est mon deuxième pays »

Moskwita Darmawan interprete Francais IndonesienMoskwita Darmawan interprete Francais Indonesien
Écrit par Valérie Pivon
Publié le 30 juillet 2023, mis à jour le 15 août 2023

Ce qui nous frappe lorsque l’on rencontre Moskwita, c’est non seulement son sourire et sa gentillesse, mais surtout sa maîtrise parfaite du français. Elle nous raconte son parcours en France et en Indonésie et nous parle de sa passion pour les langues. Elle en a fait son métier durant toute sa carrière au sein d’un grand groupe français. Aujourd’hui retraitée, elle continue de travailler et de faire ce qui lui plaît, un métier exigeant :  interprète simultanée.

 

Un parcours de globe-trotteuse

Le père de Moskwita était un diplomate indonésien en poste à Moscou, lorsqu’elle naît. « Voilà donc l’explication de mon prénom » nous confie-t-elle avec malice. Mais elle préfère qu’on l’appelle Vita. Elle a trois ans lorsqu’elle vient vivre à Jakarta. En 1964, son père est à nouveau nommé à l’étranger et part avec toute la famille s’installer à Paris, où il occupe un poste de Conseiller Économique à l’ambassade d’Indonésie en France. Vita fréquente alors l’école primaire de son quartier. Elle entre en classe de cours préparatoire sans parler un mot de français, elle l’apprend très facilement. « Petit, on apprend très vite une langue et à la maison mes parents parlaient assez souvent français. Je quitte la France en classe de CM2. J’étais première en dictée, je donnais même des petits cours à mes camarades. Je dois avouer que j’en suis très fière ».

Retour à Jakarta en 1968 : « je me rappelle bien des évènements de cette année-là dans les rues de Paris ». Jeune adolescente, elle doit apprendre à découvrir son pays.

 

« Je n’avais pas les références des jeunes filles de mon âge. Moi, c’était plutôt Sylvie Vartan, Johnny, Sheila, Salut les copains, Mademoiselle âge tendre… Mon bahasa indonesia n’était évidemment pas au niveau mais j’ai vite récupéré ».

En 1971, le père de Vita se voit proposer un poste dans une entreprise d’import-export de céréales à Paris. Trois années après leur retour en Indonésie, la famille de Vita part donc s’installer de nouveau dans la capitale française. Elle entre au collège en classe de troisième. Ces deux années en France ont provoqué un déclic chez Vita  : l’amour de la littérature française. 

« Mes petites années m’ont permis d’apprendre le français, durant mes années au collège j’ai développé et approfondi mes connaissances en français. J’ai même décroché le tableau d’honneur à la fin de la classe de troisième ».

Retour en Indonésie, plus facile cette fois, Vita connaît le pays et se réadapte rapidement. Elle préfère néanmoins la pédagogie du système éducatif français qui pousse à assembler ses connaissances et à apprendre moins par cœur comme à l’école en Indonésie. Après le lycée, c’est tout naturellement qu’elle s’oriente en faculté de lettres pour étudier la littérature française. Après avoir passé des équivalences, elle intègre directement le niveau de troisième année à l’Universitas Indonesia. Elle passe sa licence avec brio.

Vita décroche une bourse pour aller étudier en France mais la vie la rattrape ou plutôt l’amour. Elle se marie et reste en Indonésie.

Une vie professionnelle liée à la France

En 1990, Vita décroche un poste dans une agence de publicité. « Ils avaient un client français assez exigeant avec qui l’agence avait de grosses difficultés de compréhension Il faut dire que le client parlait très mal anglais. Ma maitrise du français, ma connaissance des deux cultures a permis de dénouer des situations extrêmes et l’agence a gardé le client ».

En 1998, Vita intègre le groupe français Total. Elle travaille pour le groupe d’abord à Jakarta puis à Balikpapan à Kalimantan Est où la société a ses activités. En 2006, elle est nommée au siège du groupe à la Défense à Paris, elle est en charge de la diversité. « Ce fut des challenges importants, un des attraits du poste était les voyages car je suis allée sur de nombreux sites du groupe rencontrer les employés comme à Abuja au Nigeria, au Qatar et de nombreux autres pays. J’ai également, durant ces trois années au siège, amélioré mon français et plus particulièrement l’écrit, car j’avais de nombreux rapports à rédiger ». Ces trois années lui permettent également de se rapprocher de ses neveux franco-indonésiens qui habitent Paris et de partager avec eux sa culture.

Vita retourne régulièrement en France,

« c’est mon deuxième pays. Ce que j’aime le plus, c’est me promener en bord de Seine, prendre le bus l’été et visiter Paris, prendre un café en terrasse et retrouver mes amis. »

 

La traduction et les langues sont une passion

En 2015, sonne l’heure de la retraite pour Vita. Elle a du temps et peut développer son activité d’interprète simultanée, métier qu’elle a toujours pratiqué de manière sporadique. J’ai été interprète en cabine à de nombreuses conférences au sommet. Ce métier requiert d’être 100% concentrée. J’ai suivi une formation de quatre mois en Australie pour apprendre les bonnes techniques. En 2017, lors de la visite de François Hollande en Indonésie, j’ai traduit ses échanges avec la ministre de la mer Ibu Susi.

 

Si vous avez besoin d’une interprète, Vita est disponible, n’hésitez à nous demander ses coordonnées.

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