Ce vendredi 5 septembre 2025, l’Indonésie s’illumine au rythme des célébrations du Maulid Nabi, la commémoration de la naissance du prophète Mahomet. Dans ce pays, qui abrite la plus grande population musulmane au monde, cet événement n’est pas seulement un temps de ferveur religieuse, c’est aussi un moment où s’exprime la diversité culturelle de l’archipel.


Une ferveur partagée dans tout l’archipel
Dans les grandes villes comme dans les villages, les mosquées se remplissent de fidèles venus écouter des lectures coraniques et des récits de la vie du Prophète. Des prières collectives, des sermons et des chants religieux rythment la journée. Mais le Maulid dépasse largement le cadre spirituel : il devient une fête populaire qui rassemble familles, voisins et communautés autour de repas et d’actions de solidarité.
Des traditions régionales spectaculaires
Chaque région de l’Indonésie colore cette célébration de ses propres coutumes.
- À Yogyakarta et Surakarta, les palais royaux organisent le célèbre Grebeg Maulud : d’immenses cônes de nourriture, appelés gunungan, sont portés en procession avant d’être partagés par la foule, symbole de prospérité et de bénédiction.
- À Aceh, au nord de Sumatra, les habitants préparent un curry géant de bœuf ou de chèvre, le kuah beulangong, partagé entre tous comme signe de fraternité.
- À Banyuwangi, sur l’île de Java, les habitants décorent des œufs colorés, les endhog-endogan, qui rappellent la naissance et sont distribués après des prières collectives.
- À Kalimantan du Sud, la tradition du Baayun Maulid voit des nourrissons bercés dans des balançoires décorées, un rituel empreint de tendresse destiné à invoquer bénédictions et protection divine.
Entre piété et identité culturelle, un ciment pour la nation
Si certains courants de l’islam critiquent la célébration du Maulid, jugée comme une innovation religieuse, en Indonésie elle reste profondément ancrée dans la société. Ces rituels, hérités de siècles de syncrétisme entre islam et cultures locales, servent à la fois à renforcer la foi et à consolider les liens sociaux.
Dans un archipel de plus de 17 000 îles et de centaines d’ethnies, le Maulid Nabi se veut un vecteur d’unité. Qu’il s’agisse de processions royales, de repas partagés ou de lectures dévotionnelles, chaque célébration traduit le même message : honorer le Prophète et perpétuer des valeurs de solidarité, de gratitude et de cohésion.
Sur le même sujet





