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Chaplin in Bali suite et fin

CHAPLIN IN BALI © Nocturnes Productions 2017 [1] CHAPLIN IN BALI © Nocturnes Productions 2017 [1]
CHAPLIN IN BALI © Nocturnes Productions 2017 [1]
Écrit par Lucie Pech
Publié le 2 octobre 2017, mis à jour le 1 novembre 2017

Raphaël Millet le réalisateur français du documentaire Chaplin in Bali répond aux questions du Petitjournal de Jakarta. 

Le mondialement célèbre Charlie Chaplin séjourne à Bali en 1932. En pleine période de doute quant à ses capacités d’adaptation au tout nouveau cinéma parlant l'artiste recherche la paix et la sérénité. L’histoire nous montrera que son passage sur l’île des Dieux aura un effet extraordinaire sur sa créativité et sa carrière cinématographique. 

Suite et fin de notre interview avec Raphaël Millet.

"Comme l'homme retombe facilement à l'état de nature. Et en quoi une carrière compte-t-elle dans un mode de vie aussi naturel ? De ce peuple, on apprend le vrai sens de la vie : travailler et jouer, le jeu étant plus important que le travail dans l'existence humaine."

Charlie Chaplin : Citation extraite du film Chaplin in Bali

Qu’y a-t-il d'exceptionnel dans les images de Chaplin ?

A mes yeux, les images tournées par Chaplin à Bali sont très belles et très rares. On voit qu'elles ne sont pas des images d'un simple touriste tournant en amateur, mais qu'elles sont au contraire le fait d'un vrai cinéaste. Clairement, il y avait un "oeil" derrière la caméra. 

Elles montrent notamment une magnifique leçon de Legong, tournée dans le village de Bedulu, qui était alors l'un des épicentres de cette danse très raffinée. C'est vraiment exceptionnel. Qui plus est, filmées par Chaplin lui-même (que nous ne connaissons que comme cinéaste de fiction, mais pas comme documentariste), ces images ont l'avantage d'être le plus souvent fort bien cadrées, permettant d'apprécier la danse d'une manière vraiment remarquable en terme de proximité avec les danseuses. C'est aussi le cas avec un groupe de danseurs interprétant la danse du Kris. Tout cela est vraiment très beau.

Ces archives présentaient toutefois deux problèmes pour être pleinement accessible au public d'aujourd'hui, notamment au jeune public : d'une part elles sont en noir et blanc, d'autre part elles sont muettes. Autant dire que pour beaucoup de gens, cela en faisaient des images quasi "mortes". J'ai donc cherché à leur redonner vie tout d'abord non pas en les colorisant, mais en les mêlant à des images contemporaines en couleur (permettant de ramener la couleur de Bali). Et ensuite, en y ajoutant une bande son, notamment musicale (permettant de ramener le son de Bali). Sur ce point précis, il a notamment fallu identifier la danse Legong interprétée en 1932, et ensuite trouver un orchestre balinais actuel capable de jouer encore la musique correspondant à la dite danse. Cela a été rendu possible grâce à l'aide de notre chorégraphe et conseillère historique, Mme Bulantrisna Djelantik, une Balinaise reconnue comme l'une des plus grandes spécialistes de la danse Legong, qu'elle pratique depuis les années 1950. Bulantrisna Djelantik a identifié la danse comme étant du Legong Kupu-Kupu (c'est-à-dire "Legong Papillon"), et à partir de là, nous avons pu tout recomposer et remettre en ordre dans les images d'archives de Chaplin. Un travail assez similaire, d'une autre complexité, a été fait pour la danse du Kris, ou non seulement on voit qu'il y a un orchestre de gamelan qui joue, mais aussi qu'il y a les danseurs qui crient. Et pourtant, tout cela était muet ! Un vrai challenge !

CHAPLIN IN BALI © Nocturnes Productions 2017 [19]
©CHAPLIN IN BALI © Nocturnes Productions 2017 [19] 

Pouvez-vous me parler de la promotion et de la diffusion de votre documentaire en France et en Indonésie ? 

En terme de durée, le film existe en deux versions. L'une de 80 mn, sorte de version longue et "officielle", destinée avant tout aux festivals, et à certaines chaînes de télévisions qui ont la possibilité de passer des documentaires aussi longs (mais de telles chaînes de télévision sont de plus en plus rares). L'autre de 52 mn, plus courte, destinée uniquement à la télévision, pour les chaînes qui ne peuvent pas passer des documentaires plus longs que cela. Chacune de ses versions est par ailleurs disponible soit en anglais, soit en français. 

Ce choix de la double version a été fait afin de donner au film la chance d'exister sur un maximum d'écrans, notamment d'écrans de télévision, à travers le monde. Cela a été un choix fructueux, puisque le film va être diffusé dans des pays comme le Canada, la Grande-Bretagne, la Belgique, la France (à partir du 25 novembre 2017 sur OCS), le Portugal, la Finlande, la Suisse, le Brésil, Singapour, etc. 

La version longue, qui n'a encore jamais été montrée nulle part, est celle qui a eu sa première mondiale le dimanche 24 septembre 2017 en séance d'ouverture de la Balinale. C'était l'endroit parfait pour le faire, et j'en ai été personnellement très heureux. La danseuse balinaise, Ni Wayan Widari Phia Eka Tana qui a dansé pour nous dans le film, était présente avec toute sa famille ! Une deuxième projection a eu lieu le vendredi 29 septembre au Lippo Mall Kuta. Une occasion supplémentaire de le voir pour les Balinais et les expatriés vivant à Bali, donc ! 

Concernant Jakarta, rien n'est encore prévu, mais je serais bien évidemment très heureux s'il était possible d'y organiser une ou deux projections...

Official poster CHAPLIN IN BALI (2017) © Nocturnes Productions - Mans Films - Phish Communications
Official poster CHAPLIN IN BALI (2017) © Nocturnes Productions - Mans Films - Phish Communications

Retrouvez la 1ère partie de l'interview ICI

 

Lucie pech
Publié le 2 octobre 2017, mis à jour le 1 novembre 2017