Depuis le 1er décembre dernier, les Stambouliotes sont contraints de rester chez eux pendant les week-ends, et après 21 heures en semaine. Si ce confinement est devenu habituel dans de nombreux pays, il a la particularité de ne pas s’appliquer aux touristes en Turquie.
Au vide des rues de la ville répond donc l’animation des sites historiques d’Eminönü et de ses environs restés ouverts pour accueillir les voyageurs intrépides que la crise sanitaire n’aura pas effrayés.
Lepetitjournal.com d’Istanbul vous propose une promenade dans l’Istanbul du premier week-end de l’année, entre ville fantôme et réminiscence d’un tourisme du temps d’avant.
Notre petit tour commence au centre de Besiktas, dans les allées du marché ("Pazar"). Fermé depuis décembre, seules les palettes rappellent aux quelques passants l’animation marchande qui s’empare habituellement de ce lieu le samedi matin.
Le marché de Besiktas
Généralement fréquenté par la jeunesse huppée d’Istanbul qui s’y retrouve en terrasse, le quartier de Karaköy est comme endormi sous un soleil dont seuls les chats semblent pouvoir profiter.
Karaköy
Un peu plus loin, en se rapprochant du Bosphore, l’heure est au déjeuner proposé "à emporter" dans les restaurants alentour dont les tables sont closes depuis plus d’un mois.
Karaköy
Le pont de Galata est connu pour ses restaurants sur l’eau et ses pêcheurs. Si les premiers sont fermés, les seconds se réfugient à l’étage du dessous pour continuer malgré tout à pêcher.
Pont de Galata
“Je viens tous les ans à Istanbul en hiver, donc cette année malgré la Covid-19 je suis encore là !” Le sourire aux lèvres et le crâne fraichement opéré, Mohammed est en visite à Istanbul pour dix jours. Habitué de la ville, il est venu de Marseille sans encombre pour passer des vacances avec son amie Sara. S’ils ont pu visiter les principaux sites touristiques, les deux amis regrettent quand même le peu d’animation de la ville, notamment après avoir passé la soirée du Nouvel An enfermés dans la chambre d’un hôtel minutieusement surveillé par la police pour éviter tout rassemblement.
Eminönü
Progressivement, les quelques magasins ouverts à l’entrée du bazar égyptien d’Eminönü laissent place à un océan de stores gris aux allures de décor de cinéma. Quelques chats, un groupe de touristes et deux-trois vendeurs téméraires ont pris la place des 20 000 personnes travaillant habituellement dans un quartier qui peut normalement accueillir jusqu’à 500 000 visiteurs par jour.
Eminönü
“Les sites historiques sont restés ouverts, donc on a encore un peu de monde, mais c’est peu, ce n’est vraiment pas beaucoup”, déplore Ismet dans son agence de voyages proche d’Aya Sofia. Très impacté par la chute de 70% du secteur touristique en Turquie pour l’année 2020, il se réjouit de l’augmentation de l’arrivée de visiteurs russes, qui représentent quasiment l’unique population aux abords de l’esplanade de Sultan Ahmet. Dans un élan de liberté, certains d’entre eux profitent même d’un repas servi à table dans les restaurants du quartier, bien loin de l’ambiance du reste de la ville.
Au milieu de cet îlot improbable, Ismet regarde 2021 avec espoir, garantissant avec malice la reprise à 100% de l’activité touristique à la fin de la pandémie…
Esplanade de Sultan Ahmet
Sainte-Sophie