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Rencontre avec Nani, Indonésienne, francophone et francophile

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Nani Sastra @ Valerie P
Écrit par Valérie Pivon
Publié le 3 mars 2020, mis à jour le 28 février 2024

Nani est Indonésienne francophone et francophile, elle nous raconte son parcours, son histoire avec la France et le français. Nani aime partager et faire comprendre sa culture avec la communauté francophone de Jakarta.

 

Nani est née à Salatiga ville située à 70 km de Semarang à Java centre. Déjà peut être un premier lien avec la France, car c’est dans cette ville que l’on trouve les seules traces du passage de Rimbaud en 1876. Celui-ci aurait posé son baluchon et trainé ses guêtres quelques temps dans la ville après avoir débarqué à Semarang avec l’armée hollandaise dans laquelle il s’était engagé.

 

De l’enfance à Salatiga à l’université de Montpellier

 

Photo de famille a Salatiga
Père médecin, mère sage-femme Nani grandit entourée de 7 soeurs, on imagine l’ambiance dans la maison familiale sur les hauteurs près du célèbre volcan Merbabu. Dès que c’est possible, la famille part en voiture assister à des spectacles de marionnettes à Semarang ou à Solo. Elle suit des études d’anglais à l’université de Salatiga et pense un moment devenir professeur. Diplôme en poche elle part à Jakarta et trouve finalement un emploi dans une société de transport. Après quelques années derrière un bureau, Nani veut voyager et découvrir le monde. Sa soeur est à Montpellier où elle fait des études de biologie. Encore amusée de son audace Nani explique : “ À cette époque peu de personnes parlent français, alors je me dis que ce serait chic de pouvoir converser dans cette langue”. Elle fait sa valise et part rejoindre sa soeur en France où elle s’inscrit à l’université Paul Valery 3 spécialisée dans l’apprentissage du français langue étrangère. Aux petites lumières qui s’allument dans le regard de Nani, on sent la nostalgie et les souvenirs qui remontent à l’évocation de cette période. Elle se souvient du goût des cerises cueillies directement sur l’arbre situé dans la cour de la pension où elle loge. Nani nous explique qu’elle n’aurait jamais imaginé qu’une jeune fille qui a grandit sur les flancs du Merbabu puisse un jour déguster des cerises. Pour elle les cerises c’était les histoires qu’elle lisait dans les livres que son père rapportait des Etats-Unis où il a fait une partie de ses études.

 

Retour en Indonésie

Pourtant elle doit revenir en Indonésie, l’appel de la famille se fait entendre et il faut à nouveau reprendre le chemin du travail. Nani est de retour à Jakarta et travaille pendant 17 ans pour une grande banque internationale. Entre temps elle s’est mariée. Lorsqu’elle décide d’arrêter de travailler pour supporter son mari qui est lui originaire de la région de Minangkabau près de Padang à Sumatra, le français refait surface dans la vie de Nani. Ne l’ayant pas beaucoup pratiqué pendant ces années de travail dans le milieu de la banque où l’anglais est plutôt de mise, Nani décide de reprendre des cours de français et la voilà de retour à l’école à l’Institut Français situé dans le quartier de Salemba à Jakarta. 

 

La passion du partage

Avec un groupe d’amies, elles entendent parler de la section francophone de l’association Indonesian Heritage Society, et décident d’assister à une de leurs conférences. Nani rencontre des Françaises, des Suisses, des Belges qui partagent toutes le même intérêt pour la culture indonésienne. Pour Nani c’est le déclic, l’envie de partager sa culture en français voilà ce qu’elle veut faire désormais. Elle continue de suivre les différentes activités de l'IHS et petit à petit s’investit dans l’organisation des visites pour l’ensemble des membres. Avec un groupe de bénévoles, elle est aujourd’hui en charge de la section Groupe Découverte de l’association et de l’avis de ses amies “pour nous c’est un plus d’avoir Nani à nos côtés, sans elle nous serions passées à côté de nombreuses découvertes”.

 

C’est un vrai plaisir de partager ma culture, c’est vraiment quelque chose d’important pour moi. Le partage est une valeur que nous ont inculqué nos parents, j’essaie de transmettre

 

Lorsque des françaises ont voulu créer l’association Jakarta Accueil il y a 5 ans, Nani a été un de leur premier soutien et s’est occupée de les assister dans toute les démarches juridiques.

 

Nani et son époux lors du mariage de sa nièce

 

 

Nani est le témoin parfait de la culture javanaise tout en finesse, douceur et délicatesse. Elle est de ses rencontres qui font aimer l’Indonésie et pour certains ne plus la quitter.

 

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