A l'occasion du sommet Femme et Justice hier, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a tenu des propos qui ne manqueront pas de déplaire aux associations féministes, qu'il a d'ailleurs accusées de ne pas “accepter l'idée même de la maternité", rapporte le quotidien Hürriyet Daily News.
Organisée à Istanbul par l'association Femmes et Démocratie (KADEM), la conférence a vu le président s'exprimer en ces termes : "L'égalité transforme la victime en oppresseur par la force, et vice versa. Ce dont les femmes ont besoin, c'est de pouvoir être équivalentes (aux hommes), plutôt qu'égales". Pour le chef de l'État, "les femmes et les hommes ne peuvent être mis sur un pied d'égalité ; c'est contre nature puisqu'ils sont de natures différentes".
"Ce qui est particulièrement essentiel, c'est l'égalité devant la justice [à défaut de l'être par nature]" a-t-il continué, en citant un exemple : "Vous ne pouvez soumettre une femme enceinte aux mêmes conditions de travail qu'un homme" et avant d'ajouter : "Vous ne pouvez faire faire à des femmes tout ce que font les hommes, comme dans les régimes communistes".
Les réactions n'ont pas tardé et la suite de la conférence s'est déroulée dans un climat tendu. Une femme dans l'assistance a ainsi été expulsée de la salle alors qu'elle tentait de poser une question pendant le discours d'Ayşenur İslam, la ministre de la Famille et des Politiques sociales. Des membres de la sécurité l'ont emmenée, main sur la bouche, hors de la salle de conférence.
Théo Morais (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 25 novembre 2014