Vous connaissez peut-être Simon Toselli pour son action dans la promotion du football féminin ? Saviez-vous qu’il est aussi producteur de vanille ? Simon nous raconte tout sur la filière écoresponsable qu'il a créée. Découvrez le reportage vidéo exclusif de notre journaliste Matthieu Firmin, en immersion dans les plantations de Puncak.
Au mois de mars de cette année, vous avez remporté le Prix du Public lors des Trophées des Français de l'étranger 2023 pour le développement du football féminin à travers le monde. Qu’est-ce que cela vous a apporté ?
J’ai d’abord hésité à me rendre à Paris pour la grande finale à cause de la distance mais je n’ai pas regretté mon choix. J’ai particulièrement apprécié le concept de la soirée, organisée sous forme de questions/réponses, qui regroupe les représentants d’un même secteur d’activité par table. J’ai rencontré des confrères avec des concepts originaux autour du domaine que nous partageons : le sport. Je me suis fait un beau réseau, dans le superbe décor du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Cette visibilité a également permis de mettre en lumière mon action pour la promotion du foot féminin à travers le monde auprès de la communauté française. Et j’ai également pu relayer l’information dans les pays dans lesquels je me rends comme le Bhoutan, la Thaïlande ou le Brunei. Mes interlocuteurs sont ravis de voir le coup de projecteur donné au football féminin.
En Indonésie, nous avons des conditions naturelles exceptionnelles pour produire de la vanille
Comment passe-t-on de la promotion du football féminin à la production de vanille ?
Je travaille depuis plusieurs années dans le secteur agro-forestier. Je suis responsable d’une concession de 40 000 hectares de meranti rouge à Kalimantan. Je gère également une plantation industrielle de teck de 19 000 hectares à Muna en Sulawesi. Ces positions ont créé des opportunités et j’ai commencé à investir dans l'agro forestier à titre personnel, à acheter des terrains et à planter moi-même. Depuis toujours, j’adore la vanille. Comme pour le foot, quand un sujet m’intéresse, je m’y plonge corps et âme. J’ai commencé à lire et à visionner tout ce que je pouvais sur le sujet. J’étais particulièrement intrigué par le processus de production complexe.
En étudiant l’histoire de la vanille indonésienne, j’ai appris que, pendant un temps très court, l’Indonésie avait été le plus gros producteur au monde. Ceci s’explique par les conditions naturelles exceptionnelles que nous avons évoquées plus tôt. Mais les producteurs ont voulu produire plus rapidement en réduisant les temps séchages et en utilisant des pesticides notamment ce qui a eu un impact sur la qualité. La vanille indonésienne avait donc mauvaise réputation.
J’ai voulu redorer cette image en revenant à une production traditionnelle de qualité et c’est comme ça que je me suis lancé en 2018. Je suis parti d’un petit terrain de trois hectares à Puncak, à 2-3 heures de Jakarta pour pouvoir contrôler régulièrement la production. J’ai employé et formé la communauté locale pour leur permettre de prendre part à l’aventure. J’avais à cœur de voir ce que l’on pouvait obtenir en respectant le cycle naturel de la fleur. Je savais que c’était long et que le pari était risqué mais ça a fonctionné !
Reportage exclusif dans les plantations par notre journaliste Matthieu Firmin
En quoi la vanille indonésienne est différente des autres et notamment de celles de Tahiti ou de Madagascar ?
En Indonésie, nous avons des conditions naturelles exceptionnelles pour produire de la vanille, tout est réuni en termes d'ensoleillement et d’humidité. Au niveau du goût, la vanille indonésienne est différente, on la considère plus florale, fumée avec des notes boisées. Celles de Madagascar ou de Tahiti sont plus sucrées. Cette particularité permet de l’utiliser dans des recettes salées et notamment des sauces. En outre, le taux de vanilline de la vanille indonésienne, ce que l’on appelle le “caviar noir”, se situe aux alentours de 2 ou 2,5 contre 1,5 à 2 pour ses consoeurs. Enfin, les tiges sont plus grandes, elles font entre 17 et 20 cm sur la vanille “gourmet” et contiennent plus de grains.
Qui sont vos clients ?
Nous avons récolté nos premières gousses au bout de trois ans et cela fait un an que nous vendons nos produits. Nous avons noué des liens forts avec nos clients qui sont des pâtissiers, des boulangers ou des restaurateurs. Sur le marché local, nos clients sont Paris Sorbet, Koi, Levant, Café d'Aurélie ou August. Nous avons une relation durable et une collaboration gagnant/gagnant avec des établissements de qualité.
Nous sommes également flexibles et ouverts aux commandes de petite quantité. Ce que j’apprécie particulièrement c’est de rencontrer les chefs, et voir comment ils travaillent et mettent nos produits en avant. En parallèle, nous avons également commencé à exporter à Singapour, au Japon et en France ce qui est très encourageant.
En achetant la vanille naturelle d'Expérience Vanille, vous participez à la reforestation en Indonésie.
Parlez-nous de votre programme "Planter un arbre en Indonésie"
"Planter un arbre en Indonésie" est une des actions menées dans le cadre de notre programme de responsabilité sociétale. J’ai eu l’idée de me servir de mes projets existants pour proposer des actions concrètes. Pour chaque kilo de vanille acheté, vous plantez un arbre à Muna en Sulawesi ou à Puncak. Ensuite, vous recevrez une photo de votre polybag avec le nom de votre entreprise.
Nous suivons la croissance et le développement de chaque arbre qui retient des émissions de CO2 durant son développement. En achetant la vanille naturelle d'Expérience Vanille, vous participez donc à la reforestation en Indonésie. Une partie de nos bénéfices finance également un programme qui permet aux indonésiens et aux enfants de l’école primaire de Muna en Sulawesi d'apprendre l'anglais. Aujourd’hui, nous avons déjà payé pour les six prochains mois.
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