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De l’armée de l’air au développement durable, un parcours atypique

NicolasBernier sustenea oceankita indonésieNicolasBernier sustenea oceankita indonésie
Écrit par Valérie Pivon
Publié le 8 septembre 2019, mis à jour le 30 avril 2021

Vingt-huit années passées dans l’armée de l’air française puis devenir entrepreneur dans le développement durable en Indonésie, tel est le choix de parcours atypique de Nicolas Bernier. Installé depuis 2015 à Jakarta, nous sommes revenus avec lui sur son parcours et ses projets.

Son Parcours :

Nicolas est comme les chats, il a eu plusieurs vies et de nombreuses passions. Tout d’abord 28 années passées au sein de l’armée de l’air française où il sera pendant dix ans pilote de chasse, puis successivement directeur des opérations d’une unité d’expérimentation des technologies de l’information et des communications  à Mont-de-Marsan puis analyste géopolitique et stratégie aux  Relations internationales militaires basé à Paris avec pour spécialité l’Asie orientale, et plus particulièrement l’Indonésie dont il parle la langue. À 48 ans, Nicolas, alors lieutenant–colonel, décide de quitter la grande muette pour se lancer dans une autre voie : le développement durable.

Retour donc sur les bancs de l’école : il intègre  Mines Paristech et intègre un mastère spécialisé executive intitulé Management Global de la RSE et du Développement Durable, et suit aussi les cours du mastère Ingénierie et Gestion de l’Environnement. Son stage de fin d’étude le conduit tout logiquement en Indonésie. C’est à l’issue de ce dernier qu’il décide de tenter sa chance et de développer sa propre société de consultant dans les énergies et l’environnement à Jakarta.

Pour Nicolas à qui les challenges ne font pas peur, celui de s’installer en Indonésie s’est révélé plus compliqué qu’il ne le pensait. « Trouver les bons partenaires, la bonne forme de société à créer, obtenir un permis de travail, faire confiance… a nécessité de nombreux mois » nous avoue-t-il. Aujourd’hui, ces formalités sont derrière lui et il travaille à faire connaître sa société Sustenea auprès des sociétés privées et des institutions indonésiennes selon le type de projets. « L’Indonésie affiche une certaine ambition dans le domaine énergétique et  dans le développement durable et on commence à voir une conscience écologique se développer. Reste à les convaincre les décideurs de nos compétences. » nous explique Nicolas.

Ses projets :

À l’issue de son stage, Nicolas fait le choix d’axer ses activités dans le domaine énergétique, visant une clientèle essentiellement privée. La technologie qu’il propose sur le marché régional est le cycle organique de Rankine (ORC), qui consiste à  transformer la chaleur en électricité en utilisant un fluide dit « organique » et une turbine fonctionnant suivant le cycle de Rankine. Mais si l’Indonésie affirme vouloir développer les énergies renouvelables, la réalité est plus complexe. Le cadre réglementaire et tarifaire n’est pour l’instant, pas favorable aux énergies propres et renouvelables. Le tarif d’achat de telles solutions est 15 % inférieur au coût local de l’électricité d’origine fossile, souvent charbon. Nicolas décide de rééquilibrer ses activités et notamment développer son offre dans le domaine environnemental.

La réhabilitation de quartier urbain en zone éco-quartier

NicolasBernier sustenea oceankita

Fin 2018, il remporte avec un consortium indo-européen, un appel d’offre de l’Agence Française pour le Développement, pour une étude de faisabilité visant à   réhabiliter en « éco-quartier »   des quartiers de trois villes Yogyakarta, Wonosobo et Semarang  toutes situées au centre de l’île de Java, « Nous devons repenser ces quartiers pour en faire des quartiers différents et plus agréables à vivre. Par exemple, ouvrir des espaces verts,  revoir les infrastructures de base comme l’eau, l’assainissement, la gestion des déchets, le bâtit et bien sûr les transports. Le but de l’étude est aussi de créer un modèle d’éco-quartier  reproductible dans d’autres villes indonésiennes.» Les  travaux devraient commencer en 2020.

Un chalut pour récupérer les déchets en mer et rivière

NicolasBernier sustenea oceankita indonésie

Lors d’un séminaire sur l’économie circulaire organisé par l’Union Européenne, Nicolas fait la connaissance de David Rapidel, directeur de la société 05 Marine, venu présenter un modèle de chalut qui permet de dépolluer les mers des hydrocarbures ou des macro-déchets. Ce chalut a été conçu en Vendée par un ancien pêcheur Thierry Thomazeau, marqué par les catastrophes de l’Erika et du Prestige au large des côtes françaises et espagnoles. En adaptant les filets du chalut il est possible de récupérer les macro-déchets tels que les  plastiques flottant en mer. Dans la baie de Jakarta, jeudi 29 septembre, Sustenea et ses partenaires organisaient  une démonstration de ce chalut avec le personnel du département environnement de la province de Jakarta, formé les jours précédents.  Nicolas nous explique que : « ce chalut peut être utilisé en rivière en étant simplement amarré sur les berges ou en mer,  remorqué par deux  bateaux standards afin de récupérer dans ses filets les déchets flottants. Cette solution, opérationnelle depuis une vingtaine d’année, vise à récupérer les déchets en amont, avant qu’ils ne coulent ou se dégradent en micro déchets. Elle est non seulement beaucoup plus efficace que les rares solutions existantes mais aussi beaucoup moins chère que les projets en développement ». Les démonstrations semblent avoir convaincu les autorités présentes sur place de leurs efficacités. 

Contact : nicolas.bernier@sustenea.com

Article paru dans le marin magazine spécialiste de la mer  : https://lemarin.ouest-france.fr/secteurs-activites/environnement/34854-indonesie-oceankita-une-initiative-francaise-de-collecte-des

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