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PORTRAIT - Sheila dessinatrice en partance pour Europalia

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Planches BD de Sheila Rooswitha
Écrit par Valérie Pivon
Publié le 12 novembre 2017, mis à jour le 13 novembre 2017

Dans le cadre de la programmation du festival Europalia en Belgique où l’Indonésie est mise à l'honneur, Lepetitjournal a rencontré Sheila Rooswitha dessinatrice qui participe à l’évènement. Elle sera présente à Bruxelles et participera à l’exposition Equatorial Imagination qui relate l’histoire de la bande dessinée en Indonésie. Nous l’avons interrogée sur son parcours de dessinatrice et sur sa participation à l’évènement.

Sheila quel fut le déclencheur de votre passion pour le dessin ? 

Depuis toute jeune, j’ai grandi à travers les bandes dessinées comme Tintin, Lucky Luke, Spirou, cet univers a toujours été le mien. Au moment de choisir la poursuite de mes études, mes parents tous les deux médecins m’ont laissé libre choix et m’ont soutenue dans mes études de graphisme et de design. J’enseigne aujourd’hui à la SAE Institut à Jakarta qui est une école d’ingénieur.  Je donne aussi des cours de dessin depuis cette année au Lycée français dans le cadre des activités extra-scolaires. 

Comment avez vous été sélectionnée pour Europalia ?

Je dessine énormément de scènes de la vie quotidienne,  j’ai participé à plusieurs expositions collectives et j'ai également exposé en solo l’an dernier à Bandung. J’ai co-écrit et dessiné une BD Komik Jakarta Trilogy avec de nombreuses scènes urbaines. C’est ce qui a influencé le curateur Ehikmat Dharmawan dans son choix.

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Sheila Rooswhita
 

Dans le cadre de l’exposition mon travail sera mis en parallèle avec celui de Peter Van Dongen. Peter est Hollandais, sa mère est indonésienne originaire de Makassar en Sulawesi. Il a découvert l’Indonésie lors de son passage dans les années 1990. Dessinateur, il avait fait de nombreux croquis de la ville de Jakarta et publié une BD qui se situe dans la période de la lutte pour l’indépendance. Nos planches seront exposées côte à côte par thème, avec presque 20 ans d’écart. Pas grand chose n'a changé depuis cette époque on y retrouve toujours le même désordre ambiant, c’est d'ailleurs ce qui fait l’intérêt de cette accrochage. Avec Peter nous participons également à une conférence ayant pour titre Image post colonial de Batavia sur le  thème du Jakarta que nous connaissons et où nous confrontons nos visions de l’Indonésie à travers la bande dessinée.

Pouvez- vous nous parler un peu plus de l’exposition Equatorial Imagination ?

Cette exposition est un voyage à travers l'histoire du cergam bande dessinée indonésienne qui remonte à 1929. C’est la découverte d’un art qui se veut l’expression d’un peuple à travers sa diversité. La composante insulaire est bien sûr très importante dans nos dessins avec des paysages naturels magnifiques. L’expression des échanges humains et des cultures diverses sont une particularité de notre pays.

Les dessinateurs Sandy Yudha et Prihatmoko Moki tous les deux de Jogyakarta réaliseront  des fresques murales dans le hall d’entrée de l’exposition.

Qu’aimeriez-vous que les visiteurs retiennent de leur passage à Europalia ?

Tout d’abord qu’ils passent au-dessus du stéréotype, l’Indonésie se résume à Bali et qu’ils découvrent la diversité et la richesse de mon pays. Jakarta est à elle seule un modèle réduit de la mixité indonésienne on y retrouve des personnes venant de toutes les îles. C’est ce que  j’aime dans cette ville, ce coté little Indonésie. Et puis bien sûr que l’image de la tolérance indonésienne face son chemin.

Les livres de Sheila  Rooswitha Komik Jakarta Trilogy et de Peter Von Dongen Rampakan Jawa sont disponibles chez Gramedia.

 

Valerie Pivon
Publié le 12 novembre 2017, mis à jour le 13 novembre 2017